Cet article fait partie de notre guide: Le Who's Who 2018 de l'Hyperconvergence

L’essentiel sur l’offre hyperconcergée de Nutanix

Nutanix est l’un des pionniers de l’hyperconvergence. La firme a fait ses débuts en 2011 avec ses premiers serveurs convergés, les NX-2000 basés sur un design SuperMicro Twin – depuis supplantés par les NX séries 1000, 3000 et 8000 disponibles en versions hybrides et 100 % Flash et par la série 6000 (hybride).

L’offre Nutanix est aussi commercialisée en OEM par Dell et Lenovo, qui proposent la technologie de l’éditeur sur leurs propres serveurs. Et Nutanix supporte depuis peu sa technologie sur les serveurs UCS de Cisco (qui, vexé, a depuis éjecté Nutanix de sa liste de partenaires) et sur les serveurs HPE.

Dans les deux derniers cas, la technologie est délivrée de façon 100 % logicielle et installée par des intégrateurs Cisco ou HPE sur les machines des deux constructeurs. Elle n’est pas supportée officiellement ni par Cisco ni par HPE, mais directement par Nutanix.

Chaque serveur Nutanix embarque une ou plusieurs puces Xeon et dispose a minima de deux connecteurs 10 Gigabit ainsi que d’une série de SSD et de disques durs positionnés en frontal dans le châssis (1 à 2 SSD par nœud et 4 disques SATA ou 6 SSD pour les nœuds 100 % Flash denses). Le tout est virtualisé avec VMware vSphere, Hyper-V ou avec la propre déclinaison maison de KVM, baptisée Acropolis.

La sauce secrète de Nutanix est son système de fichiers distribué, NDFS, qui va permettre d’agréger la capacité disque des nœuds en un espace de stockage unique partagé qui va être mis à la disposition des machines virtuelles installées sur le cluster.

Dans la pratique, chaque nœud héberge une VM de contrôle qui pilote l’ensemble des opérations de stockage pour le nœud et participe aussi au fonctionnement du cluster de stockage. Cette VM de contrôle présente aux différentes VMs un stockage NFS (ou SMB v3 pour la version Hyper-V).

Il est à noter qu’au cours des douze derniers mois, Nutanix a aussi ajouté à son architecture la possibilité de délivrer du stockage en mode bloc iSCSI à des serveurs physiques ne participant pas à un cluster Nutanix. L’option permet à une entreprise qui migre d’une approche traditionnelle vers une architecture hyperconvergée de connecter des serveurs non encore amortis sur le stockage partagé Nutanix. Des services de partage de fichiers SMB 2.1 et NFS sont aussi disponibles dans les versions récentes de l’OS de l’éditeur.

Une architecture résiliente

Côté protection des données, la technologie de Nutanix a été conçue pour être résiliente aux pannes tant d’un élément local (disque ou SSD) que d’un contrôleur virtuel ou d’un nœud physique.

Des copies redondantes des données sont effectuées afin de garantir la survie de l’architecture à toute forme de panne. Par exemple en cas de défaillance d’un nœud, le système recrée automatiquement de nouvelles répliques sur les autres nœuds afin de maintenir le niveau requis de redondance de données.

Nutanix supporte les déploiements en mode Metro-Cluster et la réplication. Il est aussi possible de définir le niveau de protection d’une application en déterminant VM par VM le nombre de copies de données que le système doit maintenir sur un cluster ou sur de multiples clusters, ce qui permet de gérer des niveaux de tolérance aux pannes différents en fonction de la criticité des applications.

Récemment Nutanix a renforcé ses travaux autour de son hyperviseur AHV qui est déployé sur environ un quart des systèmes vendus par le constructeur. La prochaine version de l’OS maison, Nutanix OS « Obelix » (la mouture actuelle, pour mémoire, avait pour nom de code Asterix) devrait donc apporter des améliorations significatives.

Dans « Obelix », AHV va s’enrichir de plusieurs fonctions clés. La première est une capacité de réplication asynchrone entre clusters avec un temps de RPO (Recovery Point Objective) considérablement réduit. Au lieu de l’heure actuelle, Nutanix promet un RPO inférieur à la minute, ce qui fait de sa fonction de réplication asynchrone un quasi CDP et devrait grandement faciliter la mise en œuvre de configurations de reprise après sinistre.

Une autre évolution importante devrait être l’ajout de fonctionnalités de SDN avancées dans AHV. Concrètement, Nutanix promet le support de la micro-segmentation réseau avec une administration simple depuis la console Prism ( configuration en quelques clics). Ce support devrait permettre à Nutanix d’offrir une alternative à NSX de VMware.

AHV devrait aussi voir ses performances améliorées par l’ajout d’un mode « Turbo » qui s’appuiera sur les technologies de cache en mémoire héritée du rachat de Pernix Data à l’été 2016. Notons à propos de Pernix que la technologie de l’éditeur motorise une autre nouveauté annoncée, la technologie d’analyse de performance et de benchmarking X-Ray, qui pourra aussi être utilisée pour stresser des clusters Nutanix avant déploiement, afin d’en vérifier le bon fonctionnement et la configuration.

Un autre axe de travail est le développement d’outils simplifiant la migration d’applications depuis les environnements VMware.

Xtract, un outil automatisé de migration de clusters vSphere vers AHV prévu pour « Obelix » permettra par exemple de migrer un ou plusieurs environnements vSphere-vCenter vers des environnements AHV-Prism, tout en insérant dans les VM les pilotes nécessaires à leur bon fonctionnement dans AHV.

Un autre outil impressionnant, montré lors de la conférence Nutanix .Next de juin 2017, est un module automatisé de migration de bases de données SQL Server. En quelques clics, cet outil permet de détecter une base de données Microsoft, d’en analyser le schéma et de la porter de façon optimale sur un cluster AHV — ce support initial de SQL Server devrait ensuite s’étendre à d’autres bases de données.

Nutanix travaille aussi à l’enrichissement de ses services applicatifs. Des services qui visent à positionner la plate-forme de l’éditeur comme un vrai OS pour datacenter et non plus uniquement comme une plate-forme d’infrastructure. L’évolution place la firme sur une trajectoire de collision directe avec des acteurs comme Microsoft ou VMware.

Les prix d’une infrastructure Nutanix débutent aux environs de 25 000 € pour trois nœuds Nutanix Xpress (l’offre PME) et à environ 60 000 € pour une configuration hybride à trois nœuds NX-1000.

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