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ERP et IA industrielle : IFS lance ses premiers agents
L’éditeur d’ERP intègre des agents logiciels autonomes dans la version 25R2 de sa suite. Selon IFS, ces agents vont augmenter la capacité opérationnelle des industriels dans un contexte de pénurie de compétences et de complexification des opérations.
La dernière version d’IFS Cloud marque une étape dans la stratégie d’IA industrielle de l’éditeur. IFS annonce en effet l’arrivée des « Agents Digitaux » capables, selon lui, de « réfléchir, décider et agir » à travers plusieurs systèmes métier, en s’intégrant aux processus ERP, EAM et FSM.
Ces agents sont conçus pour fonctionner comme des membres à part entière des équipes, à un moment où les différents secteurs industriels font face à une pénurie de main-d’œuvre.
Des agents spécialisés dans les opérations industrielles
IFS affirme que ses agents représentent une nouvelle génération d’automatisation, pensée pour des environnements critiques. Il les décrit comme capables d’exécuter des workflows sur plusieurs systèmes, avec une gouvernance encadrée et une traçabilité complète – à la différence des assistants de style copilote.
Les agents embarquent des connaissances métier spécifiques – protocoles de maintenance, contraintes logistiques, règles d’actifs – afin d’ajuster leurs décisions en fonction du contexte.
Christian Pedersen, Chief Innovation Officer d’IFS, estime que « la valeur de [ces] solutions réside dans une IA intégrée aux processus et flux industriels complexes, capable de fonctionner de manière autonome, intelligente et rentable. »
« Nous intégrons l’IA industrielle là où elle compte : dans les processus quotidiens des techniciens, planificateurs et responsables des opérations », insiste sa collègue Cathie Hall, Chief Product and Customer Officer.
Un ROI espéré de 3 millions $ par an
Cinq agents sont d’ores et déjà disponibles : un gestionnaire de commandes client, un gestionnaire de commandes fournisseur, un réapprovisionneur d’inventaire (qui surveille et ajuste les stocks), un réapprovisionneur de matériaux (en particulier les matières critiques), et un analyste opérationnel.
À New York, lors de l’événement phare, Industrial X Unleashed d’IFS, un client de la solution, Pedro Buhigas, CIO de Kodiak Gas Services a chiffré que si la moitié de son personnel interagit avec un agent une fois par jour, il récupéra « 90 000 heures, que nos techniciens terrain peuvent consacrer à leur vrai métier. » Soit un gain (ROI) de « trois millions de dollars par an ».
Des clients « prêts mentalement » ?
En plus de l’agentique, IFS a infusé d’autres formes d’IA dans sa version 25R2. En particulier dans le prédictif (maintenance, planification), mais aussi dans l’IA générative (préparation documentaire des interventions terrain, remplissage de formulaire, synthèse pour les clients qui doivent valider les prestations, etc.).
Il n’en reste pas moins que comme chez ses concurrents, c’est bien le petit nombre d’agents réellement disponibles sous forme de produit qui font les gros titres.
Seront-ils également plébiscités par les entreprises ? Lors de son passage à Paris, Mark Moffat, CEO d’IFS admettait que certains hésitaient à franchir le pas, moins pour des raisons technologiques, que pour des raisons… humaines.
« C’est un grand saut psychologique de confier à un agent le pilotage de 200 ingénieurs, à la place de 10 humains », confiait-il. « La raison pour laquelle certains clients ne prennent pas cet agent, c’est qu’ils ne sont pas prêts mentalement, du point de vue du changement ».
La 25R2 sera donc scrutée avec attention sur l’adoption, ou non, de ces nouveaux employés numériques qui, chez IFS, font désormais partie de l’organigramme.
