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OVHcloud obtient une première certification auprès de SAP

Pour asseoir ses ambitions dans le cloud, OVHcloud a besoin d’héberger les progiciels du marché. En cela, le fournisseur souverain vient d’obtenir la certification « Cloud and Infrastructure Operations » pour les systèmes SAP. Une étape nécessaire pour convaincre les entreprises et les acteurs du secteur public.

Pour atteindre ses objectifs financiers, le fournisseur français a besoin d’accueillir davantage de progiciels du marché, utilisés massivement par les entreprises. En marge de la présentation de son document AMF, OVH a annoncé un partenariat avec Cegid pour héberger les solutions SIRH de TalentSoft sur ses instances Hosted Private Cloud. L’entreprise vient d’abattre une autre carte. Hier, le « champion souverain » a dévoilé officiellement l’obtention d’une certification SAP.

LeMagIT s’était déjà fait l’écho des discussions en cours entre OVHcloud et SAP. L’annonce du jour confirme le chemin pris par les deux partenaires. En l’occurrence OVHcloud a reçu la certification « Cloud and Infrastructure Operations » qui lui octroie le droit d’héberger des solutions SAP sur son IaaS managé depuis les instances françaises, pour le moment. En cela, OVHcloud doit fournir un certain nombre de capacités en matière de stockage, de connectivité réseau, de gestion de backup, des PRA, de supervision, de performances, de sécurité physique et virtuelle, d’élasticité des instances ou encore de certifications du personnel ITIL.

S/4HANA et SAP HANA arrive sur OVH via les partenaires

En revanche, OVHcloud n’est pas encore habilité à déployer les produits PaaS et SaaS de SAP pour ses clients. Il tient son rôle d’installateur et d’administrateur d’instances, de serveurs, et doit s’assurer de mettre en place et de respecter les SLA nécessaires au bon fonctionnement des systèmes de l’éditeur allemand déployés sur ses infrastructures.

« Les entreprises et les partenaires certifiés pour déployer et installer “les landscapes SAP” » pourront opérer SAP HANA, S/4HANA, ainsi que les solutions SaaS s’appuyant sur ces socles, dixit un porte-parole d’OVHcloud. En France, Tata Consultancy Services, IBM/Kyndril, CGI, Capgemini, Cognizant et Atos bénéficient déjà des niveaux d’autorisation nécessaires, selon la documentation de SAP.

Rappelons qu’OVH n’est pas le seul à pouvoir administrer une infrastructure compatible avec SAP en France : Orange Business Services, oXya (Hitachi) et Thales ont déjà obtenu la certification « Cloud and Infrastructure Operations ». OVHcloud ne veut pourtant pas se cantonner à son rôle de fournisseur IaaS. Lors de sa conférence de presse sur sa prochaine introduction en bourse, il a promis la disponibilité d’une quarantaine de services PaaS d’ici 2025.

« De manière globale, d’ici à cinq ans, si un logiciel est disponible sur le marché, nous serons susceptibles de le proposer en mode cloud, pay-as-ou-go, déployable en quelques secondes, comme nous l’avons fait avec NetApp, Nutanix et VMware », a déclaré Octave Klaba, Chairman et cofondateur d’OVHcloud, lors de la conférence de presse du 20 septembre. « Par exemple, nous proposons Microsoft Exchange. Nous le téléchargeons et nos équipes l’opèrent dans nos data centers. Nous contrôlons totalement les flux de données ».

OVHcloud et SAP avancent prudemment

Toutefois, l’entreprise française se veut prudente et préfère ne pas dévoiler sa feuille de route SaaS et PaaS dédiée aux offres SAP. OVHcloud et SAP prévoient de dévoiler les grandes lignes de sa stratégie lors des rencontres de l’USF, le club d’utilisateurs français de SAP se réunissant à Lille le 6 et 7 ocotobre prochains.

On peut se demander ce qui a poussé SAP à se rapprocher ainsi d’OVHcloud. L’éditeur allemand ne semblait jurer jusqu’ici que par ses partenariats avec les grands cloudistes (Microsoft Azure, AWS et Google Cloud).

En novembre 2020, Frédéric Chauviré, Directeur général de SAP France affirmait même que les entreprises françaises privilégiaient les hébergements sur les clouds américains, et dans certains contextes, les déploiements on-premise. Pour autant, c’est le même Frédéric Chauviré qui quelques mois plus tard expliquait aux côtés du directeur de l’USF, Gianmaria Perancin, que des discussions avec OVH étaient en cours.

SAP aurait constaté que certains clients souhaitaient finalement des options souveraines, dont ceux du secteur public, selon les propos recueillis par LeMagIT auprès de Brian Duffy, président Cloud chez SAP.

« Nous observons un mouvement dans certaines parties du monde vers du cloud souverain. Je ne peux pas entrer dans le détail à ce sujet parce que nous avons certains accords en place avec certains acteurs et des gouvernements, aussi », déclarait-il au MagIT en juin dernier. « Mais nous cherchons à voir comment nous pourrions nous associer afin de réaliser leur vision souveraine ».

C’est à cette problématique qu’OVHcloud compte répondre avec ses partenaires.

« Sans entrer dans les détails, nous avons déjà reçu plusieurs demandes de clients et partenaires pour héberger des applications SAP, y compris dans le secteur public », conclut le porte-parole d’OVHcloud.

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