OVHcloud optimise et simplifie ses offres

Changement de nom, multiplication des partenariats : OVH agrandit son écosystème pour attirer les entreprises. Mais n’oublie pas son ADN de pure player techno et open source.

D’abord un changement de nom : OVH s’appelle désormais OVHcloud. Une décision qui fait suite à des tergiversations marketing avec des marques annoncées (OVHSpirit, OVHMarket) qui n’ont jamais vu le jour, et auxquels Michel Paulin, nommé Directeur général il y a un peu plus d’un an, a mis fin. « Nous réalisons 70 % de nos revenus [environ 600 M€, NDLR] dans le cloud. Nous sommes entrés dans le Top 10 mondial des fournisseurs de cloud. Nous sommes le seul européen, ce que d’ailleurs je regrette », rappelle Michel Paulin. L’édition 2019 de l’OVH Summit, qui s’est tenue à Paris le 10 octobre, marquait aussi le 20e anniversaire du provider. Pour les 20 prochaines années, OVH articulera sa stratégie autour du concept SMART : simple, multilocal, accessible, réversible et transparent. 

Un leader européen encore trop seul

Face aux fournisseurs américains, Michel Paulin insiste sur ce dernier point, la transparence : « le RGPD est un bon règlement, dommage qu’il soit limité à l’Europe. Nous voulons être transparents, dire comment nous stockons nos données, comment nous les protégeons. D’ailleurs, c’est de cette manière que nous proposons nos services à l’État. Je préfère la notion de transparence à celle de cloud souverain », indique le DG, faisant référence au plan cloud du gouvernement.

Au niveau européen, OVHcloud se place en leader du code de conduite cloud européen (au travers du lobby CISPE, Cloud Infrastructure Services Providers in Europe).

Pour solidifier sa croissance dans le cloud, OVHcloud compte multiplier les partenariats : « nous voulons apparaître un peu moins comme des techniciens et davantage comme des fournisseurs de solutions pour entreprise », reconnaît Sylvain Rouri, directeur des ventes. Pour les entreprises, cela passe par la mise à disposition de davantage d’applications SaaS sur la place de marché OVHcloud Marketplace, avec pour atout un meilleur rapport performances/prix. OVHcloud revoit également sa politique d’assistance aux entreprises, avec quatre niveaux de support au niveau mondial.

Infrastructure as Code

La technologie restant l’ADN d’OVHcloud, le fournisseur a annoncé quelques nouveautés dans ce domaine. Fabricant ses propres serveurs et concevant ses datacenters, OVHcloud pousse à fond l’automatisation. Il concrétise la notion d’IAC (Infrastructure as code), avec la possibilité de provisionner un serveur bare metal avec une API, sans intervention humaine : « tout est automatisé et ne prend que quelques minutes. C’est unique », s’enflamme Michel Paulin.

Rappelant qu’il est sans doute le premier opérateur d’infrastructure OpenStack dans le monde, avec 300 000 instances sur cloud public, OVHcloud propose désormais de créer un nœud OpenStack bare metal, via la brique de provisionnement Ironic. L’intérêt ?  C'est de « disposer de la totalité des performances du serveur avec l’élasticité du cloud », résume Alain Fiocco, le directeur technique d’OVHcloud.

Ce qui semblait incongru il y a quelques années est de fait un axe de développement suivi par la fondation OpenStack, mixant bare metal et machines virtuelles.

Se prévalant d’être à jour avec les toutes dernières technologies processeurs, le provider concrétise sur ses serveurs haut de gamme le concept de Confidential Computing, à savoir une enclave matérielle sécurisée qui protège les données pendant leur utilisation, via les extensions Intel SGX.

Au niveau des interfaces réseau, le fournisseur généralise les 10 Gbit/s et 25 Gbit/s avec « toujours pas de facturation de la volumétrie du trafic », insiste Alain Fiocco. Les entreprises disposeront de davantage de souplesse pour manager la connectivité entre les serveurs et le réseau, au niveau des interfaces publiques et privées, grâce à OLA (OVH Link Agregation), de sorte à augmenter la résilience et optimiser l’utilisation de la bande passante.

OVHcloud continue d’optimiser et de pousser au maximum les performances de ses machines… quitte à concurrencer ses partenaires. « Nous proposons les logiciels de NetApp sur nos propres serveurs, avec des performances identiques, mais un prix divisé par deux », raconte Octave Klaba, fondateur d’OVH. Mais pas de quoi se brouiller avec NetApp qui se focalise désormais sur les logiciels sur site, affirme-t-il.

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