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Dassault Systèmes et 3DExperience s'envolent grâce au cloud

Les résultats en très forte croissance du premier éditeur français ont bénéficié de la progression de son cloud, qui n’a pas pour autant porté atteinte aux déploiements sur site (comme le montrent Airbus ou Safran). Une offre « 3DExperience@Work » est par ailleurs en approche.

« L’année 2018 a été remarquable […] Nous avons atteint tous nos objectifs ». C’est par cette phrase satisfaite que Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes a résumé ses résultats 2018 lors de sa présentation aux analystes.

Et de fait, chiffres d’affaires, revenus logiciels, ventes de licences, cloud et marges ont tous progressé sur l’année.

3DExperience porté par le cloud

Au cœur de cette tendance se trouve la refonte de l’offre du premier éditeur français – avec sa « plateforme » 3DExperience – dont les revenus ont bondi de 24 % en un an.

« Aujourd’hui, tout le monde parle de “plateformes”, mais ce qui fait que Dassault Systèmes est un véritable catalyseur de la renaissance industrielle du XXIe siècle (sic), c’est que l’important n’est pas que nous en soyons une, mais que nous aidions nos clients à devenir eux-mêmes des plateformes avec une continuité numérique de bout en bout », commente Bernard Charlès pour différencier son entreprise de la concurrence.

Le SaaS a grandement servi de moteur à cette croissance de 3DExperience. Le cloud a permis de s’étendre à de nouveaux usages et de viser de nouveaux marchés. « Le cloud est en train de nous ouvrir des portes », confirme le PDG.

Un exemple intéressant est celui de la marque danoise de chaussures ECCO Shoes, qui vient d’adopter 3DEXPERIENCE en mode cloud (avec CATIA) pour exploiter des données biomécaniques et l’impression 3D. « En moins de 2 heures, ils vous font une chaussure entièrement personnalisée, après un scan anatomique et l’analyse en temps réel de ces données ».

Toujours dans cette capacité du cloud à diversifier les cibles de Dassault Systèmes, le PDG évoque la ville de Jaipur en Inde (plus de 3 millions d’habitants) qui a choisi cette option pour repenser l’agglomération en termes d’espaces verts, de transports, de mobilité et pour faciliter les échanges entre les parties prenantes de ce projet (le premier d’une centaine voulue par le gouvernement indien). Autre exemple de diversification, en taille d’entreprise cette fois, la startup EVELOZCITY, dans les véhicules électriques, a aussi signé pour le SaaS du Français.

En France, Naval Energies (filiale de Naval Group – ex DCNS – et la banque publique Bpifrance) spécialisé dans les énergies durables (éoliennes en mer, énergie thermique, etc.) a lui aussi choisi 3DEXPERIENCE en SaaS pour « réduire les temps et les coûts de développement ». Tout comme l’Allemand Kärcher qui gérera son processus de développement de produits et centralisera ses compétences techniques avec le cloud de Dassault Systèmes.

En 2019, l’éditeur vise la barre symbolique des 10 % de son chiffre d’affaires en revenus récurrents.

Airbus et Safran

Les déploiements « traditionnels » se portent également très bien. Sur site, Airbus est par exemple devenu client de 3DEXPERIENCE. « Nous avons conclu un partenariat stratégique (NDR de 5 ans) dans le cadre duquel notre plate-forme jouera un rôle essentiel dans la transformation du groupe Airbus et de sa chaîne de valeur ». En 2017, Dassault Systèmes avait remporté un contrat de 10 ans qualifié d’historique avec Boeing.

Avec Airbus il s’agit plus d’un premier pas (« cinq ans, c’est court dans l’aéronautique ») en vue d’un renouvellement et d’un approfondissement de la collaboration. Le contrat porte en effet sur quelques dizaines de millions d’euros.

Airbus était déjà client de Dassault Systèmes pour l’élaboration de l’A350. « Ils veulent passer à la vitesse de croisière avec CATIA et 3DEXPERIENCE pour de nouvelles activités », se réjouit Bernard Charlès. « Ils ont l’intention d’utiliser la plate-forme comme un déclencheur et un catalyseur pour transformer significativement la manière dont ils développent, produisent, livrent et gèrent leurs avions ». Comprendre, aussi, fluidifier les échanges d’informations entre centres de conception et avec les partenaires extérieurs.

Dans l’aéronautique toujours, l’éditeur a ajouté Safran Electronics & Defense à son portefeuille clients de 3DEXPERIENCE en début d’année. Fin 2018, il a transformé l’essai en signant Safran Nacelles. « Ils ont choisi 3DEXPERIENCE et plusieurs de nos solutions industrielles verticales pour assurer la continuité numérique dans la fabrication et le service après-vente », précise le PDG de l’éditeur.

En tout, Dassault Systèmes a gagné 27 000 nouveaux clients en 2018.

Paré pour le décollage

Sur l’année, l’éditeur a réalisé plus de 4 milliards de dollars de CA (+11,4 %), une marge brute de plus de 3 milliards (+11,4 %) et un résultat net de 671 millions (+13,5 %).

Bref, tous les voyants semblent au vert. L’éditeur a (et va) par ailleurs bénéficier d’une croissance non organique, issue de plusieurs rachats finalisés en 2018. L’année a en effet aussi été marquée par trois acquisitions majeures : Centric PLM (pour se renforcer dans le secteur de la mode), No Magic, et dans les ERP pour les manufacturiers IQMS.

IQMS va d’ailleurs être renommé DELMIA WORKS et sera intégré dans une « nouvelle famille de 3DExperience » baptisée « 3DExperience@Work ». Une offre plus « mainstream » qui formera le chaînon manquant entre les métiers et les processus de production et de fabrication.

Bernard Charlès a promis d’en dire plus, la semaine prochaine, à Dallas.

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