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Mark Templeton abandonne les rênes de Citrix

L’ère Mark Templeton est officiellement arrivée à terme. L’intérim est assuré par spécialiste de la comptabilité et des finances.

Mark Templeton vient de quitter ses fonctions à la tête de Citrix. Le conseil d’administration de l’éditeur a aussitôt nommé, à l’unanimité, Robert Calderoni PDG par intérim. Ce dernier est président exécutif de Citrix depuis un peu plus d’un an. Sa spécialité : la comptabilité et les finances.

Mark Templeton devrait continuer d’être visible dans les couloirs de l’éditeur jusqu’à la fin de la fin : il officiera comme conseiller. Mais on l’imagine mal pouvoir réellement peser sur la destinée de Citrix. De fait, celui qui l’a dirigé pendant près de 15 ans devait initialement en conserver les rênes jusqu’à ce qu’un successeur lui soit trouvé.

Selon Bob Egan, fondateur de Sepharim Research Group, ce revirement soudain suggère qu’Elliott Management se fait plus agressif dans ses efforts pour restructurer Citrix : « ils ont très peur de la concurrence de VMware. Le conseil d’administration, poussé par Elliot Management, voulait avancer plus vite. Mais pas Mark ».

En améliorant ses produits de virtualisation du poste de travail, et en rachetant AirWatch, VMware s’est positionné comme leader d’un marché de l’informatique de l’utilisateur final (EUC, End-user computing) sur lequel Citrix s’est construit. Mais selon Egan, Citrix n’a pas su aller chasser sur les terres de VMware : « VMware a construit une solution séduisante [pour l’EUC], et Citrix n’est toujours pas parvenu à faire aussi bien dans le centre de calcul ».

Le départ de Templeton fait également suite au rachat d’EMC par Dell. Des rumeurs faisait avant état de discussions entre Dell et Citrix en vue d’un éventuel rachat. L’échec de ces échanges aurait conduit l’éditeur à se reporter sur la stratégie poussée par Elliott Management.

Besoin de sang neuf

Pour certains clients de Citrix, ce changement est positif : « malheureusement, au cours des six ou sept dernières années sous la direction de Templeton, l’entreprise s’est un peu éloignée de sa vision », estime ainsi Hector Cortez, architecte chez Neovia Logistics Services. Pour lui, « Citrix doit maintenant se recentrer, vendre des activités, et racheter les bonnes entreprises pour rester compétitif et regagner tout son attrait ».

Les actionnaires de Citrix ont réagi positivement à la nomination de Calderoni. Mais les DSI qui respectent Templeton et l’éditeur s’inquiètent d’un éventuel pilotage par les finances. Sans compter la perspective d’un nouveau PDG qui ne dirigerait que dans une perspective de gains financiers pour les actionnaires.

« Cela m’inquiète vraiment », explique ainsi Michael Thompson, consultant et ingénieur Citrix : « j’espère qu’ils ne vont pas se ventre et qu’ils resteront Citrix. C’est ma crainte : qu’un nouveau PDG soit nommé et négocie une vente ». Pour cet ingénieur, une vente de Citrix serait aussi synonyme de moins concurrence, alors que le marché en a justement besoin : « Citrix est resté compétitif parce qu’il était seul. J’espère que le nouveau PDG reconnaîtra qu’il y a là un avantage ».

Mais pour Eric Klein, directeur en charge de la mobilité chez VDC Research, « Citrix pourrait bien répondre aux besoins d’une plus grande entreprise ». Selon lui, Cisco pourrait être intéressé par GoToMeeting, mais Microsoft et HP Enterprise pourraient être des acheteurs pertinents pour le reste. Et Klein estime qu’Amazon pourrait également être intéressé, lui qui a développé une offre de DaaS.

Avec nos confrères de SearchVirtualDesktop (groupe TechTarget).

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