Rackspace : le père d’OpenStack sort de bourse

En se vendant à un fonds privé, l'historique du IaaS veut donner du temps au temps à sa nouvelle stratégie, recentrée sur le service et l’expertise multi-cloud. Ses activités en dehors de son nouveau cœur de métiers seront cédées.

Rackspace vient de confirmer la rumeur qui courrait depuis plusieurs mois. Le spécialiste américain de l'hébergement, père du framework OpenStack, a trouvé un accord avec le fonds de Private Equity Apollo Global Management pour une vente aux alentours de 4.3 milliards de dollars. Cette transaction permettra à l’entreprise de devenir « privée » (comprendre, dans le vocable anglo-saxon, de sortir de la cotation publique).

Cette stratégie n’est pas sans rappeler celle de Dell, qui – lui aussi – a décidé de s’extirper de la pression court-termiste de la bourse.

Dans un premier temps, l’offre de rachat d’Apollo Global Management a suscité l’accord unanime du conseil d’administration de Rackspace. Reste à présent à convaincre les actionnaires d’apporter leurs parts.

Dans un troisième temps, et si le rachat d’actions est un succès, les autorités réglementaires devront valider l’opération. Bien que la route reste donc encore longue, Rackspace espère une finalisation de la transaction d’ici la fin de l’année.

Pour Graham Weston, co-créateur et dirigeant historique de Rackspace, cette sortie de bourse permettra de mieux développer la stratégie autour du Cloud managé « de manière plus flexible et plus durable pour améliorer notre offre ».

Pour les actionnaires, ajoute-t-il, « la transaction représente une réelle et significative plus-value ». Il faut dire que depuis 2012, la société ne cesse de perdre de la valeur sur les marchés. Avec un pic à plus de 78 dollars l’action en 2013, la société était valorisée à 10 milliards de dollars. Début 2016, à son plus bas, elle en valait quatre fois et demi moins.

RackSpace est un spécialiste historique de l’hébergement de serveurs (un équivalent américain d’OVH). Mais qui s’est trop tardivement diversifié dans le cloud d’infrastructure (IaaS). Résultat, sa tentative de riposte à AWS, Azure et Google a échoué.

La société a alors changé son fusil d’épaule sur un secteur où la baisse des prix et des marges ne permettaient pas aux challengers d’être viables sur le long terme (comme l’a montré l’exemple de HP Cloud). Elle a alors décidé de se recentrer sur les services : accompagner les entreprises vers le Cloud, leur fournir un eexpertise pour des infrastructures hybrides ou multicloud, le tout en passant des accords avec ses anciens concurrents du IaaS public.

Le changement a certes payé avec un bénéfice en progression de 26% sur un an et un chiffre d’affaires trimestrielle en progression (+7%). Mais on est encore loin des sommets des années 2012-2013.

Ces considérations boursières sont de toute façon (presque) de l’histoire ancienne. « En tant que société non cotée, nous sommes sûrs que Rackspace sera mieux positionné pour capitaliser sur notre leadership passé sur un marché en forte croissance », explique aujourd’hui Graham Weston.

Au début du mois d’août, lors d’une conférence téléphonique sur ses résultats financiers avec nos collègues de ComputerWeekly (groupe TechTarget, également propriétaire du MagIT), Rackspace avait par ailleurs dévoilé un plan de cession de ses activités désormais non centrales. Au premier rang desquelles son métier d’hébergeur de sites, Cloud Sites.

De son côté, Appolo Global se félicite de ce rachat. « Nous avons un très grand respect pour le talent des employés de cette entreprise et pour leur engagement qui permettent de fournir une expertise et un service exceptionnel autour des plateformes Cloud leaders », a commenté pour l’occasion David Sambur, un des associés du fonds.

Pour mémoire, l’expertise de Rackspace englobe également tous les Cloud OpenStack. Et pour cause, Rackspace est le co-créateur historique du framework open source avec la NASA.

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