macOS plus proche que jamais d’iPadOS et d’iOS

La convergence engagée il y a huit ans entre les Mac et les terminaux mobiles d’Apple apparaît aujourd’hui très proche de la finalisation, avec notamment un macOS Big Sur qui emprunte comme jamais à l’expérience iOS/iPadOS. Sans compter la transition vers ARM des postes de travail.

C’était en 2012 : Apple présentait Mac OS 10.8, dit Mountain Lion. Cette mouture du système d’exploitation client de la firme à la pomme était déjà marquée par l’expérience iPad. Des apports peu visibles touchaient à la sécurité. Mais il y avait l’arrivée d’un centre de notification comparable à celui connu des utilisateurs des smartphones et tablettes du groupe, ou encore celle de la dictée vocale, de l’intégration de Twitter et de Facebook, ou même de l’application Game Center pour les jeux vidéos. Et surtout il y avait celle du fonctionnement des applications en plein écran, conférant une expérience utilisateur plus proche de celle d’un iPad que de celle d’un poste de travail conventionnel.

Au fil des ans, Apple n’a en fait pas cessé de rapprocher ses OS clients. En 2016, Mac OS X, rebaptisé macOS avec la version 10.12, dite Sierra, empruntait encore un peu plus à iOS. Mais cette année, avec macOS 11 – dont la première version beta vient d’être livrée aux développeurs, reste numérotée 10.16 – la firme à la pomme semble avoir décidé de faire le grand saut et d’unifier autant que possible l’expérience utilisateur au travers de l’ensemble de son écosystème client, qu’il s’agisse d’ordinateur personnel, de tablette ou de smartphone.

Le groupe de Cupertino parle d’un « superbe nouveau design ». Dans la pratique, celui-ci renvoie très largement au monde de la mobilité selon Apple. Tout, des icônes à l’apparence des fenêtres, en passant par celle des notifications, ou du nouveau centre de contrôle, renvoie à l’iPad et à l’iPhone.

Dans son communiqué de presse, Apple ne le dit pas expressément, tout en parlant d’un design « nouveau quoiqu’immédiatement familier ». Et pour cause. La continuité n’est pas uniquement graphique : l’an dernier, Apple avait présenté Catalyst, de quoi simplifier l’adaptation des applications iPadOS/iOS à macOS.

Avec Big Sur, le groupe construit donc les bases d’un véritable sentiment de continuité de l’expérience utilisateur entre ses principaux terminaux clients. Mais pas pour autant d’une uniformisation : le Mac, l’iPad et l’iPhone conservent certaines spécificités, liées au format et aux usages associés et associables à celui-ci.
De quoi justifier, peut-être, l’absence de Mac doté d’un écran tactile. Mais peut-être aussi une concession : l’iPad, même Pro, n’est pas à parité avec le Mac, pas assez du moins pour en couvrir tous les cas d’usage. Et cela contrairement au message qu’Apple a tenté, au moins un temps, de faire passer.

A terme, la continuité ira plus loin, s’inscrivant en profondeur dans le matériel, avec la transition du Mac vers les processeurs ARM d’Apple, en lieu et place des puces Intel.

Tout cela ne manque pas d’une certaine ironie. Après tout, l’iPhone d’abord, et l’iPad ensuite ont été construits sur les fondations de celui qui s’appelait à l’époque Mac OS X. Puis les apports se sont faits en sens inverse, témoignant, si nécessaire, de la manière dont la mobilité a affecté en profondeur les usages et le rapport moderne à l’informatique de l’utilisateur final. Avec la transition du Mac vers les puces conçues initialement pour les terminaux mobiles, la boucle sera en quelque sorte bouclée.

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