CapGemini

Avant ses 50 ans, Capgemini passe la barre des 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires

CA, marge opérationnelle, résultat net hors produit exceptionnel et cash-flow en hausse. Tout va bien pour la première des ESN françaises qui devient de plus en plus américaine. Et de plus en plus Cloud et concepteur de solutions bout en bout.

Le numéro 1 des ESN française a publié ses résultats annuels 2016. Trois indicateurs clefs en ressortent.

Tous les voyants au vert

Le premier : le chiffre d’affaire a progressé de 7,9 %. Capgemini passe ainsi pour la première fois la barre symbolique des 12 milliards de CA.

Deuxième indicateur, son taux de marge opérationnelle progresse également (à 11,5 % contre 10,6% en 2015).

Mais, troisième indicateur, son résultat net chute de 18% (sous la barre du million d’euros à 921 K€). Un résultat à relativiser puisque « hors produit exceptionnel d’impôt », ce résultat net passe de 648 millions en 2015 à 741 millions en 2016 (+14%).

Encore mieux, en normalisé (avec des produits opérationnels net d’impôts), Capgemini passe de 815 millions de bénéfices à 953 millions (+16%).

Bref, tous les voyants sont au vert. Même l’endettement net (1.4 milliards) a diminué de 20%, en partie grâce à un « cash flow » qui a progressé de 30% (un autre indicateur accueilli sous les hourras des boursiers).

Ces bons résultats s’expliquent en partie par l’intégration, pour la première fois, de l’activité d’IGATE sur les douze mois de l’année (contre seulement un semestre en 2015). Pour rappel, Capgemini a racheté IGATE en 2015 pour renforcer ses positions sur le marché américain et étendre ses capacités offshores en Inde - rappelant ainsi l’approche d’un Cognizant.

CapGemini, l’américain

Aujourd’hui, le premier marché de Capgemini est d’ailleurs clairement les Etats-Unis. L’ESN y réalise 30% de ses revenus, loin devant la France (20%) et le Royaume-Uni (16%). Le reste de l’Europe compte pour un quart de l’activité globale.

Dernière zone, la région Asie-Pacifique et Amérique latine ne compte « que » pour 8%, mais elle représente une des plus fortes croissances annuelles : 8,2%, contre +5,3% en EMEA (hors France et UK), +5% en France, +4,1% aux Royaume-Uni.

Cas particulier, la croissance de Capgemini aux Etats-Unis est +14,5% avec l’intégration d’IGATE mais elle est nulle si l’on retire cette consolidation.

Une croissance tirée par le Cloud et la « transformation numérique »

Les activités liées à « l’innovation et à la transformation numérique », alias le Digital (sic) et celles liées au Cloud ont connu une croissance de 29% en 2016.

Ces activités (Cloud & Digital) représentent à présent 30% du chiffre d’affaires de Capgemini. Soit la moitié de l’activité « Services applicatifs » dont elles font partie.

Ces services applicatifs – qui incluent les problématiques Big Data, IoT, Industrie 4.0 et autres dématérialisation et solutions analytiques - sont la vraie locomotive de la croissance du groupe. A 7,5 milliards d’euros de CA en 2016, ils ont progressé de plus de 10% contre moins de 7% pour les « Services de technologie et d’ingénierie » et même moins de 3% pour le conseil (506 millions) et les « autres services d’infogérance » (2,6 milliards).

Une année 2017 plus modérée…

Côté perspective, cette année devrait être une année de consolidation.

Capgemini fêtera le 1er octobre 2017 son 50ème anniversaire. Le groupe ne prévoit pour cette année historique qu’une faible progression de son CA (3%). Mais il vise une amélioration de la marge qui se situera alors entre 11.7% et 11.9%. Le cash-flow devrait néanmoins repasser en dessous du milliard d’euros (950 millions d’euros).

Une année plus calme donc, avec quelques rachats « mineures » en ligne de mire. « L’impact des acquisitions sur la croissance du chiffre d’affaires est estimé, à ce stade, à quelques dizaines de points de base », prévoyait Capgemini dans son rapport financier.

… qui commence par un rachats dans les services aux assurances...

Hasard du calendrier, l’ESN a néanmoins d’ores et déjà officialisé deux acquisitions (sans en préciser les prix), le même jour que la publication de ses résultats 2016.

La première concerne l’américain TCube Solutions. TCube est un des plus importants prestataires indépendant de services IT dédiés aux solutions Duck Creek Technologies. Duck Creek Technologies est un leader des solutions de gestion des assurances dommages qui permettent aux compagnies d'assurance d'optimiser leurs résultats et de stimuler l'engagement client.

En clair, « TCube Solutions élargit notre offre de services pour le secteur de l’assurance, et plus particulièrement pour nos clients stratégiques dans le monde entier », explique Thierry Delaporte, à la tête de l’entité Services Financiers de l’ESN et membre du Comité de Direction générale.

Autre avantage, qui confirme le nouvel équilibre géographique du géant français, le rachat « vise à accélérer l’évolution du portefeuille de services, notamment en Amérique du Nord ».

... et dans le Design numérique

Le deuxième rachat concerne Idean, une société fondée en Finlande en 1999, aujourd’hui basée à Palo Alto avec des « studios » à Austin, Los Angeles, New York et San Francisco.

Idean est spécialisée en « digital user experience » (UX) et en « customer experience » (CX). En clair, une société de conception d’interfaces utilisateurs « créatives » et « ergonomiques » dans un cadre commercial. « Nous sommes des experts de l’UI », résume la start-up dans une vidéo promotionnelle.

Ce rachat traduit bien le glissement de l’activité de SSII vers celle d’Entreprise de Service Numérique. « La demande des clients évolue [vers] des services digitaux de bout en bout. Ils sont à la recherche de design, de créativité et d'agilité pour repenser intégralement l'expérience client », constate Paul Hermelin, PDG de Capgemini. « Ce sont ces critères qui font aujourd’hui la différence dans le choix d’un partenaire digital et qui constituent la base d’un véritable dialogue stratégique avec nos clients ».

Idean renforcera la gamme de services numériques de l’ESN en « experience design » et en stratégie, « particulièrement dans la région Amérique du Nord », ajoute le groupe dans son communiqué. Pour ceux qui n’auraient pas compris sa nouvelle dimension américaine.

Pour approfondir sur SSII, ESN

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