Portefeuille logiciel : une complexité trop coûteuse, selon Gartner

Gartner souligne que la complexité des parcs applicatifs représente un surcoût pour les entreprises. Maintenance compliquée, modifications et mises à jour problématiques représentent un effort herculéen. Et si on reparlait SOA ?

La complexité des portefeuilles applicatifs est une « taxe cachée sur les capacités. Il est donc difficile pour beaucoup d’entreprises de  l’identifier et de s’y attaquer ». Dans une note de recherche, le cabinet d’analystes Gartner met en avant le niveau de difficulté croissant des entreprises à maintenir des portefeuilles logiciels complexes, très ramifiés et hétérogènes dont les interconnexions ne font qu’augmenter le coût total de l’informatique. Une pilule de plus en plus difficile à avaler alors que les budgets sont toujours tendus et les DSI sous pression.

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« Les portefeuilles complexes comprenant plusieurs centaines ou milliers d’applications sont plus couteux à exploiter ; ils détournent les ressources précieuses d’autres opportunités et réduisent la capacité à en saisir de nouvelles », écrit Jim Duggan de Gartner, dans son rapport.

Logiquement, cette complexité du portefeuille diminue  avec une réduction du nombre d’applications et de leurs interdépendances ainsi qu’avec un effort de simplification. Les coûts totaux de l’IT sont, par voie de conséquence, réduits et les performances accrues, explique en substance l’analyste.

Des portefeuilles « spaghetti », qui rendent couteuses chaque modification

Reste que cette simplification n’est pas sans effort. Les entreprises, aussi agiles soient-elles depuis leurs créations, agrègent des flux, multiplient les fonctionnalités de leurs parcs applicatifs pour répondre aux demandes des métiers, se créent une toile de partenaires et forment leurs personnels en fonction (du moins dans l’idéal).

Au final se crée une IT « spaghetti » pour nombre d’entreprises interrogées par Gartner, où sont entremêlées les applications. De là, naissent les difficiles mises à jour, les herculéennes montées en gamme et autres ajouts fonctionnels, susceptibles pourtant de répondre à un vrai besoin métier.

Au final, « la complexité rend le changement plus couteux ». Et pour Gartner, la complexité du portefeuille applicatif, sans volonté de simplification, ne fera qu’augmenter (s’empirer ?) dans le temps.

« Les nombreuses connexions d’un portefeuille complexe rendent le coût ultime des changements difficiles à estimer et augmentent souvent les coûts en imposant des changements au-delà de ce que la conception d’origine prévoyait », martèle encore Jim Duggan.

Si pour Gartner, une cartographie de l’ensemble permet d’identifier les types  systèmes et leurs rôles dans l’entreprise, où la tolérance à la complexité est plus « acceptable ».

« La complexité peut être bien tolérée, du moment que la valeur ajoutée est supérieure au coût ajouté », résume Jim Duggan dans son rapport.

Des feuilles de route pour mieux identifier les changements

Face à ce constat auquel sont confrontées nombres d’entreprises ayant déjà atteint une certaine maturité, Gartner considère plusieurs étapes à suivre.

Le cabinet formule plusieurs recommandations :

  • Suivre et quantifier la complexité et les interdépendances du portefeuille. Gartner propose dans l’idéal, « de concevoir des apps, systèmes et services dans l’optique de changements supplémentaires, plutôt que d’exiger que les concepts fondamentaux soient recodés pour apporter du changement ». Temps, argent et risque peuvent être les critères à analyser.
  • Evaluer la complexité des applications individuelles, par le biais par exemple d’outils d’analyse de code statique.
  • Créer des feuilles de route et impliquer les responsables métiers ou de mission dans les limitations physiques, organisationnelles, techniques et relatives aux processus métiers. « Les feuilles de route vous aideront à identifier les éléments du portefeuille qui nécessitent une attention, ainsi que des étapes telles que la formation, la rationalisation des processus ou l’affectation de personnel », commente Jim Duggan.
  • Enfin, gérer les services, les applications, les technologies facilitatrices et les projets au meilleur coût possible.

 

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