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Réseau : Cisco passe au Wifi 6E

L’équipementier lance deux nouvelles bornes compatibles avec le tout dernier protocole Wifi et, pour les supporter, double la vitesse de trois de ses routeurs.

Cisco enrichit son catalogue de bornes Wifi et de switches auxquels les relier avec de nouveaux modèles offrant plus de bande passante. Les bornes Catalyst 9136 et Meraki MR57 sont les premières à supporter la norme Wifi-6E, qui succède à l’éphémère norme Wifi-6. Les switches Catalyst 9300X, 9400X, 9500X et 9600X apportent une bande passante doublée par rapport aux modèles précédents.

« Cisco avance que ces produits répondent à un besoin de collaboration hybride : au fur et à mesure que les effets de la pandémie s’estompent, il faut apporter suffisamment de bande passante aux salariés qui reviennent au bureau et qui se servent tous du même réseau pour se réunir en visioconférence avec leurs collègues encore en télétravail », observe l’analyste Bob Laliberte, du cabinet d’études ESG.

Ces nouveaux produits s’inscrivent dans un nouveau train d’annonces dont la prochaine étape devrait être la présentation d’équipements 5G privés pour les entreprises. Ces équipements seront reliés aux mêmes switches Catalyst et viendront épauler les bornes Wifi-6E pour les communications plus complexes (entre bâtiments, vers des véhicules, etc.). Cisco doit lever le voile sur ces produits lors du prochain événement Mobile World Congress qui se tiendra à Barcelone fin février.

Deux bornes Wifi, dont une qui s’optimise toute seule

La borne Catalyst 9136, administrée depuis la console DNA Center de Cisco, comprend les nouvelles fonctions Cisco Radio Resource Management et Smart AP Catalyst Power Management censées optimiser automatiquement les performances et la consommation de l’équipement. Ces fonctions s’appuient sur des sondes, inédites chez Cisco, qui mesurent la température et l’humidité ambiantes. Cisco explique que la prise en compte permanente de ces informations dans les réglages automatiques assure une fiabilité maximale à l’appareil.

La borne Meraki MR57 est plus classique. Dépourvue de sondes, elle se pilote depuis le tableau de bord Meraki habituel, en SaaS. Cisco avance néanmoins que cette console en cloud est liée à un moteur d’intelligence artificielle capable de détecter les anomalies de fonctionnement et d’effectuer automatiquement des réglages en conséquence. Pour autant, si l’entreprise cliente utilise aussi des équipements LAN de Cisco et qu’elle a donc accès à la console DNA Center, cette dernière peut aussi servir à administrer la Meraki MR57.

Les deux bornes sont rétrocompatibles avec les bandes de fréquences 2,4 et 5 GHz, en plus de la nouvelle bande des 6 GHz propre au Wifi-6E. Cependant, la Catalyst 9136 est mieux pourvue que sa petite sœur en termes d’antennes. On en dénombre une en 4x4:4SS pour la bande 6 GHz, deux en 4x4:4SS sur la bande 5 GHz qui sont cumulables en une seule émission 8×8:8SS, deux antennes 2,4 GHz dont une pour le Wifi classique et l’autre pour les objets connectés, puis une dernière émission radio dont la fonction est juste d’analyser le spectre environnant.

Par ailleurs, les deux bornes sont intégrables à la fonction DNA Spaces, une option de DNA Center, qui dessine une cartographie en temps réel du trafic Wifi dans les locaux en se basant sur le relevé des bornes.

Trois routeurs, jusqu’à 25,6 Tbit/s de bande passante

Chaque borne Catalyst 9136 pouvant connecter jusqu’à 1 200 appareils Wifi, Cisco a musclé les switches Ethernet en amont. Les nouveaux modèles Catalyst 9400X, 9500X et 9600X sont, comme le plus ancien 9300X, dotés d’un ASIC plus performant qui double la bande passante par rapport aux modèles dépourvus de X dans leur référence. 

Le 9400 X est un châssis qui existe en trois tailles : avec deux, cinq ou huit lames de soit 48 connecteurs 10 Gbit/s vers les bornes et postes clients, soit 4 connecteurs 100 Gbit/s vers le cœur de réseau. Ses deux cartes contrôleurs basées sur le nouvel ASIC 3sec permettent de réellement supporter 480 Gbit/s par lame, contre entre 80 et 240 Gbit/s précédemment. Si les données sont chiffrées/déchiffrées à la volée, la bande passante tombe à 100 Gbit/s par lame.

Les 9500X et 9600X sont pour leur part équipés de l’ASIC Silicon One Q200 que Cisco avait précédemment mis au point pour les grands hébergeurs de cloud souhaitant construire eux-mêmes leurs switches et routeurs. Le but de ces équipements est de fédérer les liens en provenance des switches 9400X sur une colonne vertébrale qui distribue le flux réseau sur les différentes zones d’un bâtiment.

Le 9500 X est un switch autonome 1U qui propose 28 ports en 100 Gbit/s vers les switches 9400X et 8 ports 400 Gbit/s vers le cœur de réseau. Sa bande passante globale est de 12,8 Tbit/s, tandis que celle du précédent Catalyst 9500 était de 6,4 Tbit/s.

Le 9600X est un châssis pourvu de deux cartes contrôleur Q200 avec une bande passante totale de 25,6 Tbit/s qu’il répartit en 6,4 Tbit/s sur chacune de ses quatre lames de connecteurs. Ces lames peuvent être des modèles 128 ports à 100 Gbit/s, 256 ports à 50 Gbit/s ou 32 ports à 400 Gbit/s.

Dans tous les cas, les vitesses indiquées correspondent aux maximums possibles. Pour des raisons de comptabilité descendante, Cisco propose une large gamme de lames avec des connecteurs, cuivres ou fibres, à toutes les vitesses (1, 10, 25, 40, 50 Gbit/s…).

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