Stockage : Air France Hop rompt avec les fournisseurs trop techniques

La compagnie aérienne est partie chez Pure Storage après s’être heurtée à l’entêtement des Dell EMC, NetApp et autres HPE qui voulaient lui vendre des solutions inadaptées à sa transformation.

En pleine transformation, la compagnie aérienne Hop ne peut plus se permettre d’entretenir des spécialités informatiques. Une politique que les fournisseurs historiques n’ont manifestement pas voulu entendre. Face à leur entêtement à proposer des solutions qui supposent équipes dédiées, formation et complexité technique, le DSI Ludovic Kervella a décidé de couper les ponts et d'aller plutôt acheter ses nouvelles baies de stockage chez le nouvel entrant Pure Storage.

« La nouvelle mission de Hop, qui s’appelle désormais Air France Hop, est de mettre des avions à disposition, de mettre des équipages dans ces avions et d’assurer les vols. Toute la partie commerciale est désormais assurée par Air France. Côté DSI, cela signifie que nos 50 équivalents temps-plein doivent mettre en œuvre les outils les plus modernes pour rendre l’information disponible à nos 1600 personnels naviguant et nos 1000 personnels au sol », explique-t-il.

En l’occurrence, le SI d’Air France Hop exécute plus d’une centaine d’applications, soit 500 machines virtuelles et environ 35 To de données de production. Pour l’essentiel, on y trouve des progiciels spécifiques à l’aérien, des systèmes de communication critiques. Il y a aussi de nouveaux outils qui servent des projets inédits de maintenance prédictive, un domaine critique où chaque composant doit fonctionner avec la précision d’une horloge.

« Dans ce contexte, pour continuer à maintenir notre SI opérationnel, nous devons nous orienter vers l’application, nous affranchir des couches basses. Dans une petite équipe, nous ne pouvons plus spécialiser des personnes sur des silos. Car si notre activité repose sur une compétence importante, alors nous ne sommes plus en mesure d’assurer un service dès que quelqu’un part en congé. »

« Nos informaticiens doivent être généralistes, nous n’avons plus les ressources pour supporter tous les événements qu’engendre l’appel d’un expert particulier à deux heures du matin. »

Pure Storage, parce que les autres imposent de la technique

Jusqu’à la fin 2017, Hop exploitait dans ses deux datacenters redondants des baies de stockage VNX de Dell EMC, interconnectées avec des VPlex. Des matériels dont Ludovic Kervella salue la fiabilité, mais qui supposent des compétences particulières. Lorsque ces équipements sont arrivés en fin de vie, la DSI de Hop a donc consulté le marché pour une solution plus simple. Ludovic Kervella a déchanté.

« Ils n’entendaient pas que tous ces composants nécessitent des techniciens. »
Ludovic KervellaDSI Air France Hop

« Nous sommes allés voir Dell EMC, NetApp, HPE... Tous ont des solutions innovantes à leur catalogue. Mais au prétexte que nous utilisions précédemment des équipements complexes, ils ne nous les ont pas proposées. Chez EMC, on voulait encore nous imposer du VPlex, chez NetApp rien n’était possible sans MetroCluster... Ils n’entendaient pas que tous ces composants nécessitent des techniciens », se désole-t-il.

Le temps presse. La DSI n’a plus le temps de faire des tests sur des solutions inédites et ces fournisseurs le savent bien. Ce qu’ils n’anticipent pas, en revanche, c’est que les très bons retours d’expérience d’une autre compagnie aérienne avec des baies de stockage Pure Storage commencent à circuler et arrivent jusqu’aux oreilles d’Air France Hop : « nous nous sommes donc appuyés sur cette expérience et avons opté pour deux baies M20 de Pure Storage en mode actif-actif. D’autant que nous nous sommes rendu compte à ce moment-là que les prix étaient similaires à ceux des autres fournisseurs », se souvient Ludovic Kervella.

Ce qui le séduit surtout, c’est l’approche applicative de Pure Storage. Sur une baie traditionnelle, un spécialiste du stockage doit passer trois jours pour mettre en place un nouveau projet. Avec des équipements Pure Storage, une seule personne, depuis une seule interface, crée en une matinée les machines virtuelles et leur stockage.

« Prenons l’exemple du fonctionnement en actif-actif. Auparavant, nous devions sans cesse faire des allers-retours entre les consoles d’EMC et de VMware pour le mettre en place sur chaque projet. Avec Pure Storage, un espace créé sur la première baie est automatiquement créé sur la seconde. Les paramétrages sont minimes et les projets sont déployés bien plus rapidement. »

Migrer simplement le stockage avec l’astuce de vMotion

Les deux baies M20 sont installées dès février 2018 et la production bascule dessus à peine un mois plus tard.

« Comme nos serveurs sont tous des machines virtuelles, la migration a été facile. En l’occurrence, notre astuce est d’utiliser la fonction vMotion de VMware : nous paramétrons l’hyperviseur pour qu’il exécute les VMs sur un autre serveur physique, ce qui en soit ne présente pas un grand intérêt mais, ce faisant, il migre aussi très simplement vers la nouvelle baie de stockage », confie Ludovic Kervella.

Et d’expliquer que cette manière de faire lui a permis de migrer l’ensemble des applications, de la plus anodine à la plus critique, en à peine une semaine, durant les heures d’ouverture et sans aucun impact sur l’expérience utilisateur.

Moins de place, plus de rapidité

Outre l’ergonomie, le premier bénéfice de cette nouvelle configuration est physique : chaque baie M20 a beau contenir 100 To d’espace disque, elle n’occupe que 4U dans l’étagère Rack. Les 60 To du système précédent, en fin de vie, tenaient sur 39U. « Et puisque les disques ne sont désormais plus que des unités Flash, nous constatons que la consommation électrique a quant à elle été divisée par plus de dix », se félicite le DSI.

« Puisque les disques ne sont désormais plus que des unités Flash, nous constatons que la consommation électrique a été divisée par plus de dix. »
Ludovic KervellaDSI Air France Hop

L’autre intérêt du stockage Flash est d’être plus rapide. A l’heure actuelle, ce gain de performances n’est véritablement utile que sur les sauvegardes nocturnes, lesquelles s’exécutent entre 20 et 30 % plus rapidement et ne débordent plus sur les temps de production en fin ou en début de journée.

« Les améliorations les plus importantes concernent les dumps des bases de données, qui s’exécutent à présent en quarante minutes au lieu d’une heure trente. Cependant, je pense que la meilleure vitesse du Flash servira aussi bientôt les métiers, car elle est déterminante dans nos nouveaux projets de maintenance prédictive. »

Le véritable avantage : la sérénité

A l’usage, la DSI d’Air France Hop a découvert avec une certaine satisfaction que la simplicité d’utilisation des baies Pure Storage s’étendait aussi à leur maintenance.

« Historiquement, nous avons toujours été tributaires des opérations de maintenance effectuées par le fournisseur. Typiquement, la mise à jour du logiciel des contrôleurs de nos baies mobilisait une à deux personnes chez nous pour effectuer des actions indiquées par Dell EMC. Désormais, le processus est entièrement transparent : Pure Storage prend la main à distance et nous recevons juste un e-mail en fin d’opération pour nous informer qu’elle a eu lieu. »

« Au final, avec cette ergonomie, cette transparence, une véritable confiance s’est créée vis-à-vis de notre solution de stockage. Nous sommes sereins. Et cela est salutaire, car auparavant, ce n’était plus que du stress », conclut-il.

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