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Qlik mise tout sur la plateforme

Récemment racheté par le fonds d’investissement Thoma Bravo, Qlik place le concept de plateforme au cœur de ses développements. Celle-ci servira de socle aux développements d’applications verticalisées.

L’avenir de Qlik passera par la plateforme. C’est une des messages qu’Anthony Deighton, CTO et senior vice-président de la stratégie produit de Qlik, a souhaité faire passer alors que se tient ce jour la conférence « Visualize your World » de l’éditeur à Paris. La société, spécialisée dans la visualisation et la découverte des données, née en Suède aux débuts des années 90, entend bien jouer des coudes sur ce marché où l’on retrouve pêle-mêle des acteurs de niche comme Tableau Software ou des cadres historiques du secteur, comme SAP par exemple. Un acteur qu’il convient aujourd’hui d’aller chercher, et de « proposer plus de valeur » que lui sur ce terrain, confie le CTO.

Comme poussé par le marché, la société a récemment décidé de quitter les lourdes pressions des cotations boursières américaines. Racheté par le fonds d’investissement Thoma Bravo pour presque 3 milliards de dollars, Qlik a souhaité prendre une bouffée d’air pur et se donner du temps pour se concentrer sur ce qui pourrait le distinguer du reste du marché. « Ce rachat nous permet d’avoir un agenda produit bien plus ambitieux, et de réaliser des investissements plus importants », a souligné Anthony Deighton. Si la pression existe toujours, plaide-t-il, « celle-ci nous permet de concentrer nos investissements » - comme délivré du poids de l’échéance trimestrielle.

Un socle pour développer des applications spécifiques

Désormais tous les regards sont donc tournés vers les développements de cette plateforme Qlik que l’éditeur veut volontairement étendue. « Pour se positionner sur le marché, Qlik doit répondre à tous les usages », lance encore Anthony Deighton, confirmant investir dans une plateforme capable de répondre à tous les cas d’usage possible, et accessible par tout profil, développeurs ou métier.

Si logiquement cette solution sera Cloud, Qlik confirme aussi travailler à un modèle hybride, qui permettrait de déplacer des workloads d’un environnement à l’autre, sur site vers le Cloud et inversement. Le Cloud était justement considéré comme un point faible de Qlik, nous avait rapporté Hervé Uzan, directeur général France et Europe du Sud de Keyrus. A ce jour, nombre de workloads Qlik sont réalisées sur AWS, affirme le CTO.

Selon lui, cette plateforme Qlik doit fournir un socle (le moteur analytique associatif de l’éditeur par exemple) sur lequel peuvent se reposer nombre d’applications, très spécifiques, et surtout contextualisées par rapport aux processus métiers, résume-t-il. Et pour cela, son appropriation, et son adoption, passe par une courbe d’apprentissage peu abrupte.

Comme il avait pu le faire avec Qlik Sense, un outil gratuit pour le poste de travail qui laissait entrevoir le moteur Qlik, l’éditeur a lancé en septembre un bac à sable pour développeurs dont l’ambition est de leur donner un avant-goût de la technologie. Ce service, nommé Playground, est en fait un environnement de développement gratuit qui donne accès aux APIs Qlik et à son moteur, pour « aider les développeurs à comprendre la plateforme et à en faciliter l’accès », note encore le CTO. Surtout, cela offre à la société un autre produit d’appels, une autre porte d’entrée gratuite vers la plateforme Qlik (payante). Pour l’heure, le CTO tait le taux de conversion des utilisateurs payants venant des outils gratuits. Mais cela doit à coup sûr servir de rampe de lancement vers la plateforme en devenir.

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