Serveurs : Cisco refond sa gamme avec l’UCS X

Le nouveau châssis UCS X9508 est conçu pour le cloud hybride. Il exécute des containers sur huit lames de 80 cœurs chacune et continue de les piloter même après les avoir fait migrer en cloud.

Vaste refonte du catalogue des serveurs chez Cisco. Le constructeur lance un nouveau châssis de lames, l’UCS X9508, qui présente la particularité de mieux interconnecter ses lames de sorte à répartir plus dynamiquement le stockage et la puissance GPU entre les machines virtuelles et – c’est nouveau – entre les containers Kubernetes. Jusque-là, Cisco ne supportait Kubernetes que sur sa gamme d’infrastructures hyperconvergées HX-AP.

La nouvelle gamme UCS X se pilote désormais exclusivement depuis la console d’administration en ligne Intersight, laquelle permet d’administrer les applications dans une optique de cloud hybride : elle déploie automatiquement et supervise les VMs et les containers sur site comme ceux répliqués dans les clouds publics d’AWS, Azure et Google GCP. À ce propos, ACI, le réseau virtuel (SDN) de Cisco est désormais utilisable dans Google GCP, en plus des deux autres.

Enfin, Cisco se met au diapason des offres commerciales de ses concurrents en proposant désormais aux entreprises l’infrastructure payable à l’usage. Le fournisseur livre une configuration surdimensionnée à ses clients, mais ceux-ci ne paient que pour les ressources de calcul et de stockage utilisées. InterSight surveille la consommation effective et peut s’apercevoir en amont que les ressources installées atteindront bientôt leur limite. Cela permet aux services commerciaux de Cisco de prendre les devants en appelant leur client pour lui proposer d’installer plus de lames dans le châssis, ou des châssis supplémentaires, avant que le besoin se fasse sentir.

« Nous apportons un support des containers Kubernetes de bout en bout. »
Olivier NéraultResponsable activités infrastructures cloud, Cisco

« Cette nouvelle gamme correspond à notre stratégie Cloud Future, c’est-à-dire des produits taillés pour le cloud hybride. Nous apportons un support des containers Kubernetes de bout en bout, par exemple en permettant d’administrer depuis le datacenter les containers qui seront déployés sur les clusters Kubernetes d’AWS (service EKS), d’Azure (AKS) et de Google (GKE). Et comme le cloud hybride demande aux DSI beaucoup plus d’agilité, nous avons renforcé nos fonctions de monitoring des ressources », explique au MagIT Olivier Nérault, le responsable des activités infrastructures cloud chez Cisco.

Huit lames serveur de 80 cœurs et 12 To de RAM chacune

Le châssis UCS 9508 a un format rack de 7U qui peut accueillir huit lames verticales. Contrairement aux précédents châssis UCS, il n’y a plus de milieu de panier : les lames serveur s’interconnectent via deux lames d’entrées-sorties disposées horizontalement à l’arrière du châssis, en haut.

Ces deux lames 9108-IFM apportent une bande passante de 100 Gbit/s à chaque lame de calcul et communiquent vers l’extérieur via huit connecteurs fibre SFP28 supportant chacun 25 Gbit/s de débit. Ces connecteurs servent aussi bien pour le réseau Ethernet que pour relier au châssis des baies de disques en Fiber Channel. À noter qu’il est possible de mettre en cluster plusieurs châssis UCS-X en les reliant, via ces cartes 9108-IFM, à des équipements d’interconnexion UCS 6400.

Le châssis prévoit par ailleurs deux emplacements horizontaux supplémentaires, en bas, qui serviront pour d’autres cartes d’entrée-sortie, que Cisco n’a pas encore dévoilées.

Concernant les lames serveur, un seul modèle a pour l’heure été présenté : l’UCS X210c M6. Il peut être équipé d’un à deux processeurs Intel Xeon de dernière génération, ceux qui offrent jusqu’à 40 cœurs et 1,5 Mo de cache par cœur. Ses 32 slots DIMM DDR4-3200 permettent d’étendre la RAM à 8 To avec des barrettes de DRAM classiques de 256 Go chacune, ou à 12 To en peuplant la moitié des slots DIMM de barrettes Optane PMM de 512 Go chacune.

On trouve également une carte réseau avec deux ports IFM propriétaires en 50 Gbit/s qui se branchent dans les deux cartes IFM horizontales en fond de panier. Un emplacement mezzanine est prévu pour relier le serveur aux futures cartes d’entrée-sortie.

L’UCS X210c M6 dispose en façade de six emplacements pour autant de SSD 2,5 pouces en SAS, SATA ou NVMe. Dans ce dernier cas, ils communiquent au moyen de quatre canaux PCIe 4. Deux disques supplémentaires de 960 Go chacun au format miniature M.2 servent à démarrer l’OS.

À terme, Cisco devrait proposer des lames accélératrices, par exemple dotées de GPU ou de FPGA. Cisco explique que ces lames pourront tirer parti des fameuses futures cartes d’interconnexion au bas du châssis pour maximiser la bande passante. Il se pourrait que ces cartes permettent aux serveurs de communiquer directement en PCIe.

Intersight pour administrer les flux de données de bout en bout

De son côté, la nouvelle évolution de la console SaaS Intersight, désormais Intersight Cloud Orchestrator, permet d’administrer aussi bien le matériel que les instances virtuelles (VMs et containers) et que les couches d’infrastructures virtuelles en ligne chez AWS, Azure et Google GCP. Elle s’accompagne de différents modules en option.

Parmi eux, Intersight Workload Engine pondère les montées en charge en déployant automatiquement de nouveaux containers. Le point intéressant est qu’il est possible de fixer un plafond de coût pour éviter, par exemple, qu’Intersight active un trop grand nombre de containers chez un fournisseur de cloud. Il est aussi possible de lui indiquer quelle puissance on souhaite atteindre et il calcule tout seul le nombre de containers à déployer. 

Ce module est censé aller de pair avec AppDynamics, l’outil APM historique de Cisco pour mesurer la réactivité d’une application, dans le but d’identifier d’où viennent ses goulets d’étranglement. Jusqu’alors, AppDynamics n’était pas complètement relié à Intersight. Désormais, le lien se fait au travers d’un module de maintenance ThousandEyes – une acquisition récente de Cisco – qui permet de rapprocher les mesures d’AppDynamics à l’activité sur l’infrastructure. Encore une fois, que cette infrastructure soit l’UCS X ou les services IaaS d’AWS, Azure et GCP.  

Intersight permet par ailleurs d’administrer le réseau au travers du module Nexus Dashboard Orchestrator. Il sert à appliquer les mêmes règles de routage du SDN ACI sur site comme en cloud, mais aussi à superviser le trafic au niveau des équipements réseau Cisco Catalyst 8000 et Nexus 9000. Cisco commercialise d’ailleurs une offre SASE (Secure Access Service Edge) qui comprend toutes les licences des fonctions réseau à déployer sur une succursale : Cisco SD-WAN Viptela ou Meraki (routage WAN entre plusieurs connexions), Umbrella (firewall), Cisco Duo (VPN) et ThousandEyes.

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