
Toyota
Toyota teste des systèmes photoniques quantiques
Le constructeur japonais Toyota va explorer le potentiel de l’IA générative quantique. Son partenaire estime que les premières applications concrètes de l’informatique quantique photoniques arriveront rapidement. Les travaux de Quandela pourraient lui donner raison.
Toyota Tsusho – l’entité du groupe Toyota qui gère des centres de données et des services technologiques pour le constructeur automobile (Toyota Motors) et pour les autres entités du groupe – a conclu un partenariat avec Orca Computing, une société britannique spécialisée dans l’informatique quantique photonique.
Explorer l’IA quantique
Ce partenariat permettra à Toyota d’accéder à des systèmes photoniques pour évaluer le potentiel de « l’IA générative quantique ».
Bien que les cas d’usage concrets de ce mélange entre IA et quantique (qualifié « d’hybride » par Orca) soient encore lointains, ils devraient concerner des applications d’optimisation (supply chain, etc.) et de Machine Learning dans la conception de nouveaux matériaux.
« Nous comptons exploiter la puissance de l’informatique quantique dans des domaines comme la chimie et l’industrie 4.0 », confirme Takashi Matsuda, directeur de l’Enterprise IT Department chez Toyota Tsusho.
Richard Murray, cofondateur et PDG d’Orca, a par ailleurs expliqué à nos collègues d’Enter Quantum (groupe Informa TechTarget, également propriétaire du MagIT) que sa technologie était bien adaptée aux centres de données : ses appliances tiendraient dans des racks standards de 19 pouces et n’auraient pas besoin d’être réétalonnées quotidiennement, vante-t-il.
L’informatique quantique opérationnelle dans deux ans ?
Pour l’occasion, Richard Murray a également pris position dans le débat sur la date d’arrivée d’une première forme d’informatique quantique réellement exploitable.
Ce débat a été relancé par une déclaration du PDG de Nvidia, Jensen Huang, dans laquelle il estimait qu’il faudrait attendre une trentaine d’années.
« Je ne suis pas d’accord », rétorque Richard Murray qui s’inscrit dans la ligne plus optimiste de Bill Gates. « Vingt à trente ans, c’est une vision dépassée qui ne tient pas compte de toutes les innovations remarquables qui permettront d’y arriver plus tôt », assure-t-il.
Pour lui, « l’industrie quantique atteindra un point d’inflexion d’ici un à deux ans, date à laquelle on ne disposera pas de systèmes universels avec correction d’erreur, mais où la technologie pourra tout de même donner des applications très utiles ».
« Et une fois que nous aurons des applications opérationnelles que l’informatique traditionnelle ne pourra pas faire, on ne regardera plus le quantique de la même manière », prédit-il.
Avancée majeure en France dans le quantique photonique
Orca a en tout cas déjà déployé ses produits au ministère de la Défense du Royaume-Uni, à l’Université du Montana, ou encore au sein du Poznan Supercomputing and Networking Center.
En novembre, la pépite française de l’informatique quantique photonique, Quandela a soumis une publication scientifique, validée depuis, qui devrait permettre de réduire par 100 000 la complexité de fabrication des qubits. Cette avancée – une de ces « innovations remarquables » évoquées par Richard Murray – a été présentée début février par Pascale Senellart, co-fondatrice de Quandela, professeure à l’école polytechnique et directrice de recherche au CNRS.
Lors de cette présentation, Quandela a maintenu son estimation sur l’arrivée d’un ordinateur quantique tolérant aux erreurs – capable d’atteindre dans un second temps la suprématie quantique – à 2030. Après-demain donc.