Webedia : « nos 1 300 collaborateurs sont plus agiles avec des NAS moins chers »

Depuis dix ans, les salariés du groupe manipulent, partagent et publient des fichiers vidéo depuis une succession de baies de disques Synology, plus abordables que celles des grandes marques.

Cet article est extrait d'un de nos magazines. Téléchargez gratuitement ce numéro de : STORAGE: Storage 28 : Le cloud a-t-il mis K.O. le stockage sur site ?

Webedia, le groupe français qui chapeaute des médias en ligne grand public comme Allociné.fr, Jeuxvideo.com, Purepeople.com ou encore 750g.com, peut se targuer de ne plus être une PME. Pourtant, ce sont des biens des baies de stockage d’appoint que l’entreprise a choisies pour permettre aux 1 300 salariés de son siège parisien d’échanger leurs fichiers : des NAS Synology dont la marque est surtout connue parmi les TPE et PME.

« Bien entendu, les travaux de postproduction sont réalisés sur des baies de stockage NetApp très performantes. Mais, pour le reste, les éléments de production que nos collaborateurs publient sur nos sites – à 90 % des vidéos – sont stockés sur une vingtaine de NAS Synology qui fonctionnent en 24/7, pour certains depuis dix ans. Ces matériels sont ceux qui permettent le mieux aux équipes informatiques de se conformer à l’agilité de nos utilisateurs, qui travaillent très vite, dans tous les services », explique au MagIT Christophe Cuvinot, responsable IT de Webedia pour toute la partie utilisateurs.

Et d’expliquer. Chez Webedia, les nouveaux projets éditoriaux s’enchaînent et nécessitent à chaque fois une nouvelle capacité de stockage. « Du point de vue des données que nous manipulons, un nouveau projet n’en chasse pas un autre plus ancien. Dans notre activité, nous ne savons pas travailler avec des données froides sur des bandes LTO. Nos clients ont toujours besoin d’accéder à ces données a posteriori et ils veulent y accéder très rapidement ; nous nous engageons d’ailleurs contractuellement à le faire. »

« Par conséquent, nous nous retrouvons finalement à devoir gérer du stockage de données très volumineuses à la fois chaudes, pour les projets en cours, et tièdes, pour les projets plus anciens. Nous avons donc toujours besoin d’augmenter notre capacité. Et ce cumul nous incite à adopter des solutions de stockage dont le prix est faible », raconte Christophe Cuvinot.

22 000 € pour un NAS de 640 To

Et justement : le prix des NAS Synology est imbattable. Lors de l’entretien avec LeMagIT, Christophe Cuvinot se saisit de sa souris pour en faire la démonstration. Sur le site du fournisseur, il choisit un NAS 3U avec seize emplacements-disque, un RS4017xs+. 4 000 €. Il rajoute deux tiroirs d’extension 2U avec douze emplacements-disque chacun, des RX1217RP. 1 500 € par unité. Il prend une carte Ethernet 10 Gbit/s supplémentaire à 200 € (le NAS a déjà deux ports 10 Gbit/s), ainsi que le kit de rails pour monter l’ensemble dans ses étagères rack, à 60 €.

Il termine en commandant les disques durs. Il en prend quarante-six, à la capacité actuellement maximale de 16 To chacun ; il n’achète que des baies remplies à bloc, avec toujours deux disques en plus par élément pour avoir des pièces de rechange en cas d’incident. 14 720 € l’ensemble, soit 320 € par disque dur. La note finale est d’un peu moins de 22 000 € pour 640 To de stockage.

Il s’agit ici de disques durs mécaniques, en SATA. « Nous avions à un certain moment fait une maquette avec un NAS rempli de SSD. Mais le gain de performances n’était pas suffisant pour permettre, par exemple, à nos utilisateurs de faire directement de la postproduction avec Adobe After Effects sur nos Synology. Le goulet d’étranglement se situait moins au niveau de nos baies Synology – même nos modèles les plus anciens sont équipés de cartes Ethernet 10 Gbit/s – qu’à celui de notre infrastructure réseau. »

À ce prix, Christophe Cuvinot doit aussi assembler lui-même les NAS lorsqu’ils lui sont livrés. « Honnêtement, le montage est un jeu d’enfant. Le seul problème est la construction de la grappe RAID entre les disques durs, qui prend un certain temps », évoque le responsable.

Bien plus fiable que ne le suggère le prix

La nature des disques n’explique pas à elle seule le faible montant de la facture. « Pour arriver à un prix aussi bas, je n’achète pas mes disques durs chez Synology, mais chez notre grossiste. L’avantage de passer par ce partenaire est qu’il peut nous livrer un panaché de disques durs de différentes séries. »

Christophe Cuvinot raconte avoir eu une fois des problèmes avec une série entière de disques durs. Depuis, il considère donc comme une bonne pratique de mélanger les modèles pour réduire les risques de pannes. Ses disques durs ont tous la même capacité, le même nombre de tours/minute, la même quantité de cache, mais ils n’ont pas été produits en même temps, voire sont de marques différentes.

« Le seul point important est que les modèles de disques durs choisis soient référencés sur le site de Synology. Dès lors, ils sont correctement monitorés par la console d’administration des NAS. Je peux surveiller leur température, leur usure. Je change toujours un disque dur quand je vois qu’il commence à avoir des blocs défectueux », dit Christophe Cuvinot, en précisant qu’il n’a ainsi jamais eu en dix ans d’interruption de service.

Des fonctions d’administration de haut niveau

Autre point de satisfaction, l’environnement d’administration livré avec les baies offre des fonctions de protection dignes des plus grandes marques. « Le système intègre même un outil de sauvegarde, HyperBackup. Il permet de faire des snapshots que nous stockons sur d’autres Synology. Nous constatons régulièrement que ses restaurations fonctionnent parfaitement. » Les machines qui hébergent les sauvegardes représentent environ 30 % de la capacité de stockage du parc des Synology. Elles sont situées dans un autre bâtiment, mais en pratique sur le même réseau local, via des fibres noires.

« Certaines entreprises recyclent leurs plus vieilles baies en production pour en faire des NAS de sauvegarde. Nous ne le faisons même pas : ces équipements sont si peu chers et restent tellement fiables, que nous en achetons chaque fois que nous avons besoin de plus de capacité, côté production comme côté sauvegarde. »

Enfin, Christophe Cuvinot loue les qualités de la console d’administration. « L’interface web interroge automatiquement chaque baie de notre parc, je n’ai donc pas besoin d’aller saisir l’adresse IP des machines les unes après les autres pour les paramétrer individuellement. Cela me permet de faire simplement toutes les mises à jour de sécurité. » Il ajoute que la console communique avec l’annuaire Active Directory pour régler les droits d’accès.

« Il est notable que lorsque nous avons fait le choix d’acheter des Synology, on nous a reproché d’avoir choisi des équipements au rabais. En pratique, il n’en est rien. Ces configurations sont extrêmement solides. Outre des disques qui flanchent parfois, comme partout ailleurs, nous n’avons connu qu’une panne en dix ans, celle d’un bloc d’alimentation. Mais rien de grave, car ils sont redondants », insiste Christophe Cuvinot.

Un choix qui n’a jamais été remis en cause

Il y a dix ans, Webedia avait fait le choix des NAS Synology parmi d’autres offres peu chères pour leur simplicité et leur richesse fonctionnelle : « ces baies nous permettaient de configurer très facilement des services FTP, mais aussi de définir des accès utilisateurs à une époque où nous n’avions même pas encore d’annuaire Active Directory. »

« Aujourd’hui, notre enjeu à propos du stockage des données utilisateurs n’est pas sur les NAS. Il est de rendre opérationnel l’accès global à ces petites données en cloud via l’écosystème de Google. »
Christophe CuvinotResponsable IT pour toute la partie utilisateurs, Webedia

Au fil de sa croissance, Webedia s’est régulièrement demandé si l’heure n’était pas venue d’investir dans des baies de disques plus adaptées aux entreprises de grande taille. « En vérité, nous n’avons jamais trouvé de solution de stockage plus adaptée, car nos besoins internes ne se sont pas diversifiés. Plus exactement, le cloud s’est simultanément installé dans nos habitudes pour répondre à des problématiques spécifiques. Par exemple, les infographistes stockent directement leurs travaux sur le cloud d’Adobe et les partagent depuis leur espace en ligne avec nos journalistes. De fait, notre stockage de petits fichiers n’a jamais augmenté sur nos NAS. »

Christophe Cuvinot fait un aparté. « Aujourd’hui, notre enjeu à propos du stockage des données utilisateurs n’est pas sur les NAS. Il est de rendre opérationnel l’accès global à ces petites données en cloud via l’écosystème de Google, en l’occurrence Team Drive. Il s’agit d’une offre assez récente, dans laquelle nous ne parvenons pas encore à retrouver l’expérience DropBox, qui est bien plus aboutie concernant les accès utilisateurs. »

« Quoi qu’il en soit, nous n’allons pas stocker nos téra-octets de vidéos sur Google. Cette transformation ne remet aucunement en cause la légitimité de nos NAS », conclut-il.

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