Stockage : Lenovo rachète Infinidat

Le fabricant de serveurs se dote ainsi d’une gamme de baies de disques hautes capacités, performantes et peu chères, particulièrement adaptées aux traitements d’IA.

Le fabricant de serveurs Lenovo rachète le fabricant de baies de stockage SAN/NAS Infinidat. Le montant de la transaction n’est pas connu, mais on comprend aisément sa raison : Lenovo, qui ne proposait jusqu’ici que des baies NetApp recarrossées sous sa marque pour partager des documents en entreprise, se dote à présent de baies très capacitives et peu chères pour livrer de grandes quantités de données aux IA.

« Lenovo propose une gamme de solutions de stockage conçue avec une approche utilisateurs. L’acquisition d’Infinidat, qui a une expertise dans le stockage de données de haut niveau, de hautes performances, nous positionne mieux sur l’innovation », déclare brièvement Greg Huff, le directeur technique de Lenovo, dans un communiqué.

« L’acquisition d’Infinidat, qui a une expertise dans le stockage de données de haut niveau, de hautes performances, nous positionne mieux sur l’innovation. »
Greg HuffDirecteur technique, Lenovo

« Nous avons une offre reconnue sur le marché pour ses niveaux de disponibilité, ses performances, sa résilience aux cyberattaques et sa faculté à grimper dans les Po de capacité. La position importante de Lenovo sur le marché va nous permettre d’étendre notre clientèle d’entreprises et d’hébergeurs cloud », complète Phil Bullinger, l’actuel PDG de la startup israélienne Infinidat.

Compléter l’offre au-delà du stockage pour le bureau

Selon IDC, l’offre stockage actuelle de Lenovo serait plutôt très bien positionnée dans les solutions d’entreprise inférieures à 100 000 €, c’est-à-dire les solutions qui s’installent non loin des bureaux où travaillent les utilisateurs. En revanche, pour déployer des baies de stockage en datacenter, capables de délivrer rapidement de grandes quantités de données aux applications, IDC indique que les entreprises vont jusque-là plutôt chercher chez la concurrence (y compris chez NetApp).

Infinidat, de son côté, présente la particularité de construire des baies de stockage InfiniBox à la fois très rapides et économiques, car l’essentiel de la capacité est porté par un grand nombre de disques durs. Même si le fournisseur a fini par proposer des modèles avec des SSD (InfiniBox SSA), il n’en reste pas moins qu’il a su développer un système de cache hors pair, avec des barrettes de RAM et des SSD frontaux, qui maintient de hautes performances quel que soit le type de disques derrière.

Un système de cache qui accélère l’IA

Tout le génie de la solution d’Infinidat tient dans l’algorithme particulier qu’il a mis au point pour gérer le cache. Une bibliothèque de fonctions, dite de « cache neuronal » dans le système d’exploitation InfuzeOS, attribue en l’occurrence une valeur d’importance aux métadonnées qui pointent vers les données stockées. En mode bloc, ce dispositif permet à une base de données SQL critique de fonctionner depuis des disques durs aussi rapidement qu’elle le ferait depuis une baie Dell ou Hitachi Vantara haut de gamme à base de SSD.

Dernièrement, le fournisseur n’a eu qu’à modifier cet algorithme pour accélérer l’accès aux bases de données vectorielles, lesquelles sont essentielles dans le RAG. Le RAG (Retrieval Augmented Generation) est la technique qui permet de soumettre à une IA des données internes pour nourrir sa réflexion au-delà des connaissances enregistrées dans son modèle LLM.

Ses InfiniBox sont devenues de fait des solutions particulièrement adaptées pour faire du RAG à partir de bases de données SQL comme de fichiers, alors que NetApp, par exemple, propose plutôt de le faire à partir de fichiers uniquement.

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