Le Cloud de SAP progresse en France, surement mais doucement

Le nouveau patron de SAP France constate une réelle maturité locale pour le SaaS dans le CRM, les RH et pour le Cloud privé mais pas pour l’ERP dans un Cloud public. Dans le monde, le Cloud de SAP croit deux fois plus vite qu'en France.

En France, SAP continue de rattraper son retard dans le Cloud, nouveau fer de lance de l’éditeur allemand. C’est en tout cas un des messages clefs que la filiale a donné lors de sa communication trimestrielle sur ses résultats financiers.

« C’est notre meilleur troisième trimestre jamais réalisé depuis que SAP France existe », s’est félicité en ouverture Marc Genevois, nouveau patron de l’entité. Les voyants sont au vert donc. Même si son prédécesseur, Henri Van Der Vaeren, avait identifié une faiblesse du marché locale au niveau du Cloud.

« Par rapport à nos grands voisins du nord et notamment le Royaume Uni nous sommes en mode rattrapage à ce niveau. C’est certainement le fruit d’une moindre maturité du marché… mais également d’une image de SAP en France pas suffisamment affirmée », avait-il déclaré en aout avant de souligner que le pipeline sur le troisième trimestre était très positif.

Un constat que n’infirme pas Marc Genevois. Les revenus liés au SaaS et au PaaS de SAP sont en progression de 46 % (contre « seulement » +15 % pour les licences traditionnelles sur site). Un bon chiffre. Certes. Mais largement inférieur à la progression européenne de l’éditeur (aux alentours de +90%) et mondiale (+116%).

La France pas encore prête pour l’ERP Cloud

Ceci étant, les disparités restent fortes en termes de maturité du marché français. Sans surprise, Marc Genevois constate une réelle appétence pour les solutions CRM, achats et RH en mode hébergée.

« Dans le CRM, on n’a pas vu un projet depuis des mois sans une part significative de Cloud », répond-il à une question du MagIT. « Que ce soit en pur Cloud (NDR : SaaS en Cloud public) ou en hybride avec une partie cloud et une partie sur site pour l’interconnecter au SI ».

Le constat est le même sur le HCM. « Il n’y a quasiment plus que des appels d’offres avec du Cloud ».

En revanche, la maturité pour les ERP hébergés serait nettement moindre. Sauf dans les toutes petites PME, une cible que SAP ne vise pas nécessairement. « Peu de nos clients sont prêts pour mettre leur ERP dans le Cloud… tout du moins dans un Cloud public », précise le directeur de SAP France. Le Cloud privé managé (l’offre HEC chez SAP, pour Hana Enterpise Cloud) étant visiblement dans une catégorie à part mieux acceptée par les clients français.

« C’est une tendance du marché, lorsque nous discutons avec nos confrères, ils constatent la même chose. Evidemment si vous demandez à des acteurs qui ont fait le choix principal de l’ERP dans le Cloud (NDR : comme Infor ou Netsuite) ils vous diront certainement autre chose, mais c’est ce que nous constatons nous », conclue Marc Genevois.

Rappelons toutefois que SAP propose trois ERP différents en SaaS pour chaque segment de marché : Business One (pour les PMEs), SAP by Design (pour le midmarket, à partir d’une vingtaine d’utilisateurs et jusqu’à 150), et Business Suite/ S4/HANA au-delà.

HCP et HEC au menu du prochain trimestre

Le Cloud restera un objectif important de SAP dans les trimestres qui viennent. « La France n’est pas le meilleur élève sur la partie Cloud mais nous connaissons une croissance solide », confirme Marc Genevois. « On va le développer commercialemment. Pas tellement en terme de revenus, mais en nombre de nouveaux clients » - et pour cause, le Cloud étant facturé par abonnement, c’est sur la durée que ses résultats financiers se feront sentir.

Ceci étant, c’est le Cloud privé (HEC) et le PaaS (HANA Cloud Paltform, ou HCP, pour créer des extensions et personnaliser des fonctionnalités) qui seront certainement mis en avant, suivant en cela la stratégie progressive que nous avait confiée un cadre de SAP lors du SAP TechEd de Berlin. Cette stratégie consiste, à un horizon de cinq ans, à convaincre les clients de passer au SaaS en passant par la case services managés, puis cloud privé, puis cloud public.

Autre relais de croissance pour l’éditeur allemand, S4/HANA a été choisi par « quelques dizaines de clients en France ». En guise de comparaison, dans le monde la solution a été adoptée (sans être nécessairement encore en production) par 1.800 entreprises. Un autre axe de développement commercial local en vue.

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