Continuité d’activité : Nutanix s’intègre à présent à OVHcloud

Après AWS et Azure, mais avant GCP, l’éditeur rival de VMware a porté sa solution Nutanix Cloud Clusters à l’infrastructure du premier hyperscaler en Europe pour, dit-il, répondre à une demande de plus en plus forte des entreprises.

Il sera désormais possible aux clients de Nutanix de faire déborder leurs applications chez OVHcloud au moment des pics d’activité, ou lorsqu’il est nécessaire d’avoir une solution de secours pour les faire repartir après une cyberattaque. Tel est l’objet du nouveau partenariat entre le numéro 2 de la virtualisation des datacenters et le numéro 1 des hyperscalers français, si ce n’est européen, annoncé la semaine dernière à Paris, à l’occasion de l’événement annuel .Next On Tour Paris de Nutanix.

Nutanix avait déjà à son catalogue des offres similaires avec les hyperscalers américains AWS et Azure. Mais de manière assez surprenante, l’accord avec OVHcloud se concrétise avant celui que l’éditeur est censé nouer avec GCP, le cloud public de Google.

Une priorité européenne

« En vérité, il y a deux sujets. Il y a l’attente de nos clients à pouvoir utiliser le cloud comme une extension de leur installation Nutanix sur site ; c’est ce à quoi nous répondons avec Nutanix Cloud Clusters (NC2), la nouvelle offre que nous mettons au point avec les hyperscalers. Et il y a la demande de nos clients qu’il s’agisse d’un cloud local. Or, là où cette demande est la plus forte, c’est en Europe. OVHcloud étant le plus important hyperscaler européen, c’est-à-dire qu’il nous permet de couvrir beaucoup de pays avec un seul accord, il était prioritaire que nous développions cette offre avec eux », dit Sammy Zoghlami, le grand patron de ventes chez Nutanix pour la zone EMEA.

« Je précise que je ne porte aucun jugement sur la pertinence des offres dites souveraines que proposent AWS et Azure en Europe. C’est une question technique dans laquelle nous ne descendons même pas. La réalité est que nos clients européens nous demandent de travailler avec OVHcloud. Donc, nous répondons à cette demande » s’empresse d’ajouter Sammy Zoghlami.

Il rapporte que les raisons évoquées par les entreprises comprennent le désir de travailler avec un acteur de droit local, ou encore l’obligation légale de prouver un certain niveau de souveraineté ou d’indépendance des USA dans les infrastructures.

« Travailler avec des prestataires européens de cloud n’est pas une exclusivité française. Nous voyons des demandes très fortes en ce sens en Scandinavie, en Allemagne et en Hollande, également. Avoir la capacité de se développer par ses propres moyens est d’ailleurs une tendance qui dépasse ces jours-ci les simples sujets IT. Mais c’est sur les services logiciels que cela peut aller le plus vite », dit-il encore.

Sammy Zoghlami précise que les entreprises finales ne vont d’ailleurs pas forcément travailler en direct avec un hyperscaler, mais avec un prestataire de services local qui, lui, exige de pouvoir faire héberger les applications de ses clients chez OVHcloud. Pour les raisons mentionnées plus haut. Or, il est devenu critique de satisfaire ces prestataires dans un contexte où ceux-ci ne peuvent plus négocier de nouveaux contrats commerciaux avec VMware, le concurrent de Nutanix.

« Pour l’instant, OVHcloud est notre partenaire majeur en Europe. Personne d’autre en Europe n’a une couverture aussi large et aussi intégrée avec notre solution. Cela dit, nous avons de plus en plus de partenariats dits nationaux. Nous avons mis en place une équipe qui leur est dédiée, que nous n’avions pas il y a deux ans. Et de toutes les régions du monde où Nutanix est présent, c’est en Europe que cette équipe est la plus importante. »

Plus intégré que ce qu’OVHcloud proposait déjà

OVHcloud proposait déjà à ses clients d’héberger des clusters Nutanix, qui plus est sur des serveurs dédiés. Jusque-là, il ne s’agissait pas véritablement d’une extension d’un datacenter vers le cloud, mais plutôt d’offrir une alternative cloud, amortie différemment, probablement plus verte, aux infrastructures sur site.

« Il s’agissait d’une offre autonome, qui s’intégrait à la marge avec une infrastructure Nutanix déjà existante ailleurs. Il était possible de répliquer les données entre un Nutanix sur site et un Nutanix chez OVHcloud. Mais il n’y avait pas d’intégration réseau, pas d’automatisation. Avec NC2, le Nutanix qui se trouve chez OVHcloud fait partie du même domaine que le Nutanix sur site. Et c’est ça qui rend possible le débordement ou la reprise d’activité après incident », détaille Sammy Zoghlami.

L’offre NC2 ne devrait a priori rien changer aux contrats jusqu’ici pratiqués. Les clients continueront à payer pour des licences Nutanix et pour des serveurs OVHcloud.

« Les licences Nutanix peuvent s’acheter chez nous ou chez OVHcloud. À voir s’il est plus intéressant d’étendre des licences en cours chez nous pour les utiliser chez OVHcloud, ou d’en acheter de nouvelles au tarif de gros qu’OVHcloud a négocié avec nous. Cela dépend de la taille du client. En tout cas, c’est à OVHcloud que le client paie l’utilisation et la gestion de son infrastructure », précise le patron de ventes de Nutanix.

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