Project Karavi : Dell EMC marie enfin ses baies de disques avec Kubernetes

Les baies de disques PowerStore et PowerMax seront désormais pilotables par Kubernetes afin de pouvoir exécuter en containers des applications conçues pour le datacenter.

Dell EMC a désormais lui aussi un pilote CSI pour connecter ses solutions de stockage à Kubernetes. Dévoilé dans un billet de blog par Itzik Reich, responsable technologique des produits de stockage chez le constructeur, le produit s’appelle pour l’heure Project Karavi et il est censé apporter aux données enregistrées par les containers des fonctions de haut niveau propres aux baies de stockage : chiffrement, compression, déduplication, réplication, etc. 

« Les cas d’usage de Kubernetes vont aujourd’hui bien au-delà des applications web pour lesquelles il a été conçu. Les entreprises l’utilisent à présent pour exécuter des applications critiques, notamment des bases de données. Dans ces conditions, les entreprises ont besoin des services de stockage qui vont de pair avec ce type de traitements », dit l’intéressé.

L’arrivée de Karavi est importante dans un contexte où Dell EMC était jusqu’ici le dernier des grands fournisseurs de stockage à ne pas proposer de pilote CSI pour ses principales baies de disques. Seule sa gamme Isilon, plutôt réservée aux médias, en était pourvue. NetApp, HPE et, plus récemment Pure Storage, ont plébiscité la disponibilité d’une telle fonction plus tôt cette année.

Piloter le stockage depuis Kubernetes

L’intérêt premier d’un pilote CSI (Container Storage Interface) est de permettre aux applications exécutées en containers d’accéder à des volumes de stockage directement attachés à leur serveur (disques internes ou baie SAN) ou en réseau (baie NAS) comme lorsqu’elles sont exécutées au sein d’une machine virtuelle. De base, Kubernetes ne leur offre pas cette possibilité : imaginé pour activer ou désactiver des instances d’applications web selon la quantité d’utilisateurs qui s’y connectent, il part du principe que tous les traitements effectués localement sont volatils.

De fait, une application en container ne peut durablement enregistrer ses données qu’en les envoyant, par requête HTML, à un service de stockage objet situé ailleurs. Problème : aucune application historique du datacenter n’enregistre – ni ne lit - ses données ainsi. Le pilote CSI sert à contourner le problème.  

Encore au stade de la « tech-preview », Karavi ne se contente pas de lier les noms de volumes présentés par Kubernetes à des baies de disques physiques (PowerMax, PowerStore) ou virtuelles (PowerFlex) de Dell EMC. Il permet aussi de contrôler ces solutions de stockage depuis Kubernetes, par exemple pour monter un volume à la demande ou pour superviser les accès depuis une console elle-même exécutée en containers.

On trouve ainsi un module Karavi Metrics, pour l’heure uniquement compatible avec le SDS PowerFlex, qui prélève des relevés d’activité et les exporte dans l’outil de monitoring Prometheus, lequel les exporte à son tour dans l’outil graphique Grafana pour dessiner des courbes de performances. Également disponible en téléchargement, l’outil Karavi Topology cartographie les ressources de stockage utilisées par tels ou tels containers.

 

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