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Citrix et Tibco vont fusionner

Citrix va sortir de bourse. Les fonds Elliott Management et Vista rachètent l’éditeur de « workspace » et de VDI pour 16,5 milliards $. Le projet est de lui donner le temps de se « cloudifier » et de le fusionner avec l’éditeur de BI Tibco, propriété de Vista.

Les mois qui viennent de s’écouler n’ont pas été bons pour Citrix. En 2020, dopées par la pandémie, ses offres de bureaux virtuels et de « workspace tout-en-un » avaient généré plus de 500 millions $ de chiffre d’affaires, un résultat plutôt encourageant. Mais l’année suivante, ce chiffre retombait à 300 millions. Plusieurs trimestres sans atteindre les objectifs fixés et un cours de bourse en berne avaient fini par avoir raison de son président, David Henshall, en octobre 2021.

Son remplacement en intérim par l’ancien président d’Ariba, Bob Calderoni, n’a pas inversé la tendance. Au contraire. L’action de Citrix avait atteint son plus haut historique mi-2020 (à 167 $). Mais début décembre 2021 elle touchait son plus bas depuis 2017 (à 79 $).

Des bruits sur un rachat et une sortie de bourse avaient alors commencé à se faire entendre avec insistance. Ces spéculations avaient redonné quelques couleurs au titre. Hier, 31 janvier 2022, Citrix a confirmé les rumeurs : il accepte la proposition de rachat des fonds d’investissement Elliott Management (qui possédait déjà 12 % du capital de Citrix) et de Vista Equity Partners.

Le montant de l’opération s’élèvera à 16,5 milliards $.

« Une plus grande base de clients »

Les trois acteurs ont dans la foulée exposé leur intention : Citrix va fusionner avec Tibco (propriété de Vista depuis 2014).

« Avec Tibco, nous serons en mesure de mener nos activités à plus grande échelle et de fournir à une plus grande base de clients une gamme plus large de solutions pour accélérer leurs transformations numériques et leur permettre de mettre en œuvre l’avenir du travail hybride », assure Bob Calderoni dans un communiqué.

Citrix s’affranchit de la pression des marchés pour mieux se cloudifier

Ironies de l’Histoire, Citrix avait déboursé 2,3 milliards $ en 2021 pour racheter Wrike, un éditeur de logiciels de collaboration (gestion de projet) dont un des actionnaires était… Vista. En 2016, Citrix avait également vendu sa gamme GoTo à LogMeIn, une entreprise rachetée par la suite par… Elliot.

Le fait de ne plus être coté donnera en tout cas du temps à Citrix pour évoluer. « Le soutien d’un fonds de private equity [permet] de mettre en place une stratégie à moyen/long terme », explique Dina Capelle, analyste chez PAC Teknowlogy. « [C’est] très difficile en bourse, du fait du cours de l’action qui peut varier très rapidement, notamment à chaque résultat trimestriel ».

Dans le cas de Citrix, s’affranchir de la pression trimestrielle des marchés devrait lui donner plus de latitude pour se cloudifier, un chantier qu’il mène actuellement.

Concurrent de Tibco (mais pas de Citrix), Qlik avait suivi ce même chemin en sortant de bourse sous l’égide de Thoma Bravo en 2016, avant de multiplier les rachats dans l’analytique pour moderniser patiemment sa gamme. Qlik devrait faire le chemin inverse cette année et revenir à une cotation si les circonstances sont favorables. Mais rien n’est moins sûr. Les valeurs cloud (Qlik joue la carte SaaS) ont perdu un tiers de leur valeur en un trimestre selon le BVP Nasdaq Emerging Cloud cité par le Financial Times. Des circonstances qui ont aussi précipité le rachat de Citrix.

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