Chaiyawat - stock.adobe.com
« QG numérique » : Salesforce entremêle ses solutions avec Slack
Lors de la conférence virtuelle Dreamforce 2021, Salesforce a annoncé seize nouvelles intégrations avec Slack pour faire de l’outil de collaboration un « QG numérique », ce qui passe aussi par des intégrations avec des outils d’intégration, low-code ou non.
Salesforce a lancé hier sa grand-messe. L’occasion pour le géant du CRM de multiplier les annonces concernant sa dernière acquisition en date : Slack.
Après avoir acquis l’outil de collaboration pour 27 milliards de dollars en décembre 2020, Salesforce entend le proposer à toutes les sauces.
En août, l’éditeur avait annoncé l’intégration de l’outil de collaboration avec Sales, Service, Marketing et Analytics (Tableau). Le 21 septembre, Slack a le droit à 16 nouvelles intégrations avec les produits et les « clouds » Salesforce, dont Commerce, Mulesoft, Trailhead, Quip, Experience, Platform, Sustainability, Corporate and Investment Banking, Healthcare & Life Science, Philantropy, Nonprofit et Education. Ces implémentations portent le nom de Slack-First.
À chaque fois, il s’agit de favoriser la collaboration, le partage d’information, la réception de notification et l’envoi d’alerte dans un contexte spécifique.
Par exemple, avec Sales Cloud, il est question de partager des informations sur le compte d’un client ou d’un prospect sur un canal Slack. Avec Commerce Cloud, les alertes émises concernent les promotions en cours. Trailhead est connecté avec Einstein afin d’effectuer des recommandations poussées dans Slack sur les prochaines formations ou cours à suivre.
Le géant du CRM n’oublie pas les développements spécifiques et les intégrations avec les systèmes existants en s’appuyant sur les produits inclus dans l’offre Einstein Automate.
Ainsi, Flow for Slack, l’intégration de Salesforce Flow disponible à l’été 2022, permettra de partager les phases d’approbation des flux automatisés aux collaborateurs et aux dirigeants. Enfin, App Builder for Slack, prévu à la même période, permettra d’interconnecter des applications avec l’outil de collaboration à la mode low-code afin de distribuer des données spécifiques accessibles depuis Salesforce.
Salesforce n’oublie pas les intégrations externes
Pour le partage de données externe, il faudra passer par les intégrations avec MuleSoft Anypoint et MuleSoft Composer. Dans l’exemple montré par l’éditeur, il est possible de visualiser des données en provenance d’un ERP dans un canal Slack via une intégration avec Tableau. Composer permettra de le faire sans écrire de code, tandis que MuleSoft Anypoint permettra la commutation de contexte (context switching).
Pour se connecter aux systèmes, Salesforce et Slack comptent s’appuyer sur Slack Connect, l’outil d’intégration no-code capable de s’interconnecter avec près de 2 300 applications.
En clair, Slack entend accomplir son rêve de devenir « l’OS des entreprises », ce que les équipes marketing de Salesforce ont renommé « QG numérique ». D’autres appelleraient cela une digital workplace.
« Le QG numérique est la réunion de Slack et de [Salesforce] Customer 360. Nous intégrons tous nos produits dans ce Digital HQ », vante Bret Taylor, président et COO de Salesforce.
Steward ButterfieldCEO et cofondateur de Slack
Salesforce a appliqué cette approche à sa propre activité. L’envoi de mails est en baisse de 46 % depuis janvier 2021 entre ses collaborateurs depuis le passage à Slack. Les employés de Salesforce auraient organisé 230 000 Slack Huddles, ou réunions rapides dans Slack, au cours des 30 jours précédant le 17 août.
« Les collaborateurs, les partenaires et les clients se retrouvent en un seul et même endroit. Nous voulons que Slack soit intégré avec tous les clouds et les solutions Salesforce », ajoute Steward Butterfield, CEO et cofondateur de Slack.
Dans cette démarche, Salesforce se retrouve frontalement opposé à Teams, qui propose lui aussi des moyens pour surfacer des données en provenance des services Microsoft et Azure. La firme de Redmond cible autant les développeurs pur jus que les utilisateurs de Power Automate. L’intégration de Teams dans Windows 11 devrait encore renforcer les interactions applicatives chez le géant du cloud. Pour autant, cette approche peut amener une entreprise à réfléchir à deux fois à l’outil de collaboration déployé auprès de ses collaborateurs qui emploient quotidiennement le CRM de Salesforce. Et si par grand malheur seules les équipes commerciales utilisent Slack, l’éditeur peut toujours jouer les cartes des intégrations via Slack Connect ou MuleSoft.
GovSlack, le Slack pour les agences gouvernementales américaines
Outre l’intégration aux produits Salesforce, Slack présente Clips, un moyen de partager des messages audio et vidéo ainsi que des captures d’écran depuis les canaux de l’outil de communication. Les enregistrements durent au maximum trois minutes. Il est également possible de partager son écran.
Le cofondateur et PDG de Slack, Stewart Butterfield, a suggéré que les clips Slack pourraient remplacer la réunion d’équipe quotidienne ou hebdomadaire où chaque participant fait le point sur leurs tâches en cours ; au lieu de cela, les participants peuvent se rattraper de manière asynchrone et regarder les clips de leur côté. Slack n’oublie pas de préciser que sa plateforme est directement intégrée avec Zoom afin de mener les conférences vidéo.
Les deux entreprises ont aussi introduit GovSlack, la version de la messagerie dédiée aux agences gouvernementales qui sera disponible en 2022 depuis une instance cloud « certifiée par un gouvernement ». Slack met en avant les fonctionnalités de chiffrement intégrées dans Slack EKM, la prévention contre la perte de données, ainsi que la présence de journaux d’audits. Pour le reste, l’éditeur affiche son attestation FedRAMP Moderate, le respect des normes ISO 27001, 27 017, 27 018, SOC2, SOC3 et CSA. Slack Connect disposerait des mêmes paramètres de sécurité. Cette offre est calibrée pour les acteurs du marché public et les agences gouvernementales américaines. Pour autant, Slack est déjà validé par le National Cyber Security Centre, du gouvernement britannique.