Tout, tout pour les développeurs dans Looker

Looker 21, dévoilé le 21 juillet, marque la disponibilité générale du nouveau portail de l'éditeur de BI pour les développeurs d’applications et la prise en charge de l’hébergement sur Microsoft Azure.

Le Californien Looker, fondé en 2012 et racheté par Google en 2019, a annoncé Looker 21, la nouvelle version de sa plateforme BI. Cette mouture introduit la disponibilité générale de Looker Extension Framework.

Présenté pour la première fois en avant-première en 2020, l’Extension Framework comprend un kit de développement logiciel (SDK). Il doit permettre aux développeurs de bâtir des applications à intégrer soit dans Looker, soit sur un site Web externe ou un portail intranet. Ce framework fera partie du nouveau portail Looker pour les développeurs, qui devrait être opérationnel la première semaine d’août, selon l’éditeur.

L’Extension Framework n’est pas la première librairie d’outils de Looker adressée aux développeurs, mais elle aurait l’avantage d’éliminer certaines des tâches les plus banales (des tâches « pas si amusantes », peut-on lire dans la documentation) associées à la création d’une application, selon Pedro Arellano, responsable du marketing produit pour Looker chez Google.

Ce framework doit gérer tous les aspects de l’hébergement, de la sécurité et des pratiques DevOps, « libérant ainsi les développeurs pour qu’ils se focalisent sur l’exploitation des données ».

« Fondamentalement, cela supprime une forme de friction », assure Pedro Arellano. « Les développeurs n’ont plus à se soucier de beaucoup de choses qu’ils devaient faire pour mettre en place l’infrastructure de leur application. Le SDK fait tout cela pour eux, et le développeur peut se concentrer sur l’expérience utilisateur de son application », promet-il.

Les clients, quant à eux, veulent davantage d’outils permettant le développement d’applications et l’analytique embarquée, poursuit M. Arellano.

De juin 2020 à juin 2021, le nombre de clients de Looker, profitant des capacités d’analytique embarquée de la suite, a été multiplié par quatre, vante-t-il.

Cette augmentation de la demande, conjuguée à l’accent mis depuis longtemps par Looker sur les programmeurs, a été l’élément déclencheur de la préparation de l’Extension Framework.

« Quand nous regardons ce que font nos clients, le développement d’applications et d’expériences enrichies en données est important », affirme-t-il. « Cela, combiné au fait que dès sa création Looker a été conçu comme une plateforme de développement plutôt que comme un outil de BI, a validé l’idée que nous devions investir dans des capacités telles que l’Extension Framework. »

Looker est dans la « bonne direction », selon les analystes

Les nouvelles capacités de programmation montrent que Looker tente de permettre à toutes les organisations qui veulent concevoir des applications analytiques intégrées, de le faire pour les commercialiser par la suite. Cette capacité était autrefois réservée aux éditeurs de logiciels indépendants qui utilisent la plateforme BI, selon Doug Henschen, analyste principal chez Constellation Research.

« Les capacités de développement d’applications sont très importantes », affirme l’analyste. « Il est évident que Looker s’adresse à toute entreprise qui souhaite créer des applications et des expériences basées sur les données. »

Ces fonctionnalités sont similaires à celles fournies par d’autres éditeurs, mais représentent néanmoins la spécificité de Looker, poursuit Doug Henschen.

« Looker a été l’un des premiers champions à regarder au-delà des rapports et des tableaux de bord et à soutenir les moyens de fournir des données et des informations par le biais d’une approche orientée vers le cloud et les API », déclare-t-il.

De même, Mike Leone, analyste principal chez Enterprise Strategy Group, une division de TechTarget [également propriétaire du MagIT], considère que Looker est dans la « bonne direction » du fait qu’il se concentre sur les développeurs. En outre, cela serait une preuve de l’influence de Google.

« Google Cloud a donné la priorité aux développeurs depuis le début, et bien que Looker ait été pertinent pour cette population pendant un certain temps en offrant des capacités d’analytique embarquée, ces annonces soulignent qu’ils doublent, voire triplent, leur soutien en direction de ce persona », affirme Mike Leone.

Et ce que les programmeurs veulent, poursuit-il, c’est la possibilité de construire et d’employer des applications qui fournissent aux utilisateurs finaux un accès rapide aux données et des capacités de BI avancées au sein de ces applications personnalisées.

Si dans la bouche des responsables de Looker et des analystes tout cela à l’air facile, il est de bon ton de rappeler que l’Extension Framework est techniquement orienté. L’éditeur recommande l’utilisation du framework React (même si un SDK pour JavaScript et TypeScript « brut » existe) et des solides connaissances dans les langages JavaScript ou TypeScript. Aussi, Looker n’est pas totalement clair sur les capacités automatisées par l’Extension Framework.

Dans la documentation, la filiale de Google met surtout en avant la possibilité de réutiliser les services d’authentification (mot de passe, LDAP, SAML et OpenID Connect), le système de gestion des accès et de leur contrôle et l’API Looker déjà en place. Pour le reste, le framework contient des templates afin de bâtir des interfaces, des extensions et des dépendances pour créer les applications, ainsi que la possibilité de se connecter à des API tierces. En clair, le framework n’élimine pas les tâches rébarbatives, au pire il les déplace, au mieux il les amenuise.  

Looker s’installe sur Azure

Au-delà de la version actualisée de l’Extension Framework, la dernière mise à jour de la plateforme Looker inclut la prise en charge de l’hébergement sur Microsoft Azure.

Malgré son acquisition par Google, Looker a continué à permettre aux clients de stocker leurs données sur site ou dans le data warehouse cloud de leur choix, en partant du principe que la plupart des clients stockent leurs données dans plusieurs clouds plutôt que dans un seul, et on premise également.

Avant la sortie de Looker 21, Looker supportait l’hébergement sur Google Cloud et AWS.

« Looker a toujours été disponible sur AWS et Azure, mais Google a doublé la mise en offrant Looker sous la forme d’un service managé sur AWS et maintenant Azure », déclare Doug Henschen. « Cela est cohérent avec l’engagement de Google Cloud à rendre ses services disponibles sur plusieurs clouds ».

Cette stratégie multicloud, ajoute-t-il, est un facteur de différenciation pour Looker. Amazon Quicksight et Microsoft Power BI ne sont pas disponibles de la même manière sur des clouds rivaux, remarque-t-il.

En plus du nouveau framework d’extension et de la prise en charge de l’hébergement sur Azure, Looker 21 comprend :

  • un explorateur d’API interactif qui permet aux utilisateurs de prototyper des API sans écrire de code ;
  • un système de gestion des coûts du cloud conçu pour que les usagers puissent démarrer rapidement avec les capacités de reporting et de BI de Looker, et augmenter progressivement leur utilisation de la plateforme dans le cloud ;
  • une application mobile améliorée qui est maintenant disponible en 22 langues et prend en charge l’identification faciale et tactile ;
  • des capacités qui permettent aux développeurs d’intégrer les filtres qu’ils définissent sur les tableaux de bord dans des applications et des extensions intégrées ; et
  • de nouvelles tables dérivées persistantes incrémentielles, conçues pour réduire la charge des bases de données et améliorer les performances des requêtes.

Parmi les fonctionnalités supplémentaires, Mike Leone estime que l’explorateur d’API interactif sera particulièrement utile aux clients.

« Maintenant que l’explorateur est interactif, les développeurs peuvent trouver tous les détails dont ils ont besoin pour construire rapidement des applications enrichies en données sans écrire de code », déclare-t-il. « Des exemples sont facilement disponibles, et le code correctement formaté peut être copié-collé directement dans les applications. Les gains d’efficacité et de temps sont potentiellement d’être massifs. »

Une feuille de route signée W qui veut dire Workspace

Looker 21 ne comprend pas de nouvelles imbrications avec les services de Google. La dernière intégration majeure date d’août 2020, quand GCP avait dévoilé le support complet de Looker pour la suite Google Marketing Analytics.

« Nous sommes sûrs qu’il existe une communauté d’utilisateurs de Workspace qui peut bénéficier de l’intégration des capacités de Looker. »
Pedro ArellanoResponsable du marketing produit pour Looker chez Google.

D’autres intégrations avec le fournisseur de cloud seront incluses dans les futures mises à jour de la plateforme, promet Pedro Arellano.

Le système de gestion des coûts dans le cloud émane, selon le responsable, d’une coopération avec Google.

Google et Looker veulent particulièrement mettre l’accent sur une intégration avec Workspace, une suite d’outils de productivité et de collaboration dans le cloud.

« Nous sommes sûrs qu’il existe une communauté d’utilisateurs de Workspace qui peut bénéficier de l’intégration des capacités de Looker », affirme Pedro Arellano. « Cela permettrait de leur fournir des indicateurs pour enrichir leur expérience, ce qui est totalement aligné avec notre vision actuelle ».

En plus de la poursuite de la collaboration avec Google, le dirigeant a déclaré que la feuille de route de Looker comprend des investissements dans les capacités d’intelligence augmentée, y compris le traitement du langage naturel et la détection des anomalies, et des améliorations de l’expérience utilisateur.

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