Windows 7 : la partie que Microsoft ne peut pas perdre

Aujourd'hui, 22 octobre, jour officiel de la sortie de Windows 7 en grande distribution. Les premiers échos du dernier OS de Microsoft sont plutôt favorables, laissant envisager une adoption - certes progressive - par des entreprises qui avaient zappé Vista. C'est en tout cas le scénario auquel s'accroche toute l'industrie. Cabinets d'analyse y compris.

Ce 22 octobre est évidemment un jour pas tout à fait comme les autres pour l'industrie. Après le pire début d'année de son histoire, l'IT compte bien sur un de ses moteurs traditionnels pour repartir de l'avant. Ce moteur, c'est bien sûr le nouvel OS de Microsoft, étiqueté 7. En rayons dans la grande distribution aujourd'hui - rappelons que le nouvel OS de Redmond est déjà disponible via les offres de licences en volume pour les entreprises -, Windows 7 débarque certes dans un contexte économique encore incertain, mais tant les entreprises que le grand public ont un parc vieillissant. L'appétit des utilisateurs pour la nouveauté - appétit qui avait fait défaut lors de la sortie de Vista - serait donc de retour, veulent croire les analystes.

Les entreprises paraissent séduites
Selon une des nombreuses études sur le sujet, publiée cette fois par ITIC/Sunbelt Software et résultant d'un sondage auprès de 1 600 organisations dans le monde, près de 60 % des entreprises vont déployer Windows 7 à court terme. 30 % environ prévoient une migration dans les six mois qui viennent. Tandis que 11 % des entreprises attendront le premier Service Pack de l'OS.
80 % des entreprises interrogées jugent les premières versions de Seven excellentes ou très bonnes. Selon le cabinet, ces résultats sont comparables à ceux qu'avait obtenus XP lors de sa sortie.
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Si la sortie "officielle" de Seven devrait donner un coup d'accélérateur aux ventes de PC grand public d'ici à la fin d'année - certains consommateurs ayant différé leurs achats pour éviter Vista et attendre le nouvel OS -, le réel effet dans les entreprises est, lui, plutôt attendu en 2010. Les analystes estiment que certains DSI pourraient profiter de ce qu'ils voient comme une version majeure pour rajeunir un parc qui n'a plus connu de renouvellement important depuis XP, sorti en 2001.

Un catalyseur pour toute l'industrie

Les premiers tests, qui semblent concluants sur la compatibilité de 7 avec les applicatifs et le matériel en place, ouvrent certes la voie à ce scénario. Reste que, comme souvent, les prévisions des analystes relèvent largement de la méthode Coué. Car, in fine, un succès de Windows 7 impliquerait un redémarrage de l'ensemble du secteur, les migrations induisant notamment des dépenses en services et, souvent, des projets connexes. Une opportunité à ne pas rater, y compris par les cabinets d'analyse qui dépendent, eux aussi, de la bonne santé de l'industrie.

L'affaire est encore plus cruciale pour Microsoft qui, après le bide Vista, a besoin de dissiper le doute. Rappelons que l'éditeur a conclu sa dernière année fiscale (publiée en juillet) sur un recul de son chiffre d'affaires, une première depuis son introduction en bourse en 1986. Une contre-performance largement imputable à la faiblesse de ses ventes sur le poste de travail : ces dernières ont reculé de près de 13 % en un an.

200 euros la version complète
Dans les bacs depuis aujourd'hui, la version complète de Windows 7 arrive en trois moutures : Familiale (200 euros env.), Professional (300 euros env.) et Intégrale (320 euros env.). Les mises à jour s'échelonnent entre 120 et 300 euros. Signalons que Microsoft propose une offre de mise à jour "pack family" pour 3 postes (150 euros env.).
Rappelons que Microsoft a accordé une promotion à destination de son réseau de revendeurs de licences en volume (visant les entreprises donc) et propose aux donneurs d'ordre de tester gratuitement le nouvel OS pendant 3 mois.
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La menace Google se précise

De plus, si Microsoft a réussi jusqu'à présent à écarter le danger Linux sur le poste de travail, Redmond doit faire face à une nouvelle menace : Google. Après avoir joué les dilettantes autour de son offre collaborative (les Apps), le géant de la recherche a clairement accentué son offensive ces derniers mois. En signant plusieurs références intéressantes (Valeo, Rentokil) et en créant le buzz autour de son OS léger, Chrome.

Une offensive qui met le doigt là où ça fait mal. Si, avec Seven, Microsoft fournit des arguments indéniables en matière de simplicité de déploiement, d'efficacité dans la gestion de l'énergie et de compatibilité avec l'existant, l'éditeur reste plus évasif sur le point qui permet à une DSI de justifier un investissement auprès de sa direction générale : la valeur amenée à l'organisation par le nouvel OS. Bref, la migration arrive avec des arguments essentiellement techniques : passage des éditeurs tiers à Seven dès 2012 selon Gartner, arrêt des correctifs de sécurité de XP en 2014, renouvellement d'un parc de PC vieillissants. La faiblesse de l'argumentaire sur les bénéfices de Seven en matière de productivité des utilisateurs pourrait bien amener les entreprises à étudier des ruptures plus radicales. Au moins sur une partie du parc.

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