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CommVault en campagne pour défendre la sauvegarde globale

L’éditeur historique de la sauvegarde sort de sa léthargie avec de nouveaux dirigeants ainsi qu’une offre globale qui fait le grand écart entre l’outil SaaS pour TPE et la gestion complète du stockage.

Ce n’est pas un changement de propriétaire, mais c’est tout comme. L’éditeur de solutions de sauvegarde CommVault part à la reconquête du marché européen en expliquant qu’il n’a plus rien à voir avec cette image d’acteur historique endormi sur ses lauriers qu’il donnait jusqu’alors.

Nouvelle identité visuelle framboise sur fond bleu, nouveaux dirigeants – Mario Fanizzi, ancien parton de Dell Italie à la tête de la zone EMEA, Nicolas Combaret, un ex de CA aux commandes de la France. Et, surtout, un nouveau message : CommVault revendique d’être l'unique éditeur qui propose un seul produit pour tout sauvegarder.

« Il y a eu une période où des acteurs ont émergé en se spécialisant dans des domaines, typiquement celui de la sauvegarde d’environnements virtualisés. Mais, aujourd’hui, on se rend compte que la protection des machines virtuelles n’est plus un défi. C’est même ce qu’il y a de plus facile à faire. Le réel besoin, désormais, est de parvenir à simplifier radicalement la sauvegarde d’environnements très hétérogènes », argumente auprès du MagIT Nicolas Combaret, lors d’un événement à Paris début février à l’occasion duquel l’éditeur réunissait nombre de ses clients français. On aura compris dans ces propos qu’il ciblait plus particulièrement son concurrent Veeam.

« Nous, nous proposons une seule interface qui couvre tout : les postes de travail, comme les bases de données, comme les environnements virtuels, comme les données en cloud, comme les serveurs physiques, même quand ceux-ci sont des environnements historiques comme Windows 2003 ou AIX. »

Il ajoute que l’éditeur adresse désormais toutes les tailles d’entreprise, de la TPE au grand groupe. « L’un des symptômes de notre renouveau est Metallic. Une déclinaison de notre logiciel en SaaS avec une interface revue, où toutes les opérations sont si simples, y compris le tout premier backup, qu’elles s’exécutent en moins de 5 minutes. Nous avons voulu ouvrir nos produits à des gens qui n’étaient pas des spécialistes. Nous y avons mis les ressources pour y arriver : entre son idée et sa mise en service, Metallic aura mis seulement neuf mois à être développé. »

Des utilisateurs conquis par l’approche d’un outil unique

« Ma problématique principale était de parvenir à planifier à la fois la sauvegarde de machines sédentaires, [...] et des machines itinérantes qui ne sont jamais connectées au réseau au bon moment. »
Frédéric GroussierGroupama

Sur place, Frédéric Groussier, administrateur système chez Groupama est conquis : « Nous sommes passés à CommVault, car il devenait très compliqué de sauvegarder à la fois nos 120 serveurs virtuels, nos 9 instances de bases de données, nos 9 To de NAS et nos 800 portables. Lorsque j’ai évalué les différentes solutions du marché, j’ai rencontré nombre de fournisseurs avec de très bonnes solutions dans l’un ou l’autre de ces domaines. Mais ma problématique principale était de parvenir à planifier à la fois la sauvegarde de machines sédentaires, avec des formats hétéroclites, et des machines itinérantes qui, par définition, ne sont jamais connectées au réseau au bon moment », explique-t-il.

Surtout, il a le sentiment d’être équipé d’une solution pérenne : « dans les prochains mois, nous nous ouvrirons au cloud, avec l’adoption d’Office 365. Ma problématique de sauvegarde est essentiellement de pouvoir restaurer régulièrement des documents effacés par erreur par mes utilisateurs. Or, si les fournisseurs de cloud garantissent que les données en cours sont protégées, ils ne sont pas capables de restaurer un fichier ou e-mail écrasés plus d’un mois en arrière. La solution de CommVault que j’utilise, elle, en est déjà capable. »

Quand on lui demande si le fait d’utiliser un outil global ne limite pas les options dans les cas particuliers, Frédéric Groussier répond que le support est de toute façon plus présent qu’ailleurs pour résoudre les problèmes les plus complexes :

« Il est vrai par exemple que, pour restaurer le document d’un utilisateur, mieux vaut savoir par avance où cet utilisateur l’avait initialement enregistré », dit-il en suggérant qu’il manque un moteur de recherche pour retrouver spécifiquement un fichier ou un e-mail, alors que cette fonction est présente sur les solutions dédiées à ces domaines de sauvegarde.

« Mais à côté de cela, lorsque nous rencontrons de véritables problèmes critiques, comme par exemple la corruption de la base de déduplication qui aurait pu rendre impossible à restaurer nos données, nous constatons que le support de l’éditeur est particulièrement efficace pour résoudre la panne à distance dans les plus brefs délais. Dans mon expérience, les services support des éditeurs de sauvegarde sont le plus souvent indisponibles. Chez CommVault, j’ai un sentiment de fiabilité », lance-t-il en se refusant de citer les noms des fournisseurs, avec qui il travaillait précédemment.

Vers une offre qui s’étend sur la gestion des données

CommVault entend aussi se relancer en étendant le périmètre de ses fonctions. D’une part, la solution de sauvegarde se pare désormais d’un module Activate qui sert à analyser le contenu des données et à n’en restaurer qu’un certain type.

« J’ai hâte d’utiliser cette fonction. Car elle devrait nous permettre de mettre à la disposition des environnements de recettes qui correspondent aux données de production, mais sans les données privées de nos clients. C’est l’une des exigences du RGPD. Aujourd’hui, nous nous efforçons de rendre les données anonymes en amont des sauvegardes, mais il est particulièrement difficile, techniquement, d’être sûr que des données personnelles ne vont pas ressurgir au moment des restaurations », indique Frédéric Groussier.

D’autre part, suite à son rachat de l’éditeur Hedvig en septembre dernier, CommVault ambitionne de devenir un acteur plus global du stockage.

« Hedvig est notre tout premier rachat. Il nous apporte un SDS qui nous permettra de mieux nous positionner pour répondre aux nouvelles problématiques de nos clients. Nous anticipons les changements du marché : au-delà de la sauvegarde, les entreprises vont avoir besoin d’une gestion plus globale de la donnée », argumente Nicolas Combaret en suggérant qu’il ne suffira plus de savoir que les documents sont récupérables, mais qu’il faudra aussi savoir les entreposer sur le bon tiers de stockage.

Le SDS d’Hedvig reste pour l’heure un outil à part dans le catalogue, mais l’éditeur suggère qu’il se contrôlera à terme depuis la même interface que sa solution de sauvegarde.

Reste à convaincre les utilisateurs. Frédéric Groussier est pour l’heure dubitatif : « en tant qu’assureur, Groupama n’a pas vocation à mettre tous ses œufs dans le même panier et nous irons a priori nous fournir ailleurs quand nous voudrons mettre à jour notre stockage. Cela dit, nous ferons une étude de marché et retiendrons l’acteur qui répond le mieux à notre problématique. »

Il précise que si CommVault propose lui-même des appliances matérielles pour exécuter sur site sa solution de sauvegarde, Groupama a préféré installer le logiciel sur des serveurs achetés chez un autre fournisseur, spécialiste de la vente de matériels.

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