Avec vSphere 6.0, VMware conforte son avantage

La dernière mouture de l'environnement de virtualisation de la firme permet à VMware de creuser son avance sur ses rivaux en apportant des améliorations techniques très attendues.

VMware a dévoilé aujourd’hui la version 6 de sa suite de virtualisation vSphere, une version dont les principales caractéristiques avaient déjà été dévoilées lors des récents VMworld de San Francisco et de Barcelone. 

Quelques jours après l'annonce par Microsoft du report à 2016 de la prochaine mouture de Windows Server (et donc des prochaines versions d'Hyper-V et System Center) et alors que la plupart des grands comptes continuent à utiliser les outils de VMware pour leurs projets de virtualisation critiques, VMware se retrouve dans la position confortable de disposer de près d'un an pour mettre en avant les avantages incontestables de ses solutions de virtualisation par rapport aux solutions concurrentes. 

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Mieux la firme continue à innover et veille à s'adapter aux innovations techniques émergentes telles qu'OpenStack ou Docker, positionnant son environnement comme le système d'exploitation et d'orchestration du datacenter. Le tout en multipliant les ouvertures vers le cloud public via les intégrations de ses outils vRealize avec le cloud public maison, vCloud Air, avec les clouds OpenStack mais aussi avec les services cloud de Google ou ceux d'Amazon AWS.

vSphere 6.0 : des améliorations attendues

vSphere 6.0 apporte des améliorations importantes qui devraient simplifier la vie de nombreuses entreprises en rendant par exemple possible les déplacements de VM entre datacenters sur de longues distances, mais aussi en permettant une gestion plus granulaire des ressources de stockage et des ressources réseau.

Comme annoncé lors de VMworld Barcelone en octobre dernier, la plate-forme de virtualisation de VMware s’enrichit aussi des capacités de « clonage instantané » de VM développées dans le cadre du Projet Fargo. Le projet Fargo permet de cloner rapidement des VM tout en limitant la consommation de mémoire et de stockage des clones, ce qui devrait permettre de doper les performances de certains projets VDI, mais aussi rendre possible de déploiement à grande échelle de projets applicatifs couplant la technologie de virtualisation de VMware et la technologie de conteneurs Docker.

Enfin, le lancement de vSphere 6.0 s’accompagne de l’arrivée officielle de la distribution OpenStack de VMware. Ce support d’OpenStack est largement tactique de la part de l’éditeur. L’objectif évident de l’éditeur n’est en effet pas d’encourager l’adoption d’OpenStack, mais de permettre aux développeurs d’applications d’accéder aux services d’un Cloud VMware via les API OpenStack.

Un hyperviseur sérieusement musclé et une nouvelle technologie de stockage vVols

La dernière mouture de l’hyperviseur vSphere apporte des améliorations qui devraient notamment faciliter l’usage de la technologie dans les grands environnements virtualisés, à commencer par l’extension à 64 nœuds de la taille maximale des clusters VMware contre 32 nœuds jusqu’alors.

Au passage la limite du nombre de VM par cluster passe de 2048 à 8000 machines virtuelles.

VMware poursuit aussi ses travaux pour accroître la quantité maximale de ressources disponible par VM. Désormais, une VM peut se voir allouer jusqu’à 128 vCPU et 4 To de mémoire vive, de quoi répondre aux besoins les plus sophistiqués, y compris en matière de bases de données. Logiquement la taille maximale des serveurs supportés évolue aussi, puisque vSphere supporte désormais jusqu’à 480 processeurs par serveur et 12 To de mémoire vive.

Une autre évolution importante est l’arrivée de la technologie de stockage vVols (Virtual Volumes) en développement depuis plus de deux ans. Le principe des vVols est de permettre d’abaisser la granularité d’administration du stockage au niveau de la machine virtuelle et non plus au niveau du volume ou du datastore comme précédemment. Avec les vVols, il est possible de confier à la baie de stockage la gestion du clonage et des snapshots au niveau de chaque VM. Et cette gestion granulaire devrait aussi s’étendre à d’autres services comme la réplication avec VMware SRM.

On peut aussi noter des évolutions significatives dans la gestion du réseau avec notamment la possibilité de définir des niveaux de QoS et des réservations de bande passante par VM dans la configuration du commutateur virtuel distribué de vSphere, ou l’allocation d’une  pile réseau dédiée à vMotion.

Déplacer des VM entre datacenters sur de longues distances

vMotion dans vSphere 6.0vMotion dans vSphere 6.0

La technologie de déplacement de VM de VMware, vMotion, connaît aussi d’importants changements avec le support de migrations en live sur de longues distances (jusqu’à 100 ms de temps de transmission aller-retour).

En théorie, cela permet le déplacement de VM entre des datacenters situés à New York et à Londres ou entre des datacenters situés à Paris et à Berlin. La migration peut s’effectuer entre serveurs vCenter différents et entre domaines de commutateurs distribués différents.

Autre évolution, VMware a ajouté une option de migration tirant parti des fonctions de réplication des baies de stockage. La technologie dite Replication-Assisted vMotion – s’appuie sur les capacités de réplication actif-actif de certaines baies pour accélérer la migration de VM entre deux sites distants. Dans certains cas, elle permet, selon VMware, de réduire de jusqu’à 95% le volume des données transférées durant une opération de vMotion traditionnelle.

Terminons ce tour d’horizon des nouveautés de vSphere 6.0 avec les fonctions de tolérance de panne qui supportent désormais des VM disposant de jusqu’à 4 vCPUs et 64 Go de mémoire. Les contraintes imposées par VMware pour l’utilisation des fonctions de tolérance de panne ont aussi été allégées, ce qui les rend ces fonctions, uniques dans le monde des hyperviseurs, bien plus accessibles que dans les versions antérieures du logiciel. 

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