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Jamespot met de l’IA souveraine (et bretonne) dans sa Digital Workplace

L’éditeur français Jamespot rachète la jeune pousse SafeBrain. Il renforce ainsi ses capacités d’IA, tout en gardant sa ligne technologique « souveraine ». Même si les LLMs, eux, peuvent ne pas l’être.

Jamespot vient d’annoncer le rachat de SafeBrain, une start-up fondée en 2023 spécialisée dans les modèles d’intelligence artificielle sécurisés. Cette acquisition devrait permettre à l’éditeur de Digital Workplace « d’infuser » ses différents produits avec une approche qui garantit la souveraineté technologique – pour laquelle il milite activement depuis plusieurs années.

En deux ans d’existence, SafeBrain a convaincu une cinquantaine de clients avec ses agents conversationnels, dont Casino ou la Gendarmerie nationale séduits par son approche « d’IA responsable », mélange de sécurité, d’anonymisation et, donc, de souveraineté des données.

De son côté, et face à la dépendance aux géants extra-européens, Jamespot voulait pouvoir proposer une alternative locale.

« Avec SafeBrain, nous franchissons une nouvelle étape dans notre vision : proposer à nos clients une plateforme collaborative véritablement complète […] enrichie désormais d’une IA souveraine, puissante et protectrice de leurs données », se félicite Alain Garnier, CEO et cofondateur de Jamespot.

Un dispatcher d’IA

Concrètement, SafeBrain est plus un « dispatcher » qu’une IA en tant que telle. Sa technologie « permet d’utiliser tous les modèles existants en toute sécurité, sans risque de fuite de données », en s’appuyant sur un cadre maîtrisé d’anonymisation et de filtrage des requêtes.

« Dans le cas d’un modèle déjà souverain – par exemple Mistral sur SecNumCloud – en effet, la sécurité des données est by design. Dans le cas d’un OpenAI ou d’un Claude, SafeBrain utilise d’une part des technologies d’anonymisation, avec un LMM [N.D.R. : grand modèle multimodal] souverain ad hoc, et d’autre part une mitigation et une mutualisation des clés d’API qui permet de ne pas de savoir qui demande quoi », précise au MagIT Alain Garnier, président et fondateur de Jamespot.

Ce « LMM souverain ad hoc » est un modèle « compact et rapide » adapté à cette tâche, ajoute le dirigeant. Le modèle peut, par exemple, parcourir un document confidentiel et effacer tous les éléments sensibles avant de l’envoyer à un service d’IA générative.

Jamespot évoque des applications pour la gestion des connaissances, la relation client ou encore l’innovation interne, toujours dans une logique de respect des données et de confiance utilisateur.

L’ensemble des équipes de SafeBrain rejoindra celles de Jamespot, qui compte aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs.

Les offres de la start-up seront intégrées au catalogue produit de l’éditeur de Digital Worplace, avec un dispositif commercial dédié.

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