Serveurs : les BNflex d’Eviden succèdent aux FlexPod de Cisco

Le constructeur de supercalculateurs français élargit son offre. En association avec NetApp, il propose des clusters tout-en-un pour exécuter VM et bases de données. L’offre brille par sa faculté à unifier la mémoire entre les nœuds de calcul.

Auparavant, le fabricant américain de baies de stockage NetApp s’était associé au fabricant américain de serveurs et de switches réseau Cisco pour proposer des infrastructures clés en main, les machines FlexPod. Il y a désormais une solution beaucoup plus française – c’est-à-dire bien plus souveraine : les machines BNflex intégrées par Eviden.

Comme les FlexPod, les BNflex sont des machines tout-en-un qui exécutent des machines virtuelles et stockent leurs données, mais leur conception est bien plus optimale. « Vous pouvez mettre huit nœuds de calcul – des serveurs BullSequana SH à deux processeurs – et les présenter comme une seule machine dotée de seize processeurs et 64 To de RAM, grâce à un système de notre invention qui unifie leur mémoire » argumente Nicolas Rouby, le directeur des alliances chez Eviden, que LeMagIT a rencontré sur le salon NetApp Insight 2025.

D’une part, l’unification de la mémoire évite au cluster de gâcher des ressources quand il les distribue aux machines virtuelles. « C’est bien plus efficace que de multiplier les hyperviseurs à raison d’un par nœud de calcul. Les entreprises qui ont besoin d’exécuter de très nombreuses VM, que ce soit parce qu’elles centralisent les applications de plusieurs services, ou parce que ce sont des prestataires qui hébergent plusieurs clients, peuvent ainsi répartir bien plus finement les ressources », explique Nicolas Rouby.

D’autre part, et surtout, l’unification de la mémoire sert à exécuter de très grandes bases de données in-memory, comme SAP Hana. Sans avoir à investir dès le départ dans un gros serveur spécialisé. Juste en ajoutant des petites machines bisocket au fur et à mesure que la taille des données à traiter augmente.

« Non seulement nos machines BNflex sont certifiées pour SAP Hana, mais il se trouve que nous gagnons depuis l’année dernière, date de lancement de la gamme, tous les tests de performance sur SAP Hana », se félicite notre interlocuteur, qui parle d’une vitesse de 2 à 9% supérieure par rapport à des machines nativement dotées de 16 processeurs.

Vers l’IA et la virtualisation 100% française

Chaque nœud BullSequana SH comprend deux Xeon 6 dotés chacun de 64 cœurs, 8 To de RAM DDR5, 16 slots PCIe, éventuellement 20 SSD NVMe et aussi, en option, deux GPU. « La nouveauté de cette fin d’année est que nous allons proposer des configurations clés en main pour exécuter des applications d’IA, les BNflex AI Infrastructure », assure Nicolas Rouby.

« En fait, nous ne faisons pas que vendre des machines. Nous vendons aussi des services associés. En IA, nous avons ainsi une équipe de datascientists qui planchent déjà sur les applications d’IA de nos clients. Nous sommes en train de définir quelle configuration va le mieux servir à exécuter ces applications », ajoute-t-il.

La partie stockage peut accueillir une variété de baies NetApp, du NAS très rapide AFF A1K – la version avec 8 nœuds serveurs pour SAP Hana s’accompagne de 100 To de stockage sur une AFF A1K - aux baies en mode bloc de la série E, plus adaptées à une base SQL de type Oracle ou à la virtualisation. Dans le cadre de la future configuration BNflex AI Infrastructure, il est possible que la machine s’accompagne de la nouvelle baie AFX de NetApp qui prépare toute seule les données qu’elle stocke au format vectoriel pour un traitement par IA.

Les switches qui interconnectent les nœuds sont par défaut des équipements de Cisco, mais Nicolas Rouby indique qu’il déploie fréquemment des équipements Juniper.

Un point intéressant sur la virtualisation est qu’Eviden est capable de livrer des configurations BNflex équipées de l’hyperviseur VMS du français Vates. Le constructeur entend ainsi à la fois proposer une alternative moins chère à VMware, mais également jouer plus que quiconque la carte des technologies souveraines.

Numéro un européen – et No 3 mondial derrière HPE et Lenovo – des supercalculateurs, Eviden est toujours en cours de séparation de sa maison mère Atos. Depuis un an, ce projet d’autonomie incite Eviden à élargir son activité au-delà du calcul intensif. Outre les serveurs applicatifs, le constructeur se diversifie aussi dans les serveurs dits de Edge, à savoir des machines de calcul déployables dans les usines et autres sites de production qui génèrent des données à traiter en temps réel.

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