La fin de l’année semble confirmer la reprise pour les SSII indiennes

À l’issue du troisième trimestre 2009, les SSII indiennes avaient semblé reprendre enfin leur souffle. Le quatrième trimestre de l’année écoulée tend à confirmer la réalité d’une reprise de leur activité. Une reprise certes pas réellement spectaculaire, et avec des disparités, mais tout de même bien réelle.

Pour le troisième trimestre consécutif, les principales SSII indiennes ont pu afficher des résultats qui renouent avec la croissance, séquentiellement, tout d’abord : +3,3 % pour HCL, à 651 M$ ; +3,82 % pour Wipro, à 1,495 Md$ ; +6,33 % pour TCS, à 1,635 Md$ ; et +6,76 % pour Infosys, à 1,232 Md$. Sur un an, l’effet est encore plus marqué : +28,4 % pour HCL ; +11,07 % pour Wipro ; +10,27 % pour TCS ; mais seulement +5,21 % pour Infosys. La courbe d’évolution du chiffre d’affaires trimestriel des principales SSII indiennes, depuis 2006 (ci-dessous), met clairement en évidence cette tendance.

capture cran 2010 51Dans ce contexte, c’est donc sans surprise que ces SSII affichent leur optimisme. Vineet Nayar, Pdg de HCL Technologies, indique ainsi voir «  les premiers signes de la reprise économique, dont nous anticipons qu’elle soit pleinement là mi-2010. » Et d’ajouter au passage que son entreprise « est bien positionnée pour profiter des changements structurels en cours de développement sur le marché. » (Pour mémoire, rappelons que HCL Technologies n’a pas enregistré de recul de son chiffre d’affaires trimestrieln durant la crise, pendant que ses compétiteurs mangeaient leur pain noir.)

Même son de cloche du côté de Kris Gopalakrishnan, Pdg d’Infosys, qui estime que « la reprise économique globale semble portée par les Etats-Unis et les services financiers. » Surtout, selon lui, « si les budgets IT sont appelés à rester stables en 2010, l’externalisation offshore devrait profiter de cette reprise. » Une analyse partagée par Azim Premji, président du conseil d’administration de Wipro.

Reprise des embauches et des augmentations de salaires

Conséquence de ces perspectives positives : les embauches reprennent, même si les SSII indiennes s’attachent à découpler la croissance de leur chiffre d’affaires de celle de leurs effectifs. Au dernier trimestre 2009, TCS a créé quelque 7 700 emplois nets, contre 320 au trimestre précédent. Pour son prochain exercice fiscal – qui commencera début avril –, TCS prévoit même 24 000 embauches brutes. Autant qu’Infosys pour son exercice fiscal en cours. Ce dernier a d’ailleurs augmenté de 8 % en moyenne les salaires de ses collaborateurs indiens et de 2 % celui de ses salariés détachés directement chez ses clients. Même Mahindra Satyam, toujours empêtré dans les suites du scandale financier impliquant la direction de Satyam, a décidé de rappeler 2 000 collaborateurs placés en intercontrat. Et de prévoir l’embauche de 200 jeunes diplômés et de 200 collaborateurs expérimentés courant 2010. Des profils dont la valeur serait d’ailleurs en pleine inflation dans certaines régions du sous-continent. Nos confrères de l’Economic Times of India font ainsi état d’augmentations de 7 à 15 % au niveau opérationnel et de 12 à 18 % au niveau managérial dans des entreprises telles que Cognizant, SAP, VMware, Mahindra Satyam, TCS, Wipro, Infosys, Genpact, Oracle, MindTree et Accenture.

En complément :

- Et si le pire était derrière les SSII indiennes ? (troisième trimestre 2009)

Les SSII indiennes s'arment contre le protectionnisme

Pas question de se laisser pousser hors de ce qui constitue encore leur principal marché – les Etats-Unis – par un protectionnisme rampant. Certaines SSII indiennes ont ainsi décidé de compléter un arsenal de lobbying jusqu’ici limité à sa représentation patronale, le Nasscom. Wipro, Patni, HCL ou encore TCS ont ainsi embauché des cabinets spécialisés, selon nos confrères de Silicon India, pour assurer la formation de la pensée des législateurs nord-américains. Un enjeu qui paraît d’autant plus important que la Chine émerge désormais comme un rival sérieux de l’Inde dans le paysage international de l’offshore. Du moins Wipro l’identifie-t-elle comme tel.

L’hégémonie indienne est en outre contestée localement par des SSII de taille modeste mais bien implantées géographiquement, comme CPM Braxis (Brésil), qui compterait, parmi ses clients, des références telles que General Electrics, ABN Amro ou encore Whirlpool. Le sud-américain Globant travaille, de son côté, pour Adidas, LinkedIn ou encore Citi. Autant de menaces pour les positions des SSII indiennes sur les marchés d’Amérique centrale et latine.

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