SAP se lance dans le bain du PGI grands comptes en mode Saas

SAP semble décidé à accélérer le développement de son offre de distribution de logiciel en mode Saas (Software as a service). Et pour ce faire, s’offre les services d’une pointure : un ex-Oracle, à l’origine de Fusion, qui prend la tête de la division « services à la demande pour grands comptes ».

Le futur de SAP en mode Saas (Software as a service) a désormais un visage qui en dit long sur les velléités de l’éditeur allemand, numéro un mondial du PGI. Légèrement à bout de souffle sur son activité édition, le géant de Waldorf semble vouloir se relancer en poussant les développements de son offre « à la demande » pour grands comptes dont il confie les clés à John Wookey.

Un ex-ponte d’Oracle pour muscler la stratégie en ligne

L’ex-vice président d’Oracle a notamment dirigé le projet Fusion censé intégrer l’offre très hétérogène du Californien, hérité d’une pléthore de rachats, dans une suite… orientée services web. Un serpent de mer difficile à sortir puisque Wookey semble avoir fait les frais de la réorganisation au sommet d’Oracle il y a tout juste un an et que Fusion – initialement prévu pour 2008 – devra attendre, au mieux, 2010.


Le choix de SAP est d’autant moins neutre qu’une lutte acharnée oppose l’Allemand au Californien et que ce dernier - en dépit de l’attitude dubitative de son mentor Larry Ellison – vient de pousser un peu plus sa propre stratégie Saas à la faveur d’un accord avec Amazon particulièrement médiatisé lors de sa dernière grand-messe.


Etant donné son cursus, John Wookey a été recruté pour sa capacité à mener des projets d’envergure dans une perspective stratégique online, démontrant l’intérêt que porte SAP au modèle du logiciel délivré sous forme de services.
La récession qui s’annonce pourrait d’ailleurs bien avoir accéléré les choses côté SAP. Depuis quelques mois les signes envoyés par l’éditeur n’étaient en effet pas très favorables au modèle Saas. Surtout, ByDesign – première couche de SAP en mode à la demande plutôt destiné aux PME – peinait à prouver son potentiel en termes de profits. Reste que le modèle repose autant sur la fidélisation que sur l’acquisition de clients – il faut donc compter avec le temps – et surtout, qu’en dehors de l’Allemagne, SAP a toujours eu du mal à s’implanter dans les plus petites organisations.

SAP ByDesign = Microsoft Sofware+Services


Le futur du Saas à la mode Waldorf passera donc par les grands comptes et certainement par une approche mixte avec des composants en local et d’autres hébergés sous forme de services. Un modèle en tout point semblable à celui prôné par Microsoft – un allié de longue date de SAP - avec sa stratégie Software+Services. Une approche qui fait d’autant plus sens qu’elle pourrait habilement permettre de justifier la brutale augmentation des tarifs de maintenance applicative, particulièrement mal vécue par les clients de SAP.

Depuis l’annonce des nouveaux tarifs en juillet, ce dernier n’a de cesse d’expliquer qu’il s’agit à terme d’apporter de plus en plus de valeur côté services. Certes, un PGI - progiciel particulièrement complexe et critique - sur une architecture de cloud computing n’est peut-être pas pour demain. Mais l’hébergement distant et la consommation à la demande d’une partie des composants sur une infrastructure externalisée aurait certainement du sens côté grandes entreprises utilisatrices en période de vaches maigres budgétaires.


Reste que, tout comme Microsoft, SAP devra faire avec son important écosystème d’intégrateur-distributeur. Le Saas se prête en effet particulièrement à un modèle direct de distribution et lors du lancement de Dynamics CRM online - sa première offre applicative en ligne pour entreprise - au printemps dernier Microsoft avait accordé un soin tout particulier à impliquer ses partenaires. S’agissant de SAP, une partie de la réponse a sans doute été apportée récemment dans les colonnes d’InformationWeek par Bill McDermott, en charge des opérations chez SAP. Tirant les conclusions du relatif échec économique de ByDesign, McDermott expliquait que l’éditeur devrait à l’avenir se désengager de l’onéreuse partie hébergement et administration de parc de serveurs pour la déléguer à ses partenaires, plus compétents en la matière.

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