ERP : une étude vante le "small is beautiful"

Un cabinet de conseil américain spécialiste de l'ERP a scruté 1 300 implémentations de progiciels dans le monde. Conclusion : les projets basés sur les solutions d'Infor, Epicor et autres éditeurs de taille moyenne sont moins coûteux et moins longs que ceux menés avec SAP. Mais l'Allemand se détache en matière de satisfaction des dirigeants et de réduction des risques lors de la mise en production.

image 1Plus de 1 300 implémentations d'ERP auscultées sur trois ans dans le monde entier. Le cabinet de conseil américain Panorama, spécialiste du déploiement de progiciels, livre précisément un panorama de cet exercice imposé à toute DSI. Premier constat, qui ne constitue pas réellement une surprise : en général, les projets ERP sont en retard, dépassent leur budget prévisionnel et n'atteignent pas leurs objectifs. Pas moins de 93 % des implémentations durent ainsi plus longtemps que prévu, signale Panorama. Et 65 % d'entre elles se concluent par des dépassements de budget (voir ci-contre). Les principales difficultés que rencontrent les entreprises sont, elles aussi, bien connues : le manque d'adhésion des utilisateurs (38 % des réponses) et le manque d'expertise ERP en interne.

Plus surprenante, la comparaison entre les grands vendeurs d'ERP (SAP, Oracle et Microsoft) et des éditeurs plus modestes (Panorama cite notamment Baan, Epicor, Infor et Syspro, et les range sous l'étiquette Tier II) tourne à l'avantage... des seconds. Ainsi, le coût d'implémentation de SAP et d'Oracle est-il bien supérieur à celui de ces solutions moins en vogue : 16,8 millions de dollars pour l'Allemand (35 % des 1 300 déploiements analysés), 12,6 millions pour l'Américain (28 % des projets) contre seulement environ 3,5 millions pour les autres ERP (23 % des projets). Le simple reflet de la taille des entreprises choisissant telle ou telle solution ? Pas uniquement, puisque Panorama précise que le déploiement SAP moyen représente 18,6 % du CA de l'entreprise, contre 10,6 % pour Oracle et 6,7 % pour les ERP moins en vue. Et encore, Panorama n'évoque pas les coûts de maintenance de SAP, au centre d'une polémique entre l'éditeur et ses utilisateurs depuis l'été dernier. Mention spéciale à Microsoft, qui avec un budget moyen de 2,6 millions (5 % du CA) apparaît comme la solution la moins chère. Rappelons que l'offre du numéro un du logiciel en matière d'ERP est issue des rachats de Navision et Axapta.

image 4

SAP : 76 % des dirigeants satisfaits

Même avantage aux Baan, Infor, Epicor et consorts en matière de durée totale du projet. Ces solutions sont mises en place en moyenne en moins de 18 mois, contre 18,6 pour Oracle et 20 pour SAP. En revanche, en ce qui concerne les bénéfices atteints et la perception des décideurs, l'éditeur allemand reprend assez nettement l'avantage. 76 % des dirigeants sont satisfaits de ses solutions, soit juste un peu mieux qu'Oracle, mais dix points devant les solutions de Microsoft ou celles des autres éditeurs. En revanche, les utilisateurs d'ERP, eux, plébiscitent plutôt les progiciels de Microsoft et des "petits" éditeurs. SAP n'est pas très loin, mais Oracle est, lui, très nettement distancé.

image 1

Moins chères, les solutions du Tier II sont par contre plus risquées, note Panorama. Les entreprises qui ont souffert d'interruptions de service suite à la mise en production de leur ERP est plus élevée chez celles qui ont choisi ces solutions. Elles seraient près de 62 % à avoir rencontré ce type de désagréments, contre seulement 50 % de celles qui ont retenu SAP.

Pour approfondir sur ERP (PGI)

Close