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Microsoft 365 : hausse des tarifs pour faire payer l’IA, mais pour quel ROI ?

Microsoft va augmenter les tarifs de sa suite de productivité de 16 % en moyenne. Une évolution justifiée par l’ajout de fonctionnalités d’intelligence artificielle (IA), de sécurité et de gestion.

Que vous en vouliez ou pas, il faut bien payer l’IA. À compter du 1ᵉʳ juillet 2026, les différentes offres commerciales de Microsoft 365 verront leurs tarifs augmenter. Cette hausse découle de l’arrivée progressive de nouvelles fonctionnalités d’IA, ainsi que des capacités renforcées en matière de sécurité et de gestion.

Une augmentation liée à l’IA

Les abonnements devraient connaître une augmentation moyenne de 16 %, mais les plans Business Premium et Office 365 E1 resteront au même prix.

Dans un billet, Nicole Herskowitz, VP corporate de Microsoft 365 et Copilot, assure que « ces changements reflètent notre engagement à aider les organisations de toutes tailles […] à rationaliser leurs opérations IT et à aborder en confiance l’avenir du travail. » (sic)

L’intention est louable. Mais elle s’imposera à toutes ces organisations, quel que soit leur avis sur l’IA.

Oui, mais quel ROI pour cette IA

Pour Tiffany McCormick, directrice de recherche chez IDC, « l’IA doit générer des économies, des gains de productivité ou un impact sur les revenus ». Autrement dit, on peut comprendre que Microsoft fasse payer ses clients alors qu’il investit lui-même massivement dans les infrastructures pour tuner cette IA, mais les bénéfices pour les clients doivent être tangibles.

« Les dirigeants attendent clairement qu’un ROI justifie cette prime tarifaire qu’ils doivent payer. »
Tiffany McCormickIDC

« La démarche de Microsoft reflète une réalité que beaucoup d’éditeurs suivront », note-t-elle dans un échange avec nos collègues de CIO Dive. « Mais les DSI et les dirigeants se préoccupent de leur retour sur investissement. Ils disent clairement qu’ils attendent que ce ROI justifie la prime tarifaire qu’ils doivent payer », avertit-elle.

Microsoft justifie d’ailleurs cette hausse aussi par le fait que ses outils seraient, justement, plébiscités. Plus de 90 % des entreprises du Fortune 500 utiliseraient déjà ses assistants motorisés à l’IA générative (sa gamme Copilot).

Copilot très utilisé par les grandes entreprises

Pour mieux faire passer la hausse, Microsoft promet plusieurs nouveautés.

Par exemple, Microsoft Security Copilot sera désormais inclus pour tous les clients E5. Cette solution, disponible depuis avril 2024, propose des agents d’IA capables d’assister les équipes de sécurité dans leurs investigations et leurs analyses de menaces.

À partir de janvier 2026, un « mode agent » apparaîtra également dans les différents produits de Microsoft, a dévoilé Rajesh Jha, vice-président exécutif chargé des expériences et des appareils, lors de la conférence UBS Global Technology.

L’IA dans les logiciels, un marché à 270 milliards $

Ce n’est pas la première fois que Microsoft augmente ses prix au nom de l’enrichissement de sa suite. En 2021, Jared Spataro, Corporate Vice President de l’époque de Microsoft 365 justifiait déjà une « tarification actualisée [qui] reflète l’évolution de la valeur de plus en plus grande que nous offrons à nos clients ».

Mais Microsoft n’est pas le seul acteur du secteur technologique à lier ses hausses tarifaires à l’intégration croissante de l’IA.

Google a fait de même en début d’année avec un argumentaire « inversé ». L’éditeur de Workplace rendait son option IA gratuite. Mais en l’intégrant nativement dans sa suite bureautique contre une « légère » augmentation (mais forcée).

En juin, Salesforce a lui aussi annoncé une augmentation du prix de plusieurs de ses produits – dont Agentforce, Customer 360 et Slack – en prenant la justification de l’IA.

Pour Gartner, les dépenses des entreprises en applications infusées à l’IA – dont les ERP et les CRM – pourraient atteindre 270 milliards de dollars dès 2026.

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