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Oracle recrute 2000 techniciens pour muscler son cloud public

Bataillant pour rattraper son retard face à AWS, Azure et GCP, Oracle veut conforter une image d’excellence technique derrière OCI. Les analystes se demandent s’il fait les bons investissements.

Oracle va renforcer ses équipes autour d’OCI, son cloud IaaS public, avec le recrutement de 2000 personnes. Les profils recherchés sont des développeurs, des administrateurs systèmes et infrastructures, ainsi que des commerciaux. 

Ce plan de recrutement représente une croissance de 11 % du nombre d’employés chez Oracle qui travaillent dans les services cloud et le support des licences. Leur nombre est actuellement de 18 000.

Donner une coloration d’excellence technique à OCI

Oracle reconnaît qu’il n’atteint pas encore le succès commercial d’Amazon, Microsoft ou Google sur le marché de l’IaaS public. Pour tirer son épingle du jeu, sa stratégie est de positionner OCI sur les traitements spécialisés. En particulier les applications qui utilisent sa célèbre base de données et qui gagnent à s’exécuter sur une infrastructure Exadata, laquelle fait partie de l’offre OCI. De plus, Oracle a signé un pacte avec Microsoft pour rendre leurs offres interopérables, afin de faciliter l’adoption d’OCI pour les parties spécifiques des projets en cloud.

Accessoirement, Don Johnson, qui dirige l’activité OCI, n’a de cesse de répéter que le marché du cloud public n’en est de toute façon encore qu’à ses prémices et que les cartes sont encore loin d’être battues. Pour l’heure, OCI est présent dans 16 régions du monde et Oracle compte en ouvrir 20 autres d’ici à la fin de l’année. Une croissance qui justifie à elle seule l’embauche de nouvelles équipes, laquelle devrait prendre 12 à 18 mois.

Pour Deepak Mohan, analyste chez IDC, le recrutement de profils techniques va de pair avec les traitements spécialisés dont OCI veut se prévaloir. « Sur le terrain, OCI résonne aux oreilles des entreprises qui déploient des applications personnalisées avec un fort besoin de puissance de calcul. Il s’agit d’applications de simulation de modèles, de traitements en ligne haute performance ou encore, de Machine Learning », estime-t-il.

L’enjeu d’investir dans les bonnes ressources

Mais cette campagne de recrutements arrive aussi après plusieurs plans de licenciements, qui ont conduit à la fermeture de plusieurs divisions, dont celle qui avait mis au point la première version d’OCI, alors basée sur OpenStack. Oracle n’a pas souhaité préciser si ces licenciements allaient continuer.  

« Ce plan de recrutement est un signe qu’OCI apporte déjà des résultats. Reste à savoir si Oracle va bien le mener », commente Holger Mueller, analyste au cabinet Constellation Research.

« L’idée est de parvenir à muscler aussi les services comme le consulting, le support et l’accompagnement des clients. Oracle devrait vérifier à deux fois qu’il aura les bonnes ressources à la bonne place avant que la demande des utilisateurs atteigne un seuil à partir duquel la moindre gronde pourrait s’amplifier à grande échelle », dit-il.

Un autre point critique que souligne Holger Mueller est la fabrication à grande échelle des serveurs Exadata. Ils reposent sur des caractéristiques matérielles différentes des serveurs utilisés en cloud public pour exécuter les applications traditionnelles.

« Exadata doit être le signe distinctif d’OCI. Si la demande pour OCI est censée croître, cela signifie qu’Oracle doit augmenter les commandes auprès de ses fournisseurs pour éviter le goulet d’étranglement », lance-t-il, en suggérant que ce n’est manifestement pas encore le cas.

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