IA et déploiement continu : les 2 armes de Bonitasoft pour la transformation numérique

Le spécialiste du BPM Open Source développe un module de livraison continue et d’intelligence artificielle qui doivent favoriser les phases de déploiements continus de la plateforme et des applications, mais l’amélioration des processus.

Bonitasoft, acteur historique du BPM Open Source, travaille à développer deux modules complémentaires à sa plateforme dont l’ambition est d’inclure la plateforme Bonita dans ce que son Pdg et co-fondateur, Miguel Valdes Faura, baptise un processus d’amélioration continu souhaité par les entreprises. Ces deux modules devraient être présentés d’ici à la fin de l’année.

Depuis plusieurs années, « le BPM est passé d’une technologie qui améliore l’existant et qui permet de réaliser des économies à une technologie d’innovation, constate le Pdg de BonitaSoft. Bref, une technologie dont le marché a lui aussi connu un fort bouleversement, passant d’un monde middleware très centré sur les workflows à une logique de plateforme sur laquelle s’articulent des applications nouvelles générations. Si Bonitasoft a certes bénéficié de cet élan poussé notamment par les cabinets d’analystes Gartner et Forrester – toujours très écoutés - , les sociétés comme Appian ou encore Pegasystems ont su tirer partie de leur ADN BPM pour trouver une place sur ce segment.

Pour mémoire, Bonitasoft avait initialement ancré sa plateforme à cette thématique avec son concept de Living Apps. La société a investi il y a 3 ans dans l’expérience utilisateurs et adapté ainsi sa roadmap pour créer une plateforme applicative BPM. Delà est né le concept  d’applications personnalisées, bâties sur le BPM, où les couches logiques et données sont décorrélées. Pour Miguel Valdes Faura, cette notion de plateforme BPM s’insère au mieux dans les projets de transformation numérique car elle permet justement aux équipes d’innovateurs de soutenir ces nouveaux leviers de croissance.

Un module de  livraison continue

L’étape suivante consistait donc à travailler sur les phases de déploiement – une étape de plus en plus complexe au regard de la diversité des environnements actuels. C’est ce que l’on retrouve dans ce premier module. La société prépare en effet un module de livraison continue (Continuous Delivery) dont  la vocation est de mieux insérer le BPM, et Bonita, dans les environnements de développements modernes où se croisent Cloud, Jenkins, Docker, DevOps et consorts. Des outils et concepts déjà largement exploités par les utilisateurs de la plateforme Bonita, rappelle Miguel Valdes Faura.

Cet add-on sera composé de deux parties : une partie Dev qui abordera la dimension de l’intégration continue, et une partie Ops, celle portant sur le provisioning - et donc les phases de déploiements. Une façon de faire entrer de plain-pied le BPM Bonita dans une chaîne DevOps, et surtout – cela est un point clé dans  les entreprises – d’outiller cette interaction entre les développeurs d’un côté et les opérationnels de l’autre. Pour le responsable, cela est aussi nécessaire pour Bonita qui doit être prêt à tous les scenarii de déploiements.

Sans la dimension itérative et des capacités d’amélioration en continu, le BPM va devenir très lourd à déployer, explique le responsable. Par exemple Bonita se pluggue ainsi directement dans Jenkins de façon à ce que toutes régressions soient automatiquement détectées. Dans la même logique, une image Docker a été créée pour faciliter les déploiements tant en interne qu’en externe chez AWS par exemple.

Pour ce module, BonitaSoft s’est également appuyé sur sa base utilisateurs dont les environnements cibles sont très diversifiés. Depuis 6 mois, ce module est testé auprès de clients d’AWS, d’autres s’adossant à des Cloud privés bâtis sur Cloud Foundry ou d’autres encore ayant déployé Bonita sur site. L’idée est de répondre aux multiples cas d’usage en matière de déploiement,  mais avec la même base de code.

Mais là où ce module s’inscrit dans la continuité pour Bonitasoft : il est en fait la version mature de BonitaCloud, ajoute le responsable. BonitaCloud est une instance Cloud de la plateforme Bonita sur AWS, présentée en 2014, et dont nous n’avions plus entendu parler. Ce module est en fait le fruit des travaux réalisés avec ce Cloud. « Lors des phases de tests, les équipes IT de la société ont fini par utiliser ce Cloud pour fournir des services de Bonita à Bonitasoft », raconte Miguel Valdes Faura. « Tous les processus et applications en interne qui reposent sur Bonita sont hébergés dans une version privée d’AWS et opérés par l’équipe IT ». Cette expérience se traduit aujourd’hui dans la partie provisioning de ce module de livraison continue.

Une IA centrée sur l’exécution des processus

Le second module, également prévu pour la fin 2017, apportera quant à lui une dimension intelligence artificielle à cette notion d’amélioration continue. Mais avec l’approche de Bonitasoft, à savoir centrée sur les processus, cœur du BPM. Ce module permettra d’aider les développeurs à améliorer les interfaces et les processus, en détectant des processus déficients dans leur exécution, ou encore des interfaces utilisateurs qui font perdre du temps dans cette même exécution.

On connecte ce module à Bonita et les logs d’exécution sont par exemple analysés. L’IA  de Bonitasoft repose sur un algorithme qui non seulement découvre les processus et mais effectue également des prédictions quant à certains comportements. Il recommande enfin des modifications de processus (la réassignation de processus à une autre personne ou à une autre étape).

Pour cela, la société s’appuie certes sur des données collectées depuis des années lors de ses activités. Mais ce n’est pas tout. Car le métier de BonitaSoft n’est toujours de créer des outils pour Data Scientists, ironise Miguel Valdes Faura. En fait, le module analyse, trace et score les processus métier et l’ensemble des étapes de leur exécution – on parle de « process mining ». Les données sont ajoutées ensuite « si l’on souhaite raffiner ». Ce même algorithme sera à terme appliqué aux interfaces utillisateurs, termine le Pdg.

Pour approfondir sur BPM et RPA

Close