OpenText décrypte son projet Red Oxygen à Paris

A l’occasion de son Innovation Tour, Opentext est venu décrypter à ses clients et partenaires français son projet Red Oxygen. Intégration, suite logicielle et plate-forme de développement sont au programme.

La semaine dernière, à l’occasion de l’édition parisienne de son Innovation Tour, le spécialiste de l’Enterprise Information Management (EIM) OpenText est venu présenter à sa communauté d’utilisateurs et de partenaires français son vaste projet de plate-forme Red Oxygen. Un ambitieux projet de la société qui vise notamment à traduire tant techniquement que stratégiquement les orientations du groupe, mais également l’intégration des différentes sociétés et technologies rachetées ces dernières années - on se souvient de Cordys, mais la société a finalisé le rachat de GXS début 2014.

Et devant quelque 400 participants français, dont 320 clients, Mark Barrenechea, le CEO d’Opentext est venu lui-même porter la bonne parole. « La France est un pays important pour la société », a-t-il confirmé lors d’un entretien avec la rédaction. Sur le presque 1,4 milliard de dollars de CA de la société réalisé en 2013, la France pèse pour plus 50 millions de dollars, indique-t-il. OpenText compte en France 120 employés et quelque 2 700 clients dont Schneider Electric (un client Cordys - qu’OpenText a racheté à l’été 2013) ou encore Thalès. Benoît Perriquet, un ex Adobe France, dirige depuis peu les activités dans l’Hexagone.

Dans la vision du groupe, le projet Red Oxygen (un nom de code) constitue ainsi une étape vers 2020, une date à laquelle les entreprises, a conté Mark Barrenechea, auront tous leur flux numérisés et où « l’information apparaitra au centre des résultats d’une entreprise ». En clair, pour lui, 2020 constituera une rupture drastique dans les entreprises et ce, sur l’ensemble de la chaîne de production. Il s’agit donc de les y accompagner.

Outre une traduction technique des nombreuses briques technologiques du groupe, Red Oxygen a pour objectif d’aligner une série de cinq suites logicielles, pré-cablées et intégrées dont chaque service est exposé sous forme d’API afin que les entreprises et les développeurs puissent y adosser leurs applications. Parmi ces applications, on retrouve logiquement la brique Content Suite, coeur de l’offre EIM historique d’OpenText, aux côtés de Process Suite (Cordys), Experience Suite (on y trouve notamment Vignette, désormais fondue dans l’offre WEM - Web ), Information Exchange Suite et enfin Discovery Suite. Le tout placé au-dessous d’un framework de développement, Appworks, qui permet de développer à partir d’API communes aux cinq suites et services OpenText.  « Le code a été refondu avec Red Oxygen , décrypte par ailleurs Muhi Majzoubn senior vice président de l’ingénierie chez OpenText, pour faciliter les intégrations entre les produits et les suites et simplifier le développement d’applications ».

Logiquement, Process Suite s’adosse aux technologies de Cordys, un éditeur hollandais, fondé par Jan Baan (ex-gloire de l’ERP) dont la spécialité était une plate-forme originale conjuguant BPM, une couche d’intégration SOA ainsi que des outils de Case Management - pour lesquels Cordys s’était distingué auprès des analystes. « Cordys apporte une plate-forme multi-tenant avec une importante bibliothèque de processus », explique Muhi Majzoubn. Cordys, sur lequel Opentext était jusqu’alors resté très discret, est au coeur de Composer qui permet de modéliser les processus métier et la gestion des cas graphiquement et apporte également un moteur de gestion de règles. Ce Composer « permet de développer très facilement des composants », ajoute d’ailleurs le responsable de l’ingénierie, et ce « sans ligne de code ».

Interrogé sur le devenir de l’accord passé entre Cordys et Fujitsu, Mark Barrenechea a confirmé que l’accord était encore effectif. Ce partenariat que nous avions rapporté de la conférence utilisateurs Cordial 2011 prévoyait que Cordys soit le Paas du cloud Fujitsu. Depuis, Fujitsu a racheté le Français RunMyProcess qu’il a placé comme référent de sa stratégie Paas.

«Les composantes de Red Oxygen suivront ainsi toutes le même train de release », explique Mark Barrenechea. « Il s’agit là d’une fondation solide pour positionner OpenText dans son Agenda 2020. »

Enfin, si Red Oxygen met l’accent sur l’intégration des suites et sur les développeurs, devraient suivre Blue Carbon mi 2015, centré notamment sur l’analytique, et Black Silicon, mi-2017. Pour mettre cela en musique, OpenText prévoit d’investir quelque 5 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. Une croissance qui passera par des acquisitions, a rappellé Mark Barrenechea.

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