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IBM ne navigue plus sans Red Hat

Cloud hybride, multicloud, cloud distribué : IBM compte avec Red Hat répondre à toutes les attentes des entreprises.

Début février était organisée l’étape française de l’IBM Cloud Forum. Il aurait pu être intitulé Red Hat Forum, tant l’éditeur open source d’IBM était au centre de toutes les discussions. « IBM a fait évoluer ses solutions logicielles en mode containers en incluant la plateforme OpenShift, qui est dorénavant au cœur de nos principales offres, notamment les Cloud Paks », lance d’emblée Minoun Lakri, CTO cloud chez IBM. Ceux-ci continuent d’ailleurs de s’enrichir, notamment avec Watson AI OPS, et plus récemment IBM Cloud Pak for Network Automation. Ce dernier s’adresse plus particulièrement aux opérateurs télécoms et autres fournisseurs de services de communication. Il est censé les aider à développer plus facilement des services liés à la 5G et l’Internet des objets (IoT).

D’un point de vue technique, la stratégie dIBM se décline en plusieurs axes. Le premier est le cloud hybride et le multicloud, afin d’adresser les enjeux de ses clients : « d’une part, 20 % des traitements ont migré vers le cloud public et une partie des 80 % restants ira on premise. D’autre part, 80 % des entreprises disposent d’entre deux et cinq fournisseurs pour aborder des sujets tels que l’IaaS, le PaaS et le SaaS. Autrement dit le cloud hybride et le multicloud sont devenus la norme », affirme Minoun Lakri.

Et ce n’est pas Yacine Kheddache, architect manager chez Red Hat, qui va le contredire : « OpenShift nous permet effectivement de rendre tous les traitements agnostiques de l’infrastructure sous-jacente. Openshift s’installe sur tous les clouds publics en mode VM sur différents hyperviseurs, mais également – et c’est un très fort engouement que nous constatons ces derniers temps – pour du déploiement bare metal sur des serveurs physiques. Le but étant d’assurer la portabilité des applications sans aucune modification et donc également de garantir la réversibilité ».

Le Mayflower, un navire scientifique entièrement autonome.

IBM compte mettre à disposition prochainement une offre de cloud public distribué, IBM Cloud Satellite. Il s’agit de faire tourner les applications à divers emplacements, chez le client par exemple, ou du moins au plus près de ce dernier, toute en laissant la gestion (mises à jour, etc.) au soin du fournisseur, à l’image d’AWS Local Zones. L’offre d’IBM s’appuie notamment sur Knative (déploiement d’applications serverless) et Istio (maillage des services).

Un catamaran fonctionnant à l’IA

En termes de démonstration technologique de ses architectures hybrides, IBM a annoncé que son bateau autonome Mayflower larguerait les amarres au printemps prochain. « Ce trimaran traversera l’Atlantique Nord uniquement piloté par de l’IA. Il embarquera des équipements scientifiques pour réaliser plusieurs expériences : taux de microplastiques, mesure des produits chimiques dans l’eau, recensement des baleines avec un système d’hydrophones sophistiqué, etc. », décrit Eric Aquaronne, de l’équipe stratégie mondiale matérielle d’IBM. Ce trimaran fonctionne avec des moteurs électriques sur batteries qui sont rechargées par les panneaux solaires et avec un générateur de secours.

Techniquement, le centre de contrôle est on premise, avec surveillance du planning, état du bateau, actions de sécurité. Une autre partie de l’infrastructure est dans le cloud et donne accès aux informations du Mayflower pour les scientifiques, en s’y connectant régulièrement.

Le catamaran embarque lui tout son système de navigation à base d’IA. Il a fallu auparavant – le projet a débuté en 2016 – apprendre au bateau les règles maritimes, à reconnaître un iceberg d’un tanker, etc. En termes de Edge Computing, donc sur le bateau, les données des capteurs sont d’abord structurées, fusionnées de façon à ce que le catamaran ait une carte de tout ce qui est autour de lui, et une optimisation est opérée en local pour trouver la meilleure solution (cap, vitesse) en fonction de la mission, par exemple se diriger vers un banc de baleines ou résoudre le problème de circulation du Mayflower dans une zone portuaire où naviguent des centaines de bateaux.

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