ERP : Oracle se veut « pragmatique » dans les migrations vers le cloud

À l’occasion de l’annonce de plusieurs ajouts à base d’IA à ses Fusion Apps, Oracle a assuré qu’il souhaitait coller au rythme des entreprises – qui regardent le SaaS avec intérêt, mais aussi avec une certaine prudence.

Cet été, Oracle a ajouté quelques nouveautés à son ERP cloud et à ses applications connexes, dont l’EPM (Enterprise Performance Management). Ces fonctionnalités mises à jour continuent à creuser le sillon de l’éditeur, dans l’automatisation à base d’intelligence artificielle (IA), et au Machine Learning (ML).

La gestion « intelligente » de la performance à base de ML devrait ainsi « permettre aux équipes financières d’importer au sein d’Oracle Cloud EPM des modèles existants d’apprentissage statistique, depuis des applications tierces analysant les données clients, les données des profils de ventes ou d’autres données opérationnelles externes au service financier », explique Oracle dans son communiqué. « Ces modèles permettent de valider leurs prévisions et d’y ajouter des informations contextuelles, de prendre des décisions plus éclairées en s’appuyant sur des informations plus complètes, et de transformer plus rapidement les prévisions en opportunités de développement ».

La mise à jour estivale inclut également des nouveautés en matière de reporting financier pour gérer le rapprochement des comptes, la consolidation financière et les processus de clôture (avec Oracle Digital Assistant). « Avec ces processus enrichis de reporting, les utilisateurs peuvent rapidement et facilement obtenir des analyses des performances de leur organisation en posant des questions simplement comme : “Quels sont les rapprochements échus aujourd’hui ?” », vante Oracle.

Alors que la planification dynamique est en plein boom, Oracle renforce également sa brique de budgétisation et d’exécution unifiées des projets. « Par exemple, les utilisateurs peuvent proposer des projets dans Oracle Cloud EPM et les envoyer directement dans Oracle Project Management pour exécution, et étendre facilement les contrôles et les approbations du budget au sein d’une seule et même solution », souligne l’éditeur. « Ce processus opérationnel unifié offre une visibilité totale sur les projets stratégiques afin d’en accélérer l’exécution et d’assurer la cohérence de l’ensemble de l’organisation tout au long du cycle de vie du projet ».

Dernière « grosse » nouveauté, Oracle Risk Management propose un tableau de bord enrichi, destiné à améliorer la visibilité des risques, la collaboration et la supervision par les dirigeants, pour mettre en œuvre « une gouvernance d’entreprise robuste ». Et là encore, en s’appuyant sur l’IA pour détecter et résoudre les problèmes, en analysant l’activité des utilisateurs et les transactions.

Un Oracle pragmatique (dans la limite du SaaS)

En parallèle de ces annonces produits, Steve Miranda, EVP du développement des applications chez Oracle, a insisté sur le fait que dans sa stratégie globale de cloudification de son ERP et de ses applications, l’éditeur fait preuve de pragmatisme envers ses clients.

« Nous adorerions que tout le monde puisse faire un big bang en passant de notre concurrent [SAP] à Oracle, comme TTX [N.D.R. : un acteur américain du transport ferroviaire de marchandises qui a initié une migration de toutes ses applications – HCM, SCM, etc. – vers Oracle Fusions]. Mais d’un point de vue pragmatique, ce n’est pas toujours le cas. D’autres clients avancent par étapes. Néanmoins, nous sommes convaincus que si vous essayez une de nos solutions, vous en prendrez d’autres ».

« Nous voyons beaucoup d’entreprises qui veulent prendre moins de risques et agir de manière pragmatique », continue-t-il. « Mais ne vous méprenez pas, nous pensons toujours que plus vite vous irez [vers le cloud], le mieux ce sera pour vous. Cependant, nous devons être pragmatiques, en particulier avec les grandes entreprises. Certains clients veulent essayer [le SaaS] et sont quelque peu sceptiques. D’autres ont une vision de là où ils veulent aller [pour leurs paysages applicatifs], mais ils sont pragmatiques quant à la manière d’y parvenir ».

On l’aura compris, le nouveau mot clef d’Oracle est bien celui-ci : « pragmatisme ». Pragmatisme pour mieux suivre le rythme de clients qui regardent le cloud sans pour autant rêver de tout y mettre, tout de suite.

Steve Miranda insiste néanmoins sur le fait que cette stratégie d’accompagnement ne débouche pas sur des options de déploiements multiples et complexes. « Nos 8 000 clients sont tous sur la même version [de nos applications SaaS], avec les mêmes mises à jour ». Une différence d’approche fondamentale avec SAP, estime Steve Miranda qui qualifie l’offre de l’éditeur allemand de « sur site hébergé ». Sur ce point, rien de nouveau sous le soleil de l’été : SAP est la nouvelle « tête de turc » d’Oracle depuis bientôt deux saisons.

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