L'essentiel sur les trois versions d’Oracle Cloud at Customer
La gamme d’appliances Cloud@Customer permet aux entreprises de faire tourner le cloud d’Oracle (IaaS, PaaS, SaaS) dans leurs propres centres de données. Voici ce qui différencie les trois versions de cette offre managée qui est à la fois « sur site » et « cloud ».
Toutes les entreprises n'ont pas forcément envie de migrer leur informatique vers le Cloud. Pour celles qui sont dans ce cas, Oracle a décidé, depuis deux ans, de leur apporter le Cloud « sur site ». Baptisée Oracle Cloud@Customer, l’appliance est un service entièrement managé par l’éditeur mais qui est localisée dans le centre de données du client (d’où le nom).
Oracle fournit le hardware, installe les couches logicielles, gère les opérations courants quotidiennes er fournit un support - le tout sous la forme d’un abonnement mensuel.
Cloud@Customer s’appuie sur les mêmes technologies qu'Oracle Cloud et s’intègre donc nativement avec les services hébergés de l’éditeur.
En plus de l’installation et de la configuration, Oracle prend en charge les patchs et les montées de version - comme ce sera le cas l’année prochaine avec les annonces de l’OpenWorld 2018 - les sauvegardes, et il supervise les systèmes en 24/7. L’offre inclut également la gestion des incidents et un support technique aussi bien pour les composants matériels que logiciels.
Il existe trois grandes déclinaisons de Cloud@Customer : le service standard, Exadata Cloud@Customer, et Big Data Cloud@Customer.
Cloud at Customer standard
Avec l’appliance standard, il est possible de faire tourner des tâches Oracle et non Oracle en exploitant les capacités des trois cloud de l’éditeur : IaaS, PaaS et SaaS.
Tout comme dans sa version Oracle Cloud, le IaaS de Cloud@Customer s’appuie sur des standards ouverts de l’industrie et propose les fonctionnalités clefs de ce type d’offres : compute, stockage et des ressources réseaux. Il supporte également des outils d’automatisation comme Chef, Puppet et Ansible.
La composante PaaS de Cloud@Customer fournit une plateforme intégrée pour développer et déployer des applications complémentaires et des extensions aux solutions d’Oracle (des développements spécifiques).
Quant au SaaS, Cloud@Customer rend possible l’utilisation des applications cloud de l’éditeur (CX/CRM, HCM/SIRH, ERP, Supply Chain) depuis le propre datacenter de l’entreprise.
Oracle a rendu beaucoup de ses offres hébergées disponibles dans Cloud@Customer. Par exemple, Oracle Java Cloud et Oracle Container Cloud pour développer et déployer des applications Java. Il est également possible de gérer les accès, les rôles et les identités avec Oracle Identity Cloud. Sans oublier, bien sûr, Oracle Database Cloud et son pendant analytique Oracle Analytics Cloud.
Cloud@Customer implique de souscrire à un abonnement pour le hardware et pour le software, les deux étant de toute façon packagés dans une facturation unique. L’offre matérielle de base peut être optimisée pour améliorer les performances ou augmenter le stockage de l’appliance. La tarification de la partie logicielle est semblable à celle de Oracle Cloud.
Cette année, Oracle a ajouté plusieurs fonctionnalités à Cloud@Customer. Par exemple, plusieurs services bénéficient à présent d’un assistant de démarrage (Quick Start). L’éditeur a également refondu l’ergonomie de son tableau de bord « My Services Dashboard », en mettant plus en avant les fonctionnalités clefs.
Cloud@Customer est compatible avec les Universal Credits, qui fournissent un accès illimité à tous les services PaaS et IaaS d'Oracle - actuels et futurs, ajoute Oracle - et avec le Bring Your Own Licence, qui permet de transférer une licence Oracle sur site existante vers une offre cloud (et d’en diminuer le prix d’autant).
Cloud at Customer, le client garde la main sur ses données
Lors de l’OpenWorld 2018, à San Francisco, la délégation française nous a assuré que le contrat lié à Cloud@Customer laisse la gestion des données au client. Autrement dit, contractuellement, Oracle ne gère que le matériel et le logiciel, contrairement au cloud où il est également le gestionnaire légal des données.
Cette distinction est très importante. C’est elle - et non la localisation physique de l’appliance dans le datacenter du client - qui permet à Cloud@Customer de ne pas être soumis au Patriot Act ni au CLOUD Act (les données n’étant plus sous la responsabilité d’un fournisseur américain).
Cette spécificité ferait de Cloud@Customer une option très appréciée des OIV, confirme un représentant d’Oracle France.
Exadata Cloud at Customer
Exadata Cloud@Customer est le pendant de Oracle Database Exadata Cloud Service, avec une offre qui propose un matériel haut de gamme totalement compatible avec toutes les bases de données Oracle déjà déployées sur site ou dans Oracle Cloud Infrastructure (OCI). Avec cette appliance, les entreprises peuvent consolider n’importe quelle tâche liée à une base de données ou un data warehouse, Oracle, qu’elle soit transactionnelle ou analytique (ou mixte).
Exadata Cloud@Customer existe en quatre configurations, avec un nombre de nœuds de calcul et de serveurs de stockages différents. Chaque configuration possède des capacité de mémoire et de stockage et des ressources réseaux fixes ; en revanche il est possible de modifier le nombre de nœuds de calcul.
L’abonnement à Exadata Cloud@Customer n’est pas « à l’usage », ce qui signifie que les clients doivent acheter un nombre défini d’unités d’œuvre sur une période donnée (« non-metered subscription »).
Tout comme pour la version standard de Cloud@Customer, Oracle a apporté quelques améliorations à la version Exadata avec le support de Exadata X7 et de la 18c. Eté 2019, une nouvelle mise à jour permettra de tirer parti de toutes les fonctionnalités automatisées de la Autonomous Database - dont le Machine Learning appliqué à la détection et à la résolution des menaces. L’appliance changera au passage de nom pour devenir Autonomous Cloud@Customer.
Les clients peuvent par ailleurs définir des clusters avec jusqu’à 8 machines virtuelles sur leurs racks physiques. Oracle a également ajouté le support de Oracle Data Guard et de son Cloud Notification Service.
Oracle Big Data Cloud at Customer
Big Data Cloud@Customer fournit un environnement Big Data évolutif (scalable) qui utilise la même infrastructure que Oracle Big Data Cloud. L’appliance peut exécuter un large éventail de charges de travail, depuis les applications batch Hadoop classiques jusqu'à celles qui incluent des requêtes interactives utilisant Oracle Big Data SQL ou d'autres outils SQL-on-Hadoop.
Cette version Big Data inclut également des composants d'analytique avancée. Par exemple, elle est livrée avec Oracle Big Data Spatial & Graph, Oracle Big Data Connectors et la suite logicielle Cloudera, qui comprend Hadoop, Spark, Kafka et d'autres technologies Open Source Apache.
Les clients peuvent également déployer des logiciels externes pour prendre en charge des fonctionnalités telles que la détection des fraudes et le traitement du langage naturel.
Big Data Cloud@Customer est construit sur Oracle Big Data Appliance.
Oracle propose deux plans d’abonnement, là encore non liés à l’usage (« non-metered subscription ») mais à la configuration. Le premier plan est le Starter Pack, qui comprend trois nœuds. Le deuxième plan ajoute simplement des nœuds au Starter Pack. Chaque nœud Hadoop est construit avec 32 cœurs de processeurs x86, 256 Go de mémoire et 48 To de stockage disponible.
Cloud at customer ou pas Cloud at Customer ? Telle est la question
Les offres Oracle Cloud at Customer offrent nombre d'avantages. Elles peuvent aider à se conformer aux exigences réglementaires parce que les données sont conservées sur site et physiquement localisées (lire par ailleurs l’encart : « Le client garde la main sur ses données »). Elles offrent également aux clients un meilleur contrôle sur la sécurité, tout en réduisant les latences réseaux qui peuvent survenir avec les services cloud publics.
Ceci étant, Cloud at Customer ne convient pas à toutes les organisations. Si la latence, la sécurité et la conformité ne sont pas des priorités absolues, une entreprise peut se contenter d'exécuter ses workloads sur le cloud public d'Oracle, moins coûteux et plus évolutif.
Car les abonnements Cloud at Customer comportent également des restrictions, comme l'obligation de s'engager pour 48 mois.