Seagate commercialise à son tour des disques durs de 20 To
Peu après Western Digital, Seagate dévoile les Exos et IronWolf Pro 20 To, respectivement pour les serveurs et les NAS.
Quelques semaines après son concurrent Western Digital, Seagate commercialise enfin les disques durs 3,5 pouces à la capacité record de 20 To qu’il annonçait depuis plusieurs mois. Disponibles dans la gamme Exos pour serveurs (connectique SAS en 12 Gbit/s) et IronWolf Pro pour les baies NAS (connectique SATA en 6 Gbit/s), ces disques seraient environ 6 % plus rapides que l’Ultrastar DC HC560 qu’ils concurrencent chez Western Digital.
« Nous avons le sentiment que ces disques de 20 To vont figurer parmi nos ventes les plus importantes, car, en matière de stockage sur disque dur, le besoin le plus exprimé est celui d’avoir la plus haute capacité possible », se gargarise Sinan Sahin, le chef produits de Seagate.
Proposé à environ 800 € (40 €/To), l’Exos 20 To est censé fonctionner au moins pendant 2,5 millions d’heures au rythme de 550 To écrits par an. L’IronWolf Pro 20 T est moins cher, 685 € environ (34,25 €/To), mais sa durée de vie garantie est moindre : 1,1 million d’heures au rythme moyen de 300 To écrits par an. Sinan Sahin explique que l’Exos 20 To a été conçu pour être exploité dans les datacenters intensifs des géants du cloud, tandis que l’IronWolf a été pensé pour les baies de stockage en réseau des PME.
Les deux disques durs sont annoncés avec un débit de 285 Mo/s (269 Mo/s pour celui de Western Digital), et ce, malgré un cache de mémoire interne de 256 Mo contre 512 Mo sur l’Ultrastar DC HC560. La différence de connectique entre l’Exos et l’IronWolf Pro n’a donc pas de conséquence sur leurs débits, mais elle en a sur leur vitesse d’accès : l’Exos, plutôt conçu pour les logiciels qui envoient des ordres de lecture et d’écriture de manière intensive, est présenté avec une latence d’à peine 4,16 ms. L’Ultrastar de Western Digital a la même.
Comparativement, les disques durs 3,5 pouces pour serveurs qui stockent entre 10 et 18 To, dont le précédent Exos 18 To, toujours au catalogue, ont plutôt un tarif de 25 € par To. Les SSD QLC en interface SAS/SATA coûtent plutôt dans les 90 € par téra-octet. Pour ce prix, ils saturent leurs ports avec des débits de 600 Mo/s. En revanche, leur capacité est actuellement limitée à 4 To.
Une technologie encore classique, donc fiable
Seagate insiste : la haute capacité de ses nouveaux disques ne pénalise en rien leur fiabilité. Sur ces modèles, l’enregistrement magnétique se fait de manière conventionnelle. Il ne passe pas par les technologies expérimentales SMR et HAMR.
La première est censée faire se chevaucher les pistes adjacentes pour maximiser l’utilisation de la surface magnétique. La seconde consiste à rendre la surface magnétique plus réceptive, donc plus capacitive, en la chauffant à 450 °C lors de chaque écriture. Annoncées depuis quelques années, ces technologies ne semblent définitivement pas parvenir à sortir des laboratoires de Seagate.
Pour gagner en capacité, ces nouveaux disques intègrent en réalité un plateau supplémentaire : ils sont désormais dix, au lieu de neuf sur les modèles précédents.
Sinan SahinChef produits de Seagate.
« Pour autant, nous n’avons pas augmenté l’épaisseur de nos produits d’un iota. Ils sont conçus pour s’insérer exactement à la place des autres disques durs 3,5 pouces conventionnels », assure Sinan Sahin, qui indique que les plateaux baignent dans l’hélium, un gaz sept fois moins dense que l’air, pour réduire au maximum les frictions malgré la proximité accrue des plateaux.
Des firmwares spécifiques aux cas d’usage
Pour l’Exos, Seagate propose un tiroir SAS 4U, l’Exos Corvault, qui permet d’en emmagasiner 106 exemplaires, soit une capacité brute de 2,12 Po. Le firmware de l’Exos 20 To est conçu pour s’interfacer avec le protocole ADAPT (Advanced Distributed Autonomic Protection Technology) des deux contrôleurs présents dans ce tiroir. Le protocole ADAPT est une sorte de RAID de nouvelle génération, qui reconstruit les données plus rapidement en cas d’échange de disque.
Autre fonction prévue entre le firmware du disque et du tiroir, l’ADR (Autonomous Drive Regeneration) servirait à réparer de manière logicielle un disque dur physiquement abîmé. Seagate avance un argument écologique : la fonction permettrait de réutiliser les disques plutôt que les jeter, afin que l’entreprise cliente « contribue à réduire l’impact environnemental lié aux déchets informatiques », dit le constructeur.
De son côté, l’IronWolf 20 To dispose d’un firmware AgileArray qui servirait tout autant à optimiser le fonctionnement en RAID qu’à synchroniser les accès avec d’autres disques dans un NAS pour limiter les vibrations, car elles sont susceptibles de provoquer des erreurs d’écriture. Seagate précise aussi que le firmware supporte ici le jeu de commandes ATA-8 qui optimise notamment le transfert de grands blocs de données contigus, ce qui améliorera notamment la diffusion de fichiers de vidéos depuis un NAS.