Broadcom relance une version gratuite de VMware ESXi

La déclinaison gratuite de l’hyperviseur de VMware, qui avait été retirée du marché en février 2024, revient. Ses fonctionnalités sont limitées et il pourrait plus s’agir d’une solution pour les besoins de formation que d’un produit d’appel.

Broadcom met finalement de l’eau dans le vin de VMware. Après un an et demi de hausse de tarifs et d’obligation de s’abonner à l’ensemble du catalogue – pour ne serait-ce qu’utiliser un seul logiciel –, le propriétaire de la plus importante plateforme de virtualisation consent à relancer une version gratuite de l’hyperviseur ESXi pour serveurs.

Tout comme la version gratuite qui permet d’exécuter des machines virtuelles sur un PC, cet hyperviseur ESXi 8.0U3e n’est téléchargeable qu’à condition d’avoir créé un compte chez VMware et uniquement à des fins de tests en amont d’un possible déploiement payant. La version gratuite d’ESXi avait été retirée du marché par Broadcom en février 2024.

Le téléchargement mène à une image ISO sur laquelle il est possible de démarrer un serveur. L’ISO contient par ailleurs les VMware Tools nécessaires pour créer, lancer et mettre en réseau des machines virtuelles. Il s’agit juste du strict minimum pour installer des applications sur ces VM et évaluer la faisabilité de leur fonctionnement. Cette ISO ne contient ni de vCenter complet pour mesurer les performances, ni rien qui permette de définir des règles d’accès à un stockage partagé ou pour élaborer des règles de routage.

Désignée comme une « version d’entrée de gamme » par son éditeur, cette version gratuite d’ESXi ne peut certainement utiliser, comme la précédente, qu’une quantité limitée de cœurs dans le serveur hôte. Broadcom n’indique cependant pas le nombre. Certains observateurs soupçonnent une limite à 16 cœurs.

Gratuit pour évaluer ou pour former ?

Il est à noter que tous les concurrents de VMware proposent aussi des versions gratuites de leur solution de virtualisation à des fins d’évaluation. Nutanix, par exemple, permet de télécharger une version gratuite qui dispose, elle, de la console d’administration Prism en version complète. Il propose aussi une moulinette intitulée Test Drive qui génère une ISO et des VM préconfigurées avec les applications que l’utilisateur lui indique.

Red Hat propose pour sa part des versions complètes d’OpenShift Virtualization qui fonctionnent pendant 30 à 60 jours. HPE fait de même avec sa solution VME.

Quant aux solutions Open source Proxmox et Vates VMS, les versions complètes et sans aucune limite d’utilisation sont téléchargeables depuis leurs sites respectifs. Les éditeurs derrière ces produits parient sur le besoin de support payant de la part de leurs utilisateurs. Dans les faits, le support semble s’avérer nécessaire dès lors qu’il s’agit de migrer des applications déjà virtualisées par VMware.

Dans tous ces cas, la version gratuite est un produit d’appel d’autant plus important qu’il y a en ce moment une appétence du marché à tester des alternatives, qui permettraient de fuir les nouveaux tarifs de VMware. On se demande néanmoins pourquoi VMware aurait lui-même besoin d’un produit d’appel. La réponse est peut-être qu’il ne s’agit pas dans son cas d’un produit d’appel.

Selon plusieurs analystes du marché, Broadcom aurait vocation à recentrer VMware sur ses plus importants clients (dont les banques), comme il l’a fait avec les précédents rachats de CA Technologies et Symantec. Dans ce contexte, il est peu probable que la version gratuite d’ESXi serve à promouvoir le produit auprès d’une clientèle de petites et moyennes entreprises qui n’auraient pas encore virtualisé leurs serveurs avec cet hyperviseur. Il semble plus vraisemblable que cette version gratuite serve de solution d’appoint pour former les ingénieurs qui assureront la maintenance des produits VMware en entreprise.

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