Workday met 1,1 milliard de dollars sur la formation assistée par l’IA
Lors de sa conférence Rising, l’éditeur de logiciels RH et de gestion financière a dévoilé une nouvelle série d’agents IA et l’acquisition de Sana, un spécialiste des outils d’apprentissage et de création de contenus pour la formation.
Après avoir lancé ses premiers agents l’an dernier, Workday présente cette année des outils pour permettre aux développeurs de créer leurs propres agents et douze agents préconfigurés. Un treizième devrait suivre une fois finalisée l’acquisition de Paradox.
Sur les rachats, justement, Workday a annoncé l’acquisition de Sana – une opération devrait être finalisée d’ici le 31 janvier – pour un montant de 1,1 milliard de dollars. Les outils de Sana utilisent l’IA pour la formation et la création de contenus.
Paradox, pour sa part, est un éditeur spécialisé dans les agents IA appliqués au recrutement (tri de candidatures, échanges par SMS, planification d’entretiens). Cette opération doit être finalisée d’ici fin octobre.
En avril, Workday avait déjà mis la main sur Flowise, un autre constructeur d’agents IA.
Les rachats, voie la plus rapide vers l’agentique
Pour Josh Bersin, analyste indépendant spécialisé dans les technologies RH, la complexité des logiciels de ressources humaines, plus élevée que celle des systèmes de type CRM, explique que les éditeurs du secteur rachètent des briques d’IA agentique.
Les rachats opérés cette année s’inscrivent aussi dans le sillage du recrutement de Gerrit Kazmaier, ancien dirigeant de S/4HANA et de l’analytique chez SAP, nommé président produit et technologie de Workday.
« Workday sait que son architecture actuelle ne lui permettra pas d’entrer rapidement dans le monde des agents. Ils ne peuvent pas développer assez vite pour couvrir leur système propriétaire de workflows », explique Josh Bersin. « Leurs concurrents directs, SAP et Oracle, sont dans la même situation. »
Nouveaux agents pour les RH, la finance et l’éducation
Parmi les 12 nouveaux agents, Business Process Copilot Agent configure l’environnement de travail pour des tâches spécifiques à chaque utilisateur.
Le Document Intelligence for Contingent Labor Agent gère les processus liés aux contrats et à leur périmètre. L’Employee Sentiment Agent analyse les retours des salariés. Le Job Architecture Agent automatise la création de postes et leur gestion. Et le Performance Agent consolide les données issues de Workday pour les besoins des entretiens d’évaluation.
Pour Peter Bailis, directeur technique de Workday (et ancien responsable IA chez Google Cloud), l’un des plus prometteurs resterait le Case Agent, un agent conçu pour accélérer les réponses aux demandes RH.
« L’un des plus grands défis en RH survient lorsqu’un salarié pose une question critique », explique-t-il. « Ces questions sont souvent complexes et les délais de traitement sont longs. » L’agent promet de passer en revue les cas similaires précédents, de se positionner dans le contexte réglementaire et régional adéquat, puis de proposer une réponse que des humains peuvent valider. « La partie la plus importante, l’attention portée aux salariés, reste humaine », insiste Peter Bailis.
Côté finance, Workday a également présenté le Cost & Profitability Agent, qui définit des règles d’allocation en langage naturel pour générer des analyses, le Financial Close Agent, qui automatise la clôture des comptes, et le Financial Test Agent, conçu pour détecter les fraudes et renforcer la conformité.
Enfin, pour le secteur de l’éducation, deux agents sont prévus : Student Administration Agent et Academic Requirements Agent.
Une plateforme enrichie par le no code et le zero-copy
Workday prévoit également d’intégrer les fonctionnalités issues de Paradox et Flowise.
La prochaine mise à jour de sa plateforme devrait arriver un mode zero-copy dans son Data Cloud. En résumé : un moyen de connecter les données internes de Workday à d’autres systèmes opérationnels comme les ventes ou la gestion des risques, pour par exemple améliorer les prévisions et la planification.
L’éditeur promet également un Workday Build, une plateforme de développement qui intégrera des fonctionnalités no code de Flowise, pour créer des agents personnalisés.
L’impact sur les métiers RH
Cette transformation de l’IA dans les logiciels RH devrait avoir un effet direct sur la taille des équipes, estime Josh Bersin. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises visent un ratio d’un salarié RH pour cent collaborateurs. Avec l’automatisation, ce ratio pourrait évoluer vers un pour 200, un pour 250, voire un pour 400 dans certains cas.
« En recrutement, il y a des profils qui sourcent, d’autres qui filtrent les candidatures, qui organisent les entretiens, qui évaluent, qui rédigent les propositions, qui fixent les dates d’entrée et qui assurent l’onboarding », détaille-t-il. « Peut-être qu’un tiers de ces postes disparaîtront. Et dans la formation, une nouvelle ère s’ouvre, où une partie du contenu sera directement générée par l’IA. »
Workday a présenté ces innovations et officialisé le rachat de Sana lors de sa conférence annuelle Workday Rising, qui se déroule actuellement à San Francisco.
