Réseau : Hub One remporte la couverture radio du Grand Paris Express

Fort de son expérience acquise dans la couverture complexe des aéroports de Paris, l’opérateur Hub One fournira du Wifi et du LoRa aux passagers et aux entreprises sur les quatre futures lignes de métro franciliennes.

Les futures lignes de métro parisien 15, 16, 17 et 18, ainsi que l’extension de la ligne 14, auront une couverture radio qui sera opérée par Hub One, l’opérateur télécoms des aéroports de Paris. Cette couverture comprendra à la fois du Wifi pour les passagers (en gares et à bord des rames), du wifi plus rapide pour les commerces installés sur le site des gares et du LoRa pour les équipements connectés.

« Nous avons étudié l’offre radio proposée ailleurs en Europe sur les lignes de métro modernes. Il nous est apparu que personne ne se satisfait de la seule couverture 4G/5G des opérateurs nationaux. Le Wifi est devenu un standard, une nécessité pour maintenir la connectivité dans les métros, que ce soit pour le confort des passagers, comme pour de multiples besoins des professionnels », explique Marie-Christine Servant, responsable de l’unité numérique au sein de la Société du Grand Paris (SGP), le commanditaire du projet.

Lancé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le projet du Grand Paris Express, une première extension du métro parisien au reste de l’Île-de-France, doit se concrétiser d’ici à 2031 par la mise en service de 200km de rails, 65 nouvelles gares et 170 rames de métro pour un investissement dépassant les 35 milliards d’euros.

Hub One pour l’expertise acquise sur les aéroports de Paris

La Société du Grand Paris a été créée pour piloter la construction du projet, mais pas l’exploiter. Keolis, la RATP et d’autres auront la concession commerciale des différentes lignes. Et Hub One, donc, celle du Wifi.

« Je pense que nous avons gagné l’appel d’offres grâce à l’expérience unique que nous avons acquise dans des environnements complexes comme les aérogares. Nous savons ce qui marche et ce qui ne marche pas. Du point de vue technique comme du point de vue des services », commente Henri Tallon, directeur de la BU Telecom chez Hub One.

Hub One est le premier opérateur non national à s’être lancé dans le déploiement d’un réseau 4G privé géant, sur les sites des aéroports de Paris. Il couvre les besoins des compagnies aériennes qui monitorent et pilotent à distance leurs équipements sur les pistes, comme ceux de la police en matière de téléphonie mobile sécurisée. Un savoir-faire qui l’incite aujourd’hui à équiper d’autres sites, ailleurs en France. Il s’occupe aussi de toutes les connexions Wifi mises à disposition dans les aérogares d’Orly et de Charles-de-Gaulle. Un réseau Wifi qu’il vient d’ailleurs de moderniser en amont du trafic exceptionnel attendu lors des JO de 2024.

Marie-Christine Servant refuse de dévoiler les détails qui l’ont incitée à préférer Hub One aux autres opérateurs qui ont répondu à son appel d’offres. Tout juste accepte-t-elle de dire que la proposition d’Hub One présentait le meilleur compromis entre coûts de déploiement et fonctions.

« Notre système, par exemple, permet qu’un passager qui arrive dans une aérogare et se connecte au Wifi, reste connecté lorsqu’il arrive dans la zone SNCF. C’est une fonction qui devrait se décliner sur les nouvelles lignes de métro : les usagers n’auront pas à s’authentifier de manière intempestive, ils resteront connectés à notre Wifi, tant qu’ils sont couverts par des bornes que nous gérons », ajoute Henri Tallon.

« Il était important, au regard des standards européens, que ce Wifi soit gratuit pour les usagers du métro. En compensation, nous autorisons l’opérateur à se rémunérer sur des services annexes : la vente d’espace publicitaire sur les portails de connexion, la vente aux professionnels de bande passante dédiée, ou encore des accords commerciaux avec des opérateurs télécoms étrangers pour que leurs abonnés accèdent automatiquement au Wifi pour passer des communications comme s’il s’agissait de leur réseau 5G », explique Marie-Christine Servant.

Le défi : faire cohabiter plusieurs infrastructures différentes

Elle s’empresse de préciser que la concession de Hub One ne concerne pas le trafic radio qui servira à piloter les infrastructures ferroviaires. « Cette partie est dévolue à un autre fournisseur. Mais elle concerne d’une certaine manière Hub One, car nous allons nous retrouver avec plusieurs réseaux radio qui devront cohabiter sur les mêmes lignes (signalisation...), dans les mêmes rames (vidéosurveillance...) sans qu’aucun ne gêne l’autre. Et, ça, c’est un véritable défi technique ! »

Ainsi, tous les intervenants se retrouvent régulièrement au sein d’ateliers d’interface, qui définissent comment les uns peuvent interopérer avec les autres, et des ateliers de synthèse, qui testent la cohabitation des différents réseaux.

Pour sa part, Hub One déploiera dans chaque gare entre 20 et 30 bornes Wifi. Ces bornes seront connectées à des switches redondants, deux par gare, lesquels seront agrégés à des routeurs connectés aux fibres qui remontent les communications aux quatre datacenters redondants où Hub One a installé ses cœurs de réseau. Deux de ces datacenters ont été construits par Hub One lui-même, l’un situé à l’aéroport Charles-de-Gaulle, l’autre à l’aéroport d’Orly. Les deux autres sont hébergés dans des bâtiments en colocation autour de Paris.

Dans les rames, Hub One prévoit d’installer une borne en tête de train et une autre en queue de train. « Du moins pour les trains équipés de trois wagons. Nous verrons comment nous les disposerons pour les trains plus longs. Le point important est que ces bornes auront des antennes différentes de celles en gare. En Gare, la couverture est sphérique autour de l’antenne. Dans les trains, quatre antennes à chaque extrémité émettront un cône radio dirigé vers le milieu du train.

Les antennes des rames seront reliées au reste de l’infrastructure Hub One via une connexion radio de type 4G/5G assurée par des antennes, installées le long des voies par d’autres opérateurs télécoms.

Une première mise en route avant les JO de 2024

« En pratique, il y a énormément de contraintes de place, de positionnement, ne serait-ce par exemple que pour cohabiter avec le circuit de ventilation. Des contraintes pratiques dans les rames, mais aussi des contraintes esthétiques en gare. Ce sont des lieux qui sont appelés à accueillir des œuvres d’art de temps à autre et il est hors de question que les infrastructures radio soient visibles à côté », insiste Marie-Christine Servant.

Elle précise que, concernant la ligne 14, dont un premier segment existe depuis la fin des années 90, la couverture Wifi de Hub One ne concernera que les nouvelles gares, et non les rames qui circulent depuis bien avant le lancement du projet du Grand Paris Express.

L’extension de la ligne 14 sera la seule partie du projet qui sera livrée d’ici aux JO de 2024. Au terme des six à sept années suivantes qui serviront à boucler l’ensemble du projet, la Société du Grand Paris ne devrait pas disparaître. Marie-Christine Servant ambitionne que l’entreprise publique soit le maître d’œuvre de chantiers similaires dans d’autres métropoles françaises. Une stratégie qui colle d’ailleurs avec les ambitions nationales de Hub One.

 

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