Rachat de Zimit : Workday se dote d’un CPQ

Workday avait déjà investi dans Zimit. Il le rachète pour enrichir son offre d’automatisation des services professionnels (PSA). Un pas de plus vers l’opérationnel, voire le CRM ?

Workday en était déjà un des principaux investisseurs et un partenaire. Il en devient propriétaire. Le géant du SIRH et de la gestion financière a racheté Zimit, pour un montant non communiqué, et se dote ainsi officiellement d’un CPQ, un outil d’automatisation de propositions commerciales, de tarification et de devis. Zimit cible les industries de services.

Workday avait déjà un pied chez Zimit par le biais de Workday Ventures, son fonds d’investissement qui finance les entreprises en phase de démarrage. Il y a un an, Workday avait déjà intégré les outils de Zimit à sa plate-forme.

Un CPQ pour PSA

Le CPQ de Zimit génère des devis optimisés (meilleur prix pour meilleure marge, etc.) pour des produits et services technologiques « dont les abonnements, les services professionnels, les services managés, les solutions groupées (bundle) et le XaaS (anything as a service) », résume Workday dans son annonce.

Zimit va enrichir l’offre Professional Services Automation (alias PSA) de Workday, qui couvre la gestion des projets et des ressources, comme le suivi des dépenses, la facturation des projets et la reconnaissance des revenus.

« Pour Workday, c’est une continuité logique de son travail dans le domaine de l’automatisation des services professionnels. »
Liz MillerConstellation Research

Cette acquisition est un pas de plus de Workday vers le client et le CX, analyse Liz Miller de Constellation Research. Zimit, fondé en 2015, est conçu spécialement pour les entreprises dont le modèle économique repose sur l’abonnement ou la prestation de services. « Le but est de fournir une expérience à laquelle les clients s’attendent : rapide, transparente et autogérée », déclare-t-elle.

« Et pour Workday, c’est une continuité logique de son travail dans le domaine de l’automatisation des services professionnels », ajoute-t-elle.

Jusqu’ici, les outils PSA de Workday « pouvaient gérer la mise en place d’un projet et l’implication [autour du projet], en rassemblant tous les éléments – de la finance à la gestion des ressources – dans une seule et même vue », rappelle Liz Miller. Avec Zimit, Workday « se rapproche du client grâce à une solution de CPQ qui identifie les besoins exacts et les attentes du client ».

Un petit pas vers le CRM ? Ou un grand pas vers l’opérationnel ?

Pour l’analyste, Workday pourrait même commencer à lorgner du côté du CRM (Salesforce a d’ailleurs, lui aussi, mis la main sur un CPQ dès 2016). Une hypothèse que l’éditeur a toujours démentie fermement. Jusqu’ici en tout cas.

« Nous visons les 10 milliards $ de revenus [N.D.R. : Workday en fait 5 cette année]. […] Nous ne sommes qu’au début des opportunités de croissance qui se présentent à nous. », expliquait récemment son président adjoint Chano Fernandez au MagIT (entretien exclusif à lire dans le magazine Applications & Données). « Nous allons couvrir un peu plus d’applications et de régions, mais toujours en restant sur nos verticaux ».

« Nous restons concentrés sur ce que nous faisons. Ne vous attendez pas à ce que nous nous intéressions à la Supply Chain ou aux [ERP] manufacturiers. »
Chano FernandezPrésident adjoint de Workday

« Nous resterons concentrés sur ce que nous faisons aujourd’hui (c’est-à-dire du HCM, la gestion financière, la planification, l’analytique, la gestion des dépenses). Ne vous attendez donc pas à ce que nous nous intéressions à des choses comme la Supply Chain ou les [ERP] manufacturiers. Nous ne pensons pas que cela soit nécessaire [pour atteindre notre objectif]. Nos marchés ont suffisamment de potentiel. »

Il n’en reste pas moins que Workday tente doucement, mais sûrement d’étendre son « empreinte fonctionnelle » à partir de HCM et de la gestion financière, par exemple avec le low-code pour adapter sa plate-forme aux besoins métiers et l’encapsuler dans des applications.

Un autre signe de cette évolution, un des plus flagrants, est un autre rachat, en 2019 : celui de ScoutRFP, pour plus de 500 millions de dollars, qui l’a fait entrer sur le marché du sourcing et des approvisionnements (procurement). Un marché connexe de la gestion financière, mais aussi en plein dans l’opérationnel des entreprises.

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