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Data science : Capgemini s’apprête à acquérir Quantmetry

Capgemini annonce avoir signé un accord en vue de racheter Quantmetry, un cabinet de conseil français spécialisé dans l’IA. L’ESN compte renforcer de nouveau son pôle IA et Data, ainsi que répondre aux projets ESG de ses clients.

L’ESN ne précise pas le montant de l’opération en cours, mais mentionne le fait que la vente prend la forme d’un contrat de cessions d’actions (ou Share Purchase Agreement, SPA). Celui-ci « définit les termes du transfert de propriété des actions lors de la cession d’une société », indique Capgemini. « Le SPA peut notamment prévoir une clause d'ajustement de prix », précise Mazars sur son site Web.

Fondé en 2011 à Paris, Quantmetry s’est fait une solide réputation. Le cabinet revendique 350 projets Data menés « de bout en bout » en 10 ans, dont 80 % seraient entrés en phase d’industrialisation.

Quantmetry, une référence sur le marché français

Quantmetry a développé une méthodologie pour mener à bien des projets de traitements de données et d’IA. Il a développé quatre pôles d’expertise autour de la stratégie Data, la réponse aux enjeux opérationnels, la conception de plateformes de traitement de données et de produits d’intelligence artificielle.

Quatre autres domaines d’expertise « scientifique » sont réservés au traitement des données time series, au NLP, à la vision par ordinateur et l’explicabilité de l’IA.

Outre son pied dans la recherche et des partenariats académiques - le cabinet est un partenaire du collectif Confiance.ai - Quantmetry a mis au point sa propre structure de formation : l’Institut Quantmetry.

Capgemini remarque que le cabinet a plus particulièrement convaincu « les grands acteurs français de l’industrie, l’énergie, la distribution, la grande consommation et l’assurance ».

Quantmetry a aussi un « pied » dans l’Administration française : il répond régulièrement à des appels d’offres émis par les différentes entités de services publiques.

Capgemini rayonne également dans tous ces secteurs, en France et à l’international. Surtout, l’ESN française poursuit ses efforts pour renforcer son pôle Data et IA.

En ce sens, Quantmetry doit rejoindre Capgemini Invent, « la marque d'innovation digitale, de conseil et de transformation du groupe Capgemini ».

En 2020, Capgemini a racheté le Scandinave Advectas, comptant plus de 200 employés. Plus récemment, au début du mois d’octobre 2022, Capgemini a acquis Braincourt GMBH, un autre cabinet spécialisé dans l’IA – Allemand cette fois-ci - comptant environ 80 employés. Sur son site Web, Quantmetry évoque « 120 collaborateurs et chercheurs-consultants ». Sur LinkedIn, ce chiffre dépasse les 160 « Quanters » (le nom donné aux employés du cabinet français).

 « Nous réalisons une part significative de notre activité sur ce domaine [de l’IA et de la donnée] », précise Mathieu Dougados, Directeur exécutif de Capgemini Invent en France.

 « Quantmetry apporte à Capgemini Invent des expertises métier et sectorielles très complémentaires de celles qui existent déjà au sein du Groupe, avec des synergies très prometteuses ».

Mener à bien les projets ESG

Mathieu Dougados mentionne notamment la volonté du groupe de renforcer son initiative « Data for Net Zero », un programme pour accompagner les entreprises dans la mise en place de leurs projets ESG.

Le 27 octobre, Capgemini a annoncé des résultats consolidés du troisième trimestre fiscal 2022. Parmi les nouveaux projets signés, le groupe a mentionné le suivi de performance ESG d’une banque française, la création d’indicateurs carbone pour l’aide à la décision d’un énergéticien international et celui de Breitling, le fabricant de montres, qui cherche à effectuer sa « comptabilité carbone à l’échelle mondiale ».

« L’intérêt des clients pour nos services consacrés à la durabilité croît fortement », assure Aiman Ezzat, directeur général de Capgemini, lors de la conférence téléphonique consacrée aux résultats de ce Q3 2022. « Nous avons actuellement 14 offres dans notre portefeuille durabilité », ajoute-t-il.

Capgemini anticipe un ralentissement en 2023, mais est « confiant »

Sur cette même période, le groupe a généré 5,55 milliards d’euros, soit un revenu en hausse de 15,7 % à taux de change constant. Il avait engrangé 4,55 milliards d’euros lors du Q3 2021.

« Le Cloud et la Data sont au cœur des projets de transformation numérique des clients de Capgemini, que ce soit pour soutenir des initiatives de croissance ou pour optimiser les coûts », indique Capgemini dans un communiqué. « Ces projets sont le moteur de la dynamique du groupe, notamment dans les domaines d'activité Industrie Intelligente et Customer First ».

En France, les revenus sont en hausse de 12,7 % à taux de change constant et représentent 18 % du chiffre d’affaires du groupe. Sur ce marché, le troisième trimestre a été marqué par « une performance particulièrement forte dans les secteurs de l'industrie manufacturière, des biens de consommation et de la vente au détail ».

La croissance est plus importante en Amérique du Nord (+ 14,7 %, 33 % du CA), au Royaume-Uni et en Irlande (+ 17,2 %, 12 % du CA), en Asie Pacifique et en Amérique latine (+ 24,1 %, 9 % du CA), ainsi que dans le reste de l’Europe (+ 15,5 %, 28 % du CA).

Toutefois, l’agence Reuters cite une note de JP Morgan jugeant les prévisions de Capgemini « conservatrices ». L’organe financier anticipe un ralentissement de l’activité dès la fin de l’année 2022.

« Nous n’observons pas de décélération pour le moment », assure Aiman Ezzat. « Je m’attends à ce qu’il y ait un ralentissement, mais je reste confiant concernant notre croissance en 2023 ».

À la suite de diverses discussions avec les clients, le PDG prévoit que ceux-ci priorisent les projets à « ROI plus élevé ou plus rapide », mais « la demande structurelle » liée à la transformation numérique « demeure forte ». « Cette demande peut ralentir, mais elle ne peut pas s’arrêter », martèle le PDG.

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