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Sauvegarde : Commvault commercialise enfin son service cloud en France

Le service Metallic, qui stocke les sauvegardes dans un cloud géré et facturé par l’éditeur, arrive dans les datacenters français d’Azure. Commvault entendait garantir une offre souveraine.

Metallic, l’outil de sauvegarde de Commvault qui stocke ses données en cloud, est enfin disponible en France. Parmi les autres solutions de backup que l’éditeur vend d’ordinaire aux grands comptes, Metallic devrait, grâce à son système de paiement à l’usage, séduire une clientèle plus large, jusqu’aux petites PME. Par ailleurs, ce lancement en France s’accompagne de l’arrivée de plusieurs fonctions attendues dans le reste du monde, comme la sauvegarde des données manipulées en ligne par des applications SaaS comme Salesforce et Teams.

« Le service de sauvegarde en ligne par souscription Metallic a été lancé dans le monde fin 2019, suite au rachat de la société Hedvig. Cependant, nous ne le commercialisions par encore en France, car les ressources nécessaires à son fonctionnement n’avaient pas encore été installées dans les datacenters français d’Azure », explique Grégory Villard, qui dirige la filiale française de Commvault.

« Nos solutions historiques savaient déjà stocker leurs sauvegardes en cloud, mais il était de la responsabilité de nos clients de souscrire eux-mêmes à un service de stockage en ligne. Avec Metallic, cette contrainte n’existe plus : les données sont sauvegardées dans notre propre espace de stockage en ligne, que nous hébergeons chez Azure. »

« Nos clients sont des grands comptes, des entreprises soumises à des réglementations fortes et pour lesquelles le respect de la souveraineté est critique. En ce sens, nous ne pouvions pas leur proposer une solution qui aurait stocké leurs données en dehors du territoire national », assure le DG France.

Rappelons que le stockage des sauvegardes en ligne est une tendance actuelle. Il présente l’intérêt financier de ne pas avoir à acquérir, entreposer et sécuriser sur site des équipements pour contenir ces sauvegardes ; ainsi que l’intérêt technique d’avoir une sauvegarde capable de poursuivre l’activité en cloud, en cas d’incident majeur sur site. C’est surtout pour les entreprises un moyen simple de démarrer les projets de cloud hybride : le système de sauvegarde servant de passerelle pour réhydrater en ligne les données créées dans le datacenter.

Une sauvegarde en cloud, mais qui reste connectée au site de production

À la base, la technologie rachetée à Hedvig est un SDS (Software-Defined Storage), c’est-à-dire un système de stockage qui sert à rassembler différents espaces disque sous l’apparence d’un volume virtuel unique. Le MagIt croit comprendre que Commvault a utilisé cette technologie dans Metallic pour agglomérer des disques virtuels proposés dans Azure. Mais les possibilités du SDS d’Hedvig vont bien au-delà : elles autorisent une forme de cloud hybride en regroupant des ressources en ligne avec des ressources sur site.

Or, c’est exactement ce que vient de proposer Commvault avec une première extension de Metallic qui porte le nom de Metallic Edge. Celle-ci consiste à conserver une copie de la sauvegarde stockée en ligne sur une appliance locale, en l’occurrence une machine Hyperscale X. L’Hyperscale X est le matériel proposé d’ordinaire par l’éditeur pour stocker sur site les sauvegardes de ses outils traditionnels.

Le fait de conserver une copie en local permet de restaurer plus rapidement les informations perdues, le plus souvent suite à une fausse manipulation d’un collaborateur. A priori, le système serait accompagné d’un jeu de règles qui détermine quelles données chaudes méritent de demeurer en local et quelles données froides peuvent n’être stockées qu’en cloud pour réaliser des économies.

La facturation de l’Hyperscale X dans ce contexte n’est pas très claire ; on ignore si l’appliance sera achetée comme d’habitude avec des licences Commvault ou si l’utilisation de son espace de stockage sera soumise à une souscription mensuelle. Commvault étant un éditeur à 100 % commercialisé par des intégrateurs, il est probable que ces acteurs trouvent au coup par coup la formule la plus adaptée à leurs clients.

Un produit d’appel pour conquérir de nouveaux clients

« Notre stratégie est de rationaliser les sauvegardes des environnements hétérogènes autour d’une solution homogène. »
Grégory VillardCountry manager France, Commvault

Mais l’argument qui permettrait sans doute le plus à Metallic de conquérir de nouveaux clients est sa capacité de sauvegarder les données produites elles aussi en ligne, par des applications SaaS. Metallic, comme les outils traditionnels de Commvault, savait déjà sauvegarder les fichiers, les e-mails et les calendriers d’Office 365 et de tout ce qui est stocké sur OneDrive, ou via SharePoint. Désormais, sa connexion aux API d’Azure lui permet de conserver aussi une copie des données traitées dans Salesforce et dans Teams. L’éditeur assure qu’il annoncera au fil du temps des compatibilités avec d’autres applications SaaS.

« Attention, nous ne souhaitons pas présenter Metallic comme une solution principalement conçue pour sauvegarder les applications SaaS. Je pense d’ailleurs que la multiplication des solutions dédiées à tel ou tel type d’applications est le problème que les entreprises cherchent aujourd’hui à résoudre. Nous rencontrons actuellement des clients qui ont chez eux six, sept, parfois huit solutions de sauvegarde ! Notre stratégie est de rationaliser les sauvegardes des environnements hétérogènes autour d’une solution homogène », défend Grégory Villard.

Selon lui, les clients historiques de Commvault pourraient intégrer Metallic comme une extension cloud de leur système de sauvegarde. À ce titre, Metallic intègre au fur et à mesure les formats reconnus par Commvault. Après les serveurs Bare-Metal, les machines virtuelles et les bases de données de SAP comme de Microsoft, Metallic devient compatible avec les bases de données d’Oracle.

À l’inverse, la simplicité de facturation et d’usage de Metallic devrait servir de produit d’appel pour séduire de nouveaux clients qui, par souci de rationalisation, intégreraient dans un second temps le reste du portefeuille Commvault sur site.

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