kosmin - Fotolia

Analytique pour tous : Tableau a besoin des DSI

Tableau 2021.3 n’inclut pas de fonctionnalités de pointe, mais se concentre la gouvernance des données. Surtout, la filiale de Salesforce se tourne vers les responsables IT pour généraliser l’adoption de la plateforme à l’échelle des entreprises.

« Il n’y a pas que les données et les métiers dans la vie, il y a l’IT aussi ». Tel semble être le mantra de Tableau pour justifier sa feuille de route destinée à compléter les capacités de déploiements à l’échelle de sa plateforme BI.

La version 2021.3 présentée le jeudi deux septembre inclut, elle, des fonctionnalités actualisées de gestion, de gouvernance et de sécurité des données.

Les fonctionnalités à retenir de la mise à jour 2021. 3

Plus précisément, les ajustements de la plateforme comprennent :

  • une mise à jour de Tableau Prep qui simplifie le processus de réduction des charges sur les serveurs dans Linked Tasks et génère plus facilement des lignes pour que les utilisateurs puissent cartographier les tendances dans Prep Conductor ;
  • de nouvelles capacités de gouvernance qui garantissent et maintiennent la qualité des données en envoyant des alertes automatiques concernant tout problème potentiel, ainsi qu’une mise à jour de Catalog qui offre une meilleure visibilité sur le type de données utilisées et leur provenance ; et
  • une sécurité centralisée au niveau des lignes qui permet aux administrateurs de Tableau de gérer de manière centralisée quels individus et groupes d’utilisateurs ont accès à quelles données.

Encore une fois, François Ajenstat, directeur des produits chez Tableau, explique que la feuille de route est motivée par certains des problèmes rencontrés par les clients.

« Nous avons constaté une augmentation significative du nombre de clients qui recourent à l’analytique dans l’ensemble de l’entreprise et qui souhaitent instaurer une culture de la donnée », répète-t-il. « En conséquence, les responsables IT veulent accélérer la mise en place d’un système en libre-service gouverné auprès de tous les employés. Cependant, la démocratisation des données présente de nouveaux défis ».

Et les capacités incluses dans la dernière mise à jour de la plateforme Tableau visent à atténuer ces obstacles, poursuit le responsable.

« Les nouvelles fonctionnalités que nous annonçons aideront les équipes IT à relever certains de leurs plus grands défis – rationalisation de la gouvernance, de la sécurité, de la conformité, de la maintenance et du support – afin de faire évoluer les analyses et de donner à chacun les moyens d’accéder aux données », assure-t-il.

Tableau cherche à convaincre les responsables IT

À cet égard, ce qu’a dévoilé Tableau pour la fin de l’année 2021 et pour le début de l’année prochaine semble plus intéressant. L’éditeur sous le giron de Salesforce a déjà promis :

  • des directives (guidelines) de déploiement agnostiques sur le plan technologique qui fournissent une architecture de référence pour la mise à l’échelle des produits Tableau à l’échelle d’une entreprise ;
  • une nouvelle fonctionnalité appelée Dynamic Scaling qui permet aux sociétés de disposer des ressources nécessaires à leur déploiement en veillant à ce qu’un nombre suffisant de conteneurs soit disponible pendant les périodes de forte demande et réduit lors d’un creux d’activité ; et
  • des capacités de gestion des ressources qui permettent aux équipes IT de définir des limites de ressources back-end afin d’optimiser les performances de Tableau Server.

Les futures mises à jour de Tableau seront potentiellement déterminantes d’un point de vue purement technique, selon Doug Henschen, analyste principal chez Constellation Research.

« La version 2021.3 vise déjà à promouvoir l’adoption de la plateforme BI à l’échelle de l’entreprise », déclare-t-il. « L’architecture de référence agnostique des technologies sous-jacentes est davantage une liste des meilleures pratiques plutôt qu’une nouveauté produit, mais il s’agit véritablement de faciliter les grands déploiements. »

Pour Mike Leone, analyste principal chez Enterprise Strategy Group, il faut retenir la disponibilité des fonctionnalités de gouvernance de données.

« Le composant de gouvernance est particulièrement important, car les organisations cherchent à faire évoluer l’utilisation des données et le partage des ressources analytiques intra et interéquipes », commente-t-il. « Cette capacité permettra de garantir la confiance dans l’accès aux informations, les données elles-mêmes et l’utilisation des indicateurs qui en découlent. »

Mike Leone ajoute que les capacités destinées aux équipes IT représentent une tendance forte du marché analytique, étant donné que les directions informatiques sont souvent les premières en ligne lorsque les utilisateurs finaux subissent des ralentissements.

« L’intégration de caractéristiques spécifiques à l’IT – la gestion des ressources, la flexibilité du déploiement, etc. — témoigne de l’influence croissante des DSI dans la décision d’achat d’une solution de veille stratégique », note-t-il. « Je m’attends à voir davantage d’annonces en direction des responsables techniques dans le domaine de la BI à l’avenir, car ils s’impliquent davantage dans l’achat, l’approvisionnement/le déploiement, la gestion continue et le support [de ces outils BI]. »

Enfin, Tableau a introduit de nouveaux forfaits conçus pour « faciliter » le déploiement de la plateforme à l’échelle d’une entreprise au lieu de cibler des départements, comme c’était souvent le cas auparavant.

Tableau s’est toutefois abstenu de révéler les détails de ces nouvelles lignes sur sa grille tarifaire.

« Techniquement, il s’agit d’une version incrémentale, mais les nouvelles options de souscription sont importantes », estime Doug Henschen. « Tableau a clairement effectué une évaluation approfondie des modèles de déploiement des clients et a proposé un packaging simplifié et plus inclusif, ainsi que des remises plus agressives, basées sur le volume, pour promouvoir une adoption plus large. »

Les prochaines étapes du voyage Salesforce-Tableau

Bien que la nouvelle mise à jour de Tableau ne comprenne pas d’intégrations avec Salesforce, il faut se rappeler le travail effectué en ce sens dans les moutures 2021.1 de mars, puis avec la 2021.2, de juin.

 Ces intégrations ont toutefois été méthodiques, étant donné que Salesforce et Tableau proposent encore des modèles de tarification différents, selon Doug Henschen. Une fois que la grille tarifaire de Tableau sera mieux alignée sur celle de Salesforce, les nouvelles intégrations pourraient être plus fréquentes.

« L’intégration entre Tableau et Salesforce se poursuit, mais, à ce stade, les deux produits dépendent de systèmes d’abonnement et de tarification distincts », rappelle l’analyste. « Je m’attends à davantage d’offres groupées dans le courant de l’année 2022, lorsque les modalités pourront être analysées et délivrées de manière programmatique, une fois que les deux entreprises seront sur la même plateforme de tarification et de devis. »

François Ajenstat confirme que d’autres intégrations avec Salesforce sont en préparation. Elles seront spécifiquement liées à l’amélioration de l’approche Customer 360.

Par ailleurs, M. Ajenstat table à nouveau sur la démocratisation de l’analytique auprès du plus grand nombre, ce qui passera notamment par la construction de nouveaux ponts vers Slack, que Salesforce vient d’acquérir pour 27,7 milliards de dollars. La version 2021.3 se limite pour l’instant aux notifications quand un indicateur dépasse un seuil donné, aux mentions dans Tableau Dashboard et aux partages de tableau de bord.

Enterprise Strategy Group est une division de TechTarget, tout comme LeMagIT.

Pour approfondir sur Outils décisionnels et analytiques

Close