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ERP : Divalto dit oui au no-code

Divalto rachète Flexio, une solution de no-code, pour « digitaliser les processus métier ». Après le CRM et le FSM, l’éditeur alsacien d’ERP étend de nouveau son offre et vise la barre des 35 millions € de revenu, dans un écosystème où il en génère dix fois plus, souligne son président.

Fondé en 1982, le spécialiste alsacien des logiciels ERP pour les PME/ETI industrielles, Divalto, se transforme année après année. Et encore plus depuis 2018, date à laquelle il a commencé à se « cloudifier ». Son évolution l’a amené à aller vers le CRM (2019), puis vers le Field Service Management (2023). Cette année, il s’attaque à un autre domaine de l’IT, le « no code » ; ces outils de développement d’applications qui, sur le papier, s’adressent aux métiers (alias « les citizen developers ») et ne demandent aucune compétence en programmation.

Divalto solide sur ses fondamentaux

Divalto a en effet annoncé en ce mois de mars l’acquisition de Flexio, un éditeur basé à Besançon et « pionnier du vrai no-code », dixit son fondateur et directeur général, Julien Brugger.

Jérôme Virey, Président de Divalto, a dévoilé ce rachat lors d’un point presse sur les résultats financiers de sa société. L’éditeur peut se féliciter d’être sur une pente ascendante : un résultat net positif de 11,5 % des revenus en 2022, un chiffre d’affaires 2023 qui dépasse la barre des 30 millions € (31 millions exactement, +19 %), une hausse de +25 % des revenus SaaS, des ventes quasiment entièrement dans le cloud, et un début de présence internationale au Québec, le tout avec 270 personnes.

Mais, insiste le DG, comme il est distribué en indirect, au travers de 30 partenaires, Divalto pèserait 10 fois plus lourd en chiffres de ventes dans l’écosystème de l’ERP français.

Les fondamentaux sont donc bons. Ce qui permet d’une part à Divalto d’investir dans sa R&D plus de 30 % des revenus, confie son DG. Et, d’autre part, de faire des rachats comme Flexio.

Flexio, un no-code de Besançon

Flexio est un éditeur spécialiste du no-code (et pas du low-code, insiste Julien Brugger) fondé en 2016 à Besançon. Avec une quinzaine d’employés, sa société a réussi à se faire une place dans le milieu industriel auprès des PME et des ETIs. Cibles de Divalto.

Capture d'écran d'une application de maintenance développée avec Flexio
Exemple d’application de maintenance développée avec Flexio

Le but de Julien Brugger était de « digitaliser les processus » – dont certains sont encore gérés sur des fichiers Excel dans de nombreuses entreprises, constate-t-il – mais aussi de remplacer certains développements de spécifiques autour des applications métiers (ERP, CRM, etc.).

 « Après deux jours de formations, les métiers peuvent réellement créer des apps », contrairement à ses grands concurrents (dont Power Apps de Microsoft), assure le DG de Flexio.

Autre particularité, si les « citizen developers » sont bloqués, ils peuvent contacter le support qui leur répond dans l’heure pour les accompagner dans la conception de leurs applications.

La complémentarité des deux solutions semble évidente. Jusqu’ici, il était possible de personnaliser légèrement l’ERP et le CRM de Divalto – qui les verticalise par ailleurs de plus en plus pour coller nativement aux besoins de chaque secteur – en les paramétrant. Il était également possible de personnaliser ces outils plus en profondeur, en développant des spécifiques avec des projets plus longs (ce qui continuera d’être possible, précise l’éditeur). Mais entre les deux, Divalto ne proposait pas d’option pour « compléter » l’ERP simplement, et rapidement, avec des apps, sans toucher au code du « Core ».

Avec Flexio et le no code, ce sera désormais le cas.

Divalto va à présent travailler pour « renforcer la proximité des deux outils », promet Jérémy Grégoire, CPO et responsable R&D de la société alsacienne. Que ce soit techniquement (par exemple avec de nouveaux connecteurs ou de nouvelles API) ou commercialement (en formant les partenaires de Divalto au support de Flexio).

Il n’est cependant pas question de re-plateformer Flexio pour le moment (Divalto est sur IBM Cloud, Flexio sur OVH).

« Nous continuerons à nous connecter à plein d’ERP », ajoute par ailleurs Julien Brugger pour rassurer sa base clients.

Un objectif de 15 % à 20 % de croissance pour 2024

On peut imaginer qu’à l’avenir, des applications pré-packagées, créées par les clients qui le souhaitent, pourraient être partagées – moyennant finance – sur une marketplace.

« Les industriels sont habitués à investir pendant les périodes difficiles pour être prêts quand la reprise arrive. »
Jérôme VireyPrésident de Divalto

En attendant, pour 2024, Jérôme Virey se montre confiant. Mais, posément et avec des raisons. « À l’alsacienne », plaisante-t-il.

Certes les gros éditeurs (SAP, Oracle, Salesforce) tentent de descendre sur le segment de marché de Divalto. Mais « ce n’est pas la première fois », sourit-il, philosophe. « Nos produits sont bons. […] Nous avons un bon maillage du territoire. Nous sommes accessibles et nos clients sont très fidèles », liste-t-il.

Certes, le contexte international est incertain. Mais « les industriels sont habitués à investir et à profiter des périodes difficiles pour se moderniser et être prêts quand la reprise arrive. Ce que ne ferait peut-être pas un négociant », remet en perspective Jérôme Virey.

De ce contexte de numérisation en cours de l’industrie française, Divalto espère continuer sur un rythme de croissance de 15 % à 20 % en 2024, autrement dit de tutoyer la barre des 35 millions €. Ce qui lui permettra d’investir en R&D dans de nouvelles technologies, comme l’IA générative – anticipe Jérémy Grégoire. Un sujet qui peut d’ailleurs recouper celui du no-code.

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