Cet article fait partie de notre guide: Le grand guide de l’Oracle CloudWorld 2023

Cloud IaaS : Azure hébergera des infrastructures d’OCI

Microsoft et Oracle ont annoncé qu’il sera possible dès 2024 d’utiliser la version OCI d’Oracle Database depuis Azure. Le but serait d’éviter les chutes de performances lors de l’entraînement d’un modèle OpenAI sur des données Oracle.

Il ne sera désormais plus nécessaire d’aller dans le cloud OCI d’Oracle pour utiliser en PaaS des bases de données Oracle. L’éditeur-fabricant-hébergeur permet désormais à ses clients de les exécuter aussi dans le cloud Azure de Microsoft. Et, ce, sans aucune perte de performances, puisque, derrière ce service, il s’agit bel et bien d’une infrastructure OCI installée dans les datacenters d’Azure.

« Héberger les logiciels et le matériel d’OCI dans Azure va permettre aux entreprises qui connectent des technologies Microsoft aux technologies Oracle de bénéficier de performances, d’une fiabilité et d’une sécurité optimales », a déclaré Larry Ellison (à droite sur la photo), actuellement président et directeur technologique d’Oracle, lors d’une conférence en partenariat avec Satya Nadella, le PDG de Microsoft (à gauche sur la photo).

« Il s’agit avant tout d’offrir toujours plus de choix aux clients dans des environnements multicloud, lesquels ont tendance à devenir la norme », ajoute une source chez Oracle France.

Le service sur Azure est baptisé Oracle Database@Azure et sa commercialisation devrait débuter dès les premières semaines de 2024. Si c’est bien Azure qui facturera les entreprises, le support continuera pour sa part d’être assuré par Oracle.

Rapprocher les infrastructures pour les besoins de l’IA

L’année dernière, Oracle et Microsoft s’étaient déjà associés pour créer des liens privés entre leurs clouds, ce qui permettait déjà à une application exécutée dans une VM sur Azure de piloter une base de données exécutée sur OCI.

Cette offre, Oracle Database Service for Azure, avait le mérite de faire « comme si » les deux infrastructures cohabitaient. Elle épargnait aux administrateurs d’ajouter des liens dans leurs applications et des contrôles de part et d’autre pour filtrer les accès, ou maintenir la bande passante. L’interface d’administration des services Autonomous Database, Exadata Database et Autonomous Data Warehouse d’OCI fonctionnait depuis Azure.

« Entraîner une IA suppose de déplacer d’énormes quantités de données depuis une source, comme une base de données Oracle, vers un moteur d’entraînement de modèles, comme OpenAI. »
Larry EllisonPrésident et directeur technologique, Oracle

Si, à la connaissance du MagIT, personne ne s’était plaint d’un quelconque problème de performance ou de fiabilité dans cette offre, les deux fournisseurs semblent considérer aujourd’hui qu’elle ne serait pas taillée pour soutenir les prochains projets d’intelligence artificielle qui pourraient reposer sur des moteurs Microsoft – on pense bien évidemment aux modèles OpenAI – et des données Oracle.

« Entraîner une intelligence artificielle suppose de déplacer d’énormes quantités de données depuis une source, comme une base de données Oracle, vers un moteur d’entraînement de modèles, comme OpenAI. Notre enjeu est de rendre cela le plus pratique et le moins cher pour nos clients. Et le moyen le plus efficace d’y parvenir est de rapprocher le plus possible les données du modèle », a ajouté Larry Ellison.

Une stratégie qui reste à préciser

Il est probable que le marché en apprendra un peu plus sur cette stratégie la semaine prochaine, à l’occasion de l’événement Oracle CloudWorld 2023 qui se tiendra à Las Vegas. Pour l’heure, Oracle refuse de dire si d’autres services d’OCI seront concernés par une réplique sur Azure, ni n’explique quelles dispositions seront prises pour les clients actuels d’OCI qui pourraient bénéficier d’un hébergement sur Azure.

En attendant, Larry Ellison semble avoir l’ambition étonnante de pousser les entreprises à se débarrasser des dernières infrastructures qu’elles possèdent encore sur site, pour ne plus fonctionner qu’en cloud : « Nombre de nos clients ont partiellement migré vers le cloud. C’est-à-dire qu’ils sont très excités par le cloud, qu’ils en parlent depuis longtemps, mais qu’en réalité une majorité de leurs données demeurent toujours sur site. Notre effort consiste donc à aider ces clients à accélérer la migration de l’ensemble de leurs traitements vers le cloud. Cela signifie déplacer toutes les bases de données Oracle en cloud. »

Là encore, le salon Oracle CloudWorld 2023 devrait permettre d’y voir plus clair quant à l’avenir des infrastructures matérielles qu’Oracle vend encore aux entreprises, notamment la baie Exadata.  

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