La Grande-Bretagne met l’Open Source et le Cloud au coeur de sa politique de mutualisation IT

Le gouvernement de sa Gracieuse Majesté a publié sa stratégie en matière de mutualisation de son informatique. Un plan de bataille ordonné qui passera par le recours aux standards et à l’Open Source, une App Store transversale aux administrations du pays et par la mise en place d’un Cloud gouvernemental. Rien de plus que sa stratégie 2009, mais avec un calendrier un plus précis.

Interopérabilité, Open Source, Agilité, Cloud Computing, mutualisation, le gouvernement britannique de David Cameron a décidé d’user de toutes les grandes tendances de l’IT dans son vaste programme de rénovation de l’informatique gouvernementale, et dont il vient de publier le document de référence pour 2011 (Government ICT Strategy - PDF) ce mercredi 30 mars. Si aujourd’hui, l’enjeu est de taille, force est de constater qu’il reprend les grandes lignes du rapport de novembre 2009.

Ce programme s’inscrit dans un plan encore plus vaste de réduction des coûts que le gouvernement anglais mitonne depuis plusieurs mois. Un tour de vis que David Cameron avait déjà décidé de donner en mai 2010, annonçant une coupure drastique des budgets IT du gouvernement. Une politique d’austérité donc qui devait passer notamment par une renégociation des contrats avec les principaux prestataires de services, parmi lesquelles figuraient le Français Atos-Origin. Plus tard en février 2011, le DSI du gouvernement anglais Bill Mc Cluggage devait à son tour livrer une des mesures capables de réduire les dépenses IT étatiques, prônant le recours à l’Open Source et encourageant ses fournisseurs à privilégier la voie du logiciel ouvert.

Une mutualisation via l’Open Source et le Cloud

C’est donc dans ce contexte que Francis Maude, ministre du Cabinet Office, a publié les contours de cette stratégie de l’IT gouvernementale avec pour objectif de “faire mieux” et de prôner “l’ouverture” et la transparence. Si, effectivement, l’Open Source devra jouer un rôle central dans les appels d’offres, privilégiant les solutions ouvertes “quand cela est approprié”, le gouvernement rend obligatoire l’intégration des standards ouverts. “Une combinaison qui présente des opportunités significatives dans le développement et la livraison de solutions interopérables”, indique le rapport. Le gouvernement entend ainsi mettre en place, dans les 6 mois, une série de comités (Open Source Implementation Group,  System Integrator Forum, Open Source Advisory Panel) afin de promouvoir et de renforcer l’usage de l’Open Source et d’assurer la transition vers l’ouverture.

Ce recours à l’Open Source et aux standards doit également répondre à un besoin de ré-utilisation des solutions dans le but de mutualiser les ressources. D’ici 12 à 24 mois, Francis Maude prévoit la mis en place d’un magasin applicatif qui doit centraliser les solutions gouvernementales - un peu calé sur le modèle de l’Adullact en France qui représente la forge des administrations hexagonales.

Bien évidemment, ces efforts de mutualisation devront passer par le contrôle du Cloud. Le rapport indique que le gouvernement se donne 6 mois pour établir une vraie stratégie Cloud, qui reposera sur une rationalisation des data centers, un réseau unifié (Public Sector Network, entre 6 à 12 mois) et sur la mise en place d’un desktop orienté cloud (à horizon 12 mois). Et ce, en s'inspirant des travaux sur le projet G-Cloud, un cloud gouvernemental déjà pensé par l’ancien gouvernement.

Des projets, plus agiles, ouverts aux PME

Devant la complexité grandissante des projets et de leur finalisation, la résolution 27 met également à l’honneur les méthodes agiles. “Le gouvernement aura recours aux méthodes agiles dans ses politiques d’achats et de livraisons IT afin de réduire les risques d’échec de projets. Les méthodes agiles permettent de répondre aux changements d’exigences et de s’assurer que les solutions répondent fidèlement aux besoins métiers”.

Selon le rapport, le gouvernement entend également ouvrir davantage ses appels d’offres aux PME du secteur et d’écarter ”à chaque fois que cela est possible” les grands comptes “qui monopolisent les projets”, sont “lents” à déployer les projets et représentent ainsi “un risque d’échec plus important”.

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