Demandware

Salesforce se lance dans les boutiques e-Commerce

L’éditeur a racheté pour presque 3 milliards un des leaders du domaine, Demandware, qui a affiché 80 millions de dollars de pertes sur 3 ans. Mais qui avec un CA de 240 millions en 2015 a investi massivement dans la R&D et la promotion de son offre lancée dès 2004.

Les annonces surprises se suivent et ne se ressemblent pas chez Salesforce, le spécialiste du CRM qui propose désormais un catalogue produits largement plus étendu. Après avoir annoncé, il y a une semaine, que la majorité de sa gamme serait à terme sur AWS (en plus de Heroku, de SalesforceIQ et du tout nouveau Salesforce IoT Cloud qui y sont déjà), l’éditeur « NoSoftware » vient de racheter Demandware, le spécialiste des e-boutiques et plus largement du commerce en ligne.

En clair, Salesforce propose désormais – en mode SaaS - de gérer les prospects (CRM/Sales Cloud/Salesforce IQ), les campagnes (Marketing Cloud), le SAV et les interventions terrain (Services Cloud), de faire de l’analytique et du prévisionnel (BI/Wave/Analytic Cloud), de collaborer (Community Cloud/IM/Chatter), des outils de développement PaaS (Heroku/AppCloud/Lightning), un back-end pour l’Internet des Objets. Et donc, depuis cette semaine, de faire du commerce et de créer des boutiques en ligne.

L’annonce a été faite par Demandware, qui confirme qu’il deviendra la brique « Salesforce Commerce Cloud » (la 8ème donc) de la « Customer Success Platform » (l’offre globale de Salesforce).

La transaction s’élève à « environ » (sic) 2.8 milliards de dollars. En 2015, Demandware a réalisé un CA de 237 millions de dollars, en progression de 50%, pour une perte nette de 36.6 millions - elle aussi en progression de 35%. Sur les trois dernières années, l’entreprise affiche un peu plus de 80 millions de pertes.

Sa marge brute (Gross Profit) a néanmoins progressé d’année en année (170 millions en 2015) tout comme l’investissement en R&D (65 millions en 2015, soit 27% des revenus) et en marketing (101 millions en 2015). Deux postes de dépenses qui expliquent que l’entreprise est dans le rouge.

Ses clients sont, en revenus, à 50 % des vendeurs dans le domaine du textile, de la mode et des chaussures (Adidas, Hugo Boss, Vineyard Vines). L’autre moitié est composée de marques dédiées à la maison (Pier Import), de distributeur et de manufacturiers (Marks & Spencer, Procter & Gamble), d’entreprise de produits de beauté (Clarins, L’Oreal), de chaines (Starbucks), d’équipementiers sportifs (Skullcandy) ou de high-tech (GoPro, Motorola, Panasonic).

Demandware ne se contente pas de proposer des boutiques en ligne. L’offre se décline également sur différents supports (mobile, tablette) et canaux comme dans les boutiques en dur, avec des outils PoS connectés aux inventaires. Sans oublier des outils prédictifs (analyse d’historique de ventes pour pousser des produits ou des offres données), qui s’ajouterons donc à ceux de Salesforce.

 « Demandware est le leader Cloud du marché du commerce numérique. Avec cette entreprise, nous serons idéalement positionnés […] pour créer un autre Cloud d’un milliard de dollars », s’est réjoui Marc Benioff.

Selon Gartner, les dépenses mondiales dans les plateformes de e-commerce devraient croitre à un rythme de 14% par an pour atteindre 8.5 milliards en 2020 («  Forecast: Enterprise Software Markets, Worldwide, 2013-2020 »).

Les concurrents de Demandware sur le marché sont, de manière plus ou moins directe, Shopify, BigCommerce, Volusion, Magento, et les géants Oracle (Oracle Commerce Platform), SAP (E-Commerce Platform/Hybris) et IBM. Géants qui l’accompagnent dans la catégorie leader du Magic Quadrant 2016 du secteur.

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